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Mardi gras: Une fête haute en couleurs pour des héros déguisés Par Khadidiatou GUÈYE Fall, Chef du Desk Société

Seuls les adultes prennent en compte l’aspect religieux

Chez les chrétiens, le début du carême est un jour de fête. Le premier mardi du mois de jeûne appelé Mardi Gras constitue une journée spéciale. Dans les écoles, les enfants de la préscolaire en sont des acteurs. Tous les enfants ont changé de mise. Sur le chemin de l’école, des accoutrements rares, parfois traditionnels, attirent l’attention des passants. C’est le mardi. Dans les établissements du préscolaire, cette fête a pris de l’ampleur.

Pour les adultes, cette veille du mois de Carême est le dernier jour des réjouissances et le début de 40 jours de jeûne, de prières et d’abstinence. Cette perception est différente de celle des enfants qui pensent que Mardi gras, c’est pour des déguisements de toutes sortes.

À Guédiawaye, derrière le marché Mame Diarra, une école privée accueille les petits innocents. De part et d’autre, des Spiderman, des Linguère sortent. Leur destination : l’école ; accompagnés par leurs parents, les enfants scotchent un sourire sur leur visage.

Dans une voiture blanche, une princesse laisse traîner sa robe rose. Un homme quitte le volant et vient lui tenir une partie de la robe balayant l’entrée de l’école. Il s’agit de son père. Augustin il se nomme. Dévisageant sa fille avec une joie qui se dessine sur son visage, il réajuste les manches gonflées de la robe. « Elle est belle comme une vraie princesse. C’est une occasion pour les enfants de les mettre dans la peau de leur idole ou de leur héros. En plus, c’est elle qui a choisi la tenue sans hésiter », lance Augustin l’air un peu pressé.

Marie Odette Ndiogoye est une assistante maternelle dans une crèche de la banlieue. Elle nous explique la raison d’être de cette journée : « C’est une journée qui annonce le carême : quand, auparavant, on devait manger gras pour préparer le jeûne, les enfants partaient de porte à porte pour demander des friandises ; c’est après qu’ils ont commencé à déguiser les enfants le jour du mardi gras chacun avec sa tradition : c’est un moment de partage et d’échange culturel ».

Ethnies & Traditions

Dans l’école maternelle où Odette travaille, le mardi gras est une journée que les enseignants et les parents ne veulent rater. La fête est pour eux une occasion de mettre en valeur leur ethnie, leur tradition ou s’habiller en héros. « Certains parents déguisent leurs enfants en tenue traditionnelle afin de faire connaître à l’enfant les valeurs de ses ancêtres ; pour d’autres, on les déguise en leur héros ou personnages préférés juste pour le fun » fait savoir Odette.

Dans cette même veine, Nadège Siqué qui garde des enfants à l’école Diamalaye Plus de Cambérène explique l’objectif de cette fête dans les écoles : « Le mardi gras est une fête je peux dire qui marque le temps de carême des catholiques vu que le lendemain, les chrétiens du monde entier commencent à jeûner ». Il poursuit : « L’objectif est tout d’abord que les enfants s’amusent, de jouer de partager un moment de bonheur ; chacun se déguise selon sa coutume et sa tradition ». D’après Nadège, le but de fêter le mardi gras dans les écoles est que tout le monde soit heureux et s’amuse.

Les enfants s’impatientent de se grimer le mardi avec des déguisements culturels et des tenues de leur héros préféré. Ce qui caractérise ce jour de fête pour eux n’est pas pareil celui que les adultes en perçoivent. Le mardi est une journée de fête avec de la musique. C’est pourquoi dans les écoles, toutes les religions se confondent pour faire plaisir aux enfants. Une cérémonie est préparée pour ce faire. “ Le jour j, on regroupe les enfants par ethnie ou par groupe ; on fait un petit carnaval. Ils défilent après des prestations pour après manger et enfin prendre des photos » étale Marie Odette Ndiogoye, avec d’autres surprises dans le programme.

Dans l’angle de la vie scolaire, les musulmans trouvent en cette journée une occasion importante pour confirmer le dialogue islamo-chrétien. Madame Sokhna Ndiaye Kane est une enseignante musulmane. Selon elle, en tant que musulmane, le mardi gras permet de faire connaître aux enfants que nous n’avons qu’un seul Dieu. Pour les adultes, il s’agit de faire connaître aux enfants les personnages qui ont marqué la culture sénégalaise et l’histoire du pays.