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Matam, 100% des communes reviennent à l’APR. À vaincre sans péril Par Habib KÂ, Chef du bureau régional de Matam, Thilogne

Pour la région de Matam, qui compte 3 départements : Kanel, Ranérou-Ferlo et Matam même, la victoire est acquise d’avance, comme pour confirmer que le Fouta, si on y ajoute le département de Podor, est un domaine réservé à l’Alliance Pour la République.

Une large et certaine victoire se dessine en effet avant le scrutin proprement dit. Pour la simple raison que les listes en lice donnent la part belle à l’Alliance pour la République (APR), puisque les listes parallèles viennent fermer le peloton (?) avec des hommes politiques de terrain qui ne laissent aucune chance aux listes concurrentes ; celles-ci, en réalités, ne font que de la configuration, faute d”une véritable implantation, de moyens électoraux, même si Yewwi Askan Wi et Wallu Sénégal présentent de jeunes cadres militants intégrés, de bonne moralité, présents sur le terrain 12 mois sur 12 et suffisamment imprégné s des réalités de leurs localités. Le scrutin se joue ailleurs : le Fouta a toujours voté pour le parti au pouvoir pour des considérations psychosociologiques ancrées et qui persistent encore ;   une mentalité d’assistanat pour les administrés, un choix sécuritaire, une renonciation à toute résistance ou rébellion, une mentalité proverbiale. Outre la puissance financière des leaders locaux, capables d’entretenir et de gérer les électeurs, l’opposition est loin de concurrencer le pouvoir sur ce terrain.

Nous parlions des milliardaires du Fouta qui ont soutenu Macky Sall et qui par la suite sont devenus des responsables politiques, en plus de quelques membres de l’APR qui ont su bénéficier de leur position ďu pouvoir pour bénéficier d’une sante financière à la place des hommes politiques qui n’avaient pas de moyens financiers.

Le député maire de Agnam, Farba Ngom, coordonnateur départemental de Matam,? n’a pas lésiné sur les moyens pour voler au secours de ses collègues dans toute la région, apporter des financements, “embauchés »des jeunes, avec des salaires de 100.000 francs, ce pour le nettoyage des villes avec les Ucg, sans compter les virements via wave à certaines populations défavorisés, les dons de matériels agricoles dans le Dàande Maayo, etc…

LA DECLARATION DE MAHMOUD SALEH A TOUT D’UN TRUISME.

Le parti au pouvoir, depuis l’Indépendance, a toujours raflé la mise, que ce soit pour des élections communales, départementales ou législatives.  L’opposition à l’Assemblée nationale n’a toujours jamais eu la prétention de la cohabitation. Chaque fois qu’elle gagne en influence, ses poussées sont diluées par l’augmentation du nombre de maires ou de députés dans un découpage administratif “cohérent ” pour ne pas dire intelligent, jusqu’aux votes par l’Assemblée n’ de nouvelles lois pour endiguer toutes velléité de constitution de groupes parlementaires, sans compter la récupération politique, la transhumance politique d’élus, les trahisons et hold-up électoral du pouvoir.

Ainsi donc, toute chose égale par ailleurs, la coalition présidentielle se retrouvera avec une forte majorité de maire de l’intérieur du pays.

La validation des listes  de Yewwi Askan Wi (YAW) dans le département de Matam est sans incidence majeure sur le scrutin, contrairement dans une localité comme Kédougou, où Guirassy et Bougane Guèye Dani pouvaient tirer leur épingle du jeu.

Que le chef de l’État, dans son discours à la Nation, confirme explicitement que les Législatives se tiendraient bel et bien en juin 2022, c’est qu’il est assurément convaincu de la victoire de sa coalition avec toutes les mesures de protection et de garantie prises, et que les législatives, toutes proportions gardées, produiront à peu près  les mêmes résultats que les municipales.

Ce qui se joue au Fouta, singulièrement dans le Bosséa qui compte 4 communes (Horéfondé, Thilogne, Agnam et Dabia), c’est l’émergence de certains leaders locaux qui veulent affirmer leur personnalité propre tout en restant Apr et interlocuteurs directs du président, pour se libérer du joug du Farba, voie obligée du président.