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Législatives-Aboutir au report A processus vicié, élections tronquées

Législatives

Un report non abouti

A processus vicié, élections tronquées

Un processus non abouti de dépôt et de validation de dossiers de candidature, surtout pas après le recours au Conseil constitutionnel, devrait conduire à des élections fausses que l’on veut éviter de part et d’autre sans y mettre les formes, sur le champ politique : chaque grande coalition souffre d’insuffisances dans la confection des listes de candidats. Certes, Benno est mieux lotie : « Aucune formation n’a pu vider sa liste de suppléants au cours d’une législature », dit-on du côté de la majorité dont la listes des remplaçants a été rejetée ; à l’inverse, si le Cc n’a pas dit le droit sur de mauvaises confections irrecevables, l’autre côté ne sait lire le droit : la liste acceptée, celle des suppléants, doit se reposer sur sa tête de liste pour la confection des bulletins de vote en ce qu’elle annule et subroge la liste majoritaire rejetée. À l’extrême limite, ce devrait être la position de l’administration électorale.
Par cet arrêt, le Cc n’a pas dit le Droit dans ce compromis d’autant plus inacceptable que Yewwi Askan Wi avait été secourue en première lecture instance, après avoir reconnu ne pas s’être conformée à la loi électorale dans le respect de la parité. Prise en faute et punie, l’opposition joue au martyr et impose une tournure à un différend qui devait se vider en Cour.
Et la société est prise en otage par des gros enfants qui refusent de grandir qui a proposé une alternative qui aurait pu calmer momentanément les esprits, en allant désormais au-delà d’un Droit incapable d’aider.

« Les appels pour le report des élections ne semblent pas avoir été entendus.
Bien démunis par rapport à ce péril, le brave peuple croyant s’en remet au Créateur.
Ainsi donc les prières continuent pour Qu’Allah SHWT nous protège en ce jour de tous les dangers.
L’extrémisme ou le jusqu’auboutisme conduisent aux malheurs des populations.
Espérons que la lucidité reviendra au niveau de tous les acteurs.
Un report des élections aurait calmé la situation sans grand dommage pour qui que ce soit.
Il faut pouvoir reculer lorsque l’application d’une décision peut avoir plus d’effets négatifs que positifs.
Lorsqu’en France plus de trois millions de personnes étaient descendues dans les rues pour protester contre le projet d’arrêter le financement public de l’enseignement privé catholique, le président Mitterrand avait sagement reculé en disant qu’on ne pouvait pas ignorer une manifestation de cette ampleur.
Au Devoir, nous restons convaincus qu’il était possible de laisser les opposants manifester et saisir l’occasion pour mesurer son audience. Et selon l’ampleur de celle-ci, abandonner la gestion technocratique de cette affaire et retenir l’approche politique pour sortir de cet engrenage funeste.
Avec tristesse ».

Ababacar Sadikhe DIAGNE