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Guinée : C’est le feu au pays, pas sous la marmite

Guinée

La transition Serah

« En Guinée, la marmite est vide. (…). C’est ça qui met le feu au pays».

Première femme africaine à accéder à la direction d’un syndicat national, Rabiatou Serah Diallo a organisé la grève générale en Guinée de 2007.

En 2000,  avec elle comme secrétaire générale de la formation syndicale, la CNTG devient le principal mouvement de travailleurs du pays avec 60.000 affiliés.

Avec son combat de 2006 contre la faim, Rabiatou Serah Diallo est nommée le 8 février 2010 présidente du Conseil national de transition, organe chargé de gérer la transition vers un régime démocratique.

Rabiatou Serah Diallo est une syndicaliste guinéenne née le 31 décembre 1949. Elle est la première femme africaine à accéder à la direction d’un syndicat national. Elle a organisé la grève générale en Guinée de 2007.

Originaire de Mamou, dans la région peule du Fouta Djallon, Rabiatou Diallo a lentement gravi les échelons du monde associatif puis du syndicalisme. Issue d’une famille nombreuse en milieu rural, elle participe aux réunions de quartier dès son enfance puis se présente à 19 ans aux élections syndicales du deuxième congrès de la Confédération nationale des travailleurs de Guinée (CNTG) de 1969. Elle n’y est pas élue, les mentalités de l’époque n’étant pas prêtes à voir une femme accéder à un poste dirigeant. Il lui faudra du temps pour faire ses preuves et accéder à d’autres responsabilités que celles traditionnellement dévolues aux femmes : affaires familiales, mariages, enfants et problèmes domestiques, et convaincre de ses capacités, y compris les femmes persuadées de ce que le syndicalisme est une affaire d’hommes.

En 2000, elle accède au poste de secrétaire générale de la CNTG qui , sous sa direction, devient le principal mouvement de travailleurs du pays avec 60.000 affiliés.

Rabiatou s’attèle à deux tâches parallèles : implanter le syndicalisme dans un pays où l’économie informelle tient une place prépondérante, et y ouvrir une place aux femmes.

En 2006 la première grève générale qu’ait connue la Guinée, en protestation contre la dégradation des conditions de vie, est un succès, suivie y compris par le secteur informel qui n’ouvre ses marchés qu’à la nuit tombée pour permettre à la population de s’approvisionner.

Début 2007, Rabiatou en première ligne d’un nouveau soulèvement qui réclame, entre autres la mise à l’écart de personnalités corrompues. Le 22 janvier, elle est arrêtée avec d’autres dirigeants syndicaux, ils ont été libérés sous les pressions internationales.

Aux accusations de vouloir mettre le feu, Rabiatou Serah Diallo répond : « Je suis femme et mère de six enfants et quand je mets le feu, c’est sous la marmite, pour nourrir mes enfants. Mais en Guinée, la marmite est vide. (…). C’est ça qui met le feu au pays ».

Conseil national de transition

À la suite du massacre du 28 septembre 2009 et du départ en exil de Moussa Dadis Camara, Rabiatou Serah Diallo est nommée le 8 février 2010 présidente du Conseil national de transition, organe chargé de gérer la transition vers un régime démocratique, en l’absence de pouvoir législative, l’Assemblée nationale ayant été dissoute par Moussa Dadis Camara. Moins de six mois plus tard se tient le premier tour de l’élection présidentielle (27 juin 2010).

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