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La Ligne du Devoir

Gouvernement : Amadou Ba à l’international

Nouveau gouvernement,

contexte international

et enjeux essentiels

pour le Sénégal

Il semble que le politique a peut-être un peu pris le dessus sur la cohérence et la fonctionnalité dans la formation du récent gouvernement, nécessairement de transition, 2024 n’étant pas si éloigné.

Cette échéance semble être un facteur déterminant quant à sa structure et son organisation.
Un aspect guère apprécié est ce qui semble être une représentation des régions ou territoires et les protestations des uns et des autres, qui pour l’absence d’un représentant de leur contrée, qui pour déplorer l’appellation dévalorisée du département confié à leur “compatriote“.
Dès lors apparaissent en filigrane des germes de forces centrifuges dont on peut craindre l’émergence à plus ou moins longs termes.
Les priorités sont ailleurs.
La guerre entre “les Occidentaux et la Russie par l’Ukraine interposée” est un élément stratégique déterminant pour un pays comme le Sénégal.
Deux points à ce propos :

– la volonté des pays occidentaux de punir les pays qui observeraient une certaine réserve dans leur guerre contre la Russie avec des promesses de représailles. Voilà un des risques de compter sur l’aide étrangère, ce qui est une claire remise en question de leur souveraineté ;
– la non-correction d’une erreur stratégique depuis l’indépendance : la dépendance alimentaire extérieure avec le riz auquel s’est ajoutée l’huile de table.

Les seuls efforts notables à ce sujet sont les développements de la culture de la canne à sucre malgré les réserves qu’elle appelle et de celle de la tomate industrielle, laquelle donne des produits très loin de la qualité, voire dangereux.
Malgré des progrès notables, la filière riz reste bien en dessous du niveau qui nous affranchirait de la dépendance.

Une autre urgence est la protection de nos ressources halieutiques, défi que la Mauritanie a relevé avec succès.

L’enjeu y est d’ordre nutritionnel et social avec tous les emplois générés par la pêche artisanale et ses secteurs connexes.

– Le Sénégal, pour son bien ou son malheur, dispose d’importantes réserves de gaz qui pourraient être visées par ceux qui se sont détournés de la Russie quant à leur approvisionnement en énergie.

Ces pays n’en parlent guère, bien qu’étant très intéressés. Qui disait que celui qui guette ne tousse point ?
Lorsqu’il s’agit d’hydrocarbures, il n’y plus d’angélisme ni de droits de l’homme de la part de ces Occidentaux ; l’histoire l’a suffisamment montré.
Le Sénégal devrait à ce propos avoir les plus grandes vigilance et méfiance pour ne pas subir la malédiction du pétrole.
Toutes les précautions doivent être prises afin nul n’arrive à dresser une partie des Sénégalais contre d’autres compatriotes. La Libye, l’Irak, le Venezuela et même le Nigeria peuvent être cités à ce sujet.
Un autre aspect plus “doux” est le cas des pays pétroliers poussés dans des gabegies sans nom avec leurs ressources dilapidées dans des dépenses somptuaires bien éloignées des vérifiables priorités de leurs populations, notamment les plus indigentes.
N’en citons aucun pour ne pas susciter leur courroux.
À notre avis, ces priorités auraient dû être prises plus en compte au niveau de l’organisation du nouveau gouvernement et sa fonctionnalité.

Ababacar Sadikhe DIAGNE