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Guy Marius Sagna « yaafi dikkoone »: Un activiste incompris Par Ndiapaly GUÈYE

Martyr, souffre-douleur ou bouc-émissaire, aucun qualificatif guerrier ne serait de trop pour loger au panthéon des grandes figures historiques du Sénégal à laisser pour la postérité un personnage aussi charismatique de la dimension de Guy Marius Sagna. Leader intrépide, meneur d’homme qui avance seul,  armé de son courage, portant sans gémir, ni pleurer les doléances de millions de ses compatriotes souffrant paradoxalement plus que lui. Son seul objectif est de bouter hors du pays toutes les formes d’injustices que ne cessent de subir les compatriotes sans voix, de son pays, son peuple, sa nation, sa patrie, le tout symbolisant la République, à être leur voix.

Le combat que tu as volontiers accepté de porter avec fière allure pour délivrer ton peuple devrait aussi être le mien, et pour tout dire le leur. Seulement, je suis habité par un sentiment de culpabilité par le seul fait de choisir de rester calfeutré chez moi en te laissant seul sur le théâtre d’opération défendre mes mille et une causes qui m’étranglent davantage. Il s’agit des coûts exorbitants des factures d’électricité, d’eau, des différentes formes d’injustice en institutionnalisant la loi du plus fort au cœur d’un système politique en lambeaux.

Guy, tu es issu du peuple, tu as accepté d’être la voix des sans voix, tu es esclave en acceptant de t’approprier, malgré tes frêles épaules, un combat dont devraient s’impliquer 17 millions de sénégalais.

Guy, tu crois à un idéal à la dimension du peuple palestinien sous le joug de l’occupation sioniste depuis 1947 et qui n’a jamais abdiqué malgré les sévices engendrant des morts et des blessés. Ton courage pour le combat de la liberté ne me surprend guère, en me basant sur ta date de naissance 1979.

En effet, cette date est pleine d’enseignements parce que coïncidant avec la première révolution islamique iranienne menée depuis Nauphle-Le-Château en France par le guide suprême, Rouhollah Al Mossavi Al Khomeiny (Imam Ayattollah Khomeiny) de la République islamique d’Iran. Bon sang ne saurait trahir, tout comme belle coïncidence ne saurait trahir. Plus qu’une fierté mon très cher Guy, de faire l’apologie d’un prototype d’un « Yaafi dikkoone » que tu incarnes fièrement. Ce que Khomeiny aura réussi en chassant hors du territoire iranien la première puissance militaire et économique du monde et la puissante savate de la dynastie Shabanou, respectivement l’Amérique de Jimmy Carter, le Shah d’Iran et sa reine Pahlavi, est tout a fait inédit dans l’histoire de toutes les révolutions de la planète terre.

Mon très cher Guy, tu es dans cette dynamique que seules les rares personnes aux idéaux en bandoulière et d’une intrépidité débordante s’armant d’une foi conservée jalousement à la dimension de ce que Abraham Lincoln continue de peser dans la conscience des Américains. Tu es dans la voie, la bonne dirai-je, pour délivrer ton peuple de l’injustice, de la pauvreté, de l’esclavage et de l’ignorance pour enfin le propulser vers la rampe de la vraie émergence.

Sache que Dieu, Notre Créateur, est avec toi et de tout cœur. Peu importe l’attitude des  fois regrettable du peuple affichant un certain relâchement en préférant la soumission à un fatalisme qui ne dit pas son nom. Chaque chose en son temps, comme le disait Cheikh Anta Diop : « Le peuple sénégalais est sevré de la peur mais n’est pas encore sevré de la ruse faite de tortuosité des politiciens. Il arrivera un moment où les citoyens, sombrant dans les difficultés économiques grevant sans cesse leurs budgets, prendront leur destin en mains.»

Guy, activiste de 40 ans, pardonne-moi pour ne t’avoir pas défendu au moment où tu plaidais ma douloureuse et insoutenable cause.

De tous les combats

Se définissant comme un militant de « la gauche anti-impérialiste et panafricaine », « GMS » n’en est pas à son premier séjour en cellule. Originaire de Ziguinchor, élevé dans les quartiers populaires de Dakar, il a déjà connu de nombreuses garde-à-vue après des manifestations ou des sit-in. En 2011 et 2012, il milite au sein du Mouvement du 23-juin (M23), qui alimente la fronde contre le troisième mandat d’Abdoulaye Wade.