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La «  dialectique de la rue et de la Cour »

La «  dialectique de la rue et de la Cour »

 

Celle «du n’est plus et du n’est

pas… » du philosophe français

Régis Debray est porteuse de sens…

 

Le Sénégal politique et social a été agité par la rue, dans un premier temps, et par la Cour, dans un deuxième temps. Ainsi est née la « dialectique de la rue et de la Cour »…
Cette nouvelle dialectique construite entièrement sur le modèle d’une autre dialectique, « la dialectique du n’est plus et du n’est pas…» du célèbre philosophe devenu « guérillero » aux côtés du Che Guevara, en Bolivie, le philosophe français Regis Debray, est porteuse de sens…
La rue, en effet, a précédé la Cour mais les «  acteurs » de l’une et de l’autre resteront toujours différentes…
Souvenons-nous que le président Léopold Sédar Senghor, premier président de la République du Sénégal, est sorti un jour, au mois de décembre 1962, de son palais pour s’adresser à des «  hommes en uniforme » en tenant à la main la Constitution, la « loi fondamentale »….
L’agitation de la scène politique sénégalaise est ancienne et son histoire a été écrite-les sources sont plurielles- et elle continuera à s’écrire…
La « théorie des cycles de vie du produit » bien connue en marketing pourrait nous aider à mesurer et à décrire le « temps politique » des partis politiques et des hommes politiques.
Deux étapes du cycle de vie des produits devraient pouvoir retenir l’attention des spécialistes de la question politique :

1- la croissance (que précède le lancement)
2- le déclin, derrière étape du cycle de vie, qui marque la fin

 

Le Pr Abdoulaye Ly a écrit un ouvrage politique remarquable sur les rassemblements des partis politiques au Sénégal ; cette œuvre magistrale devrait être prolongée par les historiens pour nous permettre de tracer toutes les trajectoires et d’appliquer la « théorie des cycles de vie du produit » à l’histoire politique du Sénégal.
Bien sûr la « théorie doit guider l’action » et le Sénégal politique et social cherche à élaborer des théories à la lumière des faits, de l’observation des faits politiques et sociaux.
Nous cherchons à mieux comprendre et à expliquer pour tirer les leçons du passé et faire avancer le Sénégal.
L’histoire récente a été marquée qu’on le veuille ou non par une «  explosion de la rue »…
Le temps de la rue avec ses confusions a précédé le temps de la Cour, avec ses lectures du droit.
Par définition, la rue et la Cour ne coïncideront jamais mais la « rue et la Cour» ont été liées dans l’histoire récente du Sénégal politique et social.
Cette liaison renvoie à la « dialectique de la rue et de la Cour » qui sous-tend les actions politiques.
Pour franchir un pas dans l’analyse de cette dialectique, nous pouvons faire appel à la génétique qui parle de « gène récessif » et de « gène dominant »…
Comme le démontre l’analyse produite par Pathé Mbodje, « la rue » est devenue le « gène récessif » et « la Cour » est devenue le « gène dominant » mais pour combien de temps ?
Traduisons la « dialectique du n’est plus et du n’est pas… » plus clairement : le Sénégal politique et social n’est plus ce qu’il était mais le Sénégal politique et social n’est pas encore ce que nous souhaiterions tous qu’il devienne : une terre de paix et de liberté qui passera par la réconciliation de tous ses fils et filles…

V. BOMBYX