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Femmes-Économie de la violence

Mois de la femme

La violence économique

sur la table des juristes

Les cas de viol sont minimes par rapport aux cas de violence économique rapportés à la boutique de Droit.

Le viol incestueux est toujours couvert,

le harcèlement est presque sans punition.

Le mois de mars est un prétexte pour cerner les revendications de la femme. C’est le biais par lequel les femmes extériorisent leurs souhaits, leurs volontés et leurs craintes. Elles méritent respect et protection. G
Dans leur silence innocent, certaines femmes sont victimes de viols, d’harcèlement, de violences verbales, physiques et économiques. Pour elles, l’heure a sonné de cesser de subir de telles injustices.

Par Khadidiatou GUEYE Fall,
Cheffe du Desk Société

La femme doit être protégée. De nos jours, les cas de viols  défraient la chronique chaque jour. Et pourtant, certaines victimes renoncent à la dénonciation et se réfugient dans leur silence cauchemardesque. Elles ont parfois été menacées de mort ou victimes d’inceste. Les cas de silence concernent le plus souvent des femmes victimes d’inceste. En fait, dans les boutiques de Droit, le nombre de cas de viols dépasse celui que les médias traitent.

Il y a quelques mois, sur les ondes d’une radio, le cas d’une jeune fille victime de viol et d’inceste a été diffusé. D’après la fille, son propre père était l’auteur de sa grossesse. De peur de perdre sa mère et de voir une famille tout entière persécutée, elle opta pour le silence. Le prix à payer pour le silence était d’arrêter d’être là victime de son père jusqu’à ce qu’elle se confie.
Les femmes font l’objet de harcèlement dans le milieu professionnel. La « promotion canapé » ne dément pas ce genre de harcèlement : beaucoup de filles ont subi des chantages pour un poste à pourvoir. Mais malheureusement, les faibles d’esprit cèdent, les tenaces sauvent leur peau et acceptent de perdre une opportunité.

Une autre forme de violence affaiblit les femmes. Certes pas physique, mais la violence verbale fait partie de types de violences que les femmes encaissent au quotidien. Dans les belles-familles, elles se soumettent aux propos blessants pour récolter une progéniture florissante. À cela s’ajoutent les multitâches ménagères, l’entretien et la surveillance des enfants associés au cadre professionnel. Cette surcharge de l’esprit nécessite parfois le soutien du conjoint. Mais la plupart du temps, celui-ci dégage ses responsabilités prétextant qu’une femme ne doit pas travailler, sa place est au foyer.

Dans l’anonymat, ce membre de l’Association des juristes du Sénégal (Ajs) fait savoir que les cas de viol sont minimes par rapport aux cas de violence économique qu’elle reçoit à la boutique de Droit. « Les gens oublient que les femmes sont victimes de violence économique. Les femmes concernées par ce type de violence sont en effet celles qui n’ont pas le droit de travailler, malgré le fait qu’elles veuillent être autonomes financièrement. Après les disputes, leurs conjoints les coincent financièrement pour se venger. Ce type de violences est rarement évoqué, mais nous en recevons chaque semaine à la boutique », fait savoir la femme de Droit. Elle incite les femmes à plaider plus pour leur autonomisation au lieu de célébrer le mois de mars comme un mois pour rendre hommage à la femme tout simplement.

Actuellement, au Sénégal, dans certaines structures, la permanence des femmes y est dénoncée. Cette jeune femme mariée embauchée à l’aéroport international de Blaise Diagne s’est réjouie d’avoir étalé ses revendications. Elle soutient que les horaires de travail ont été bien soulevés car leur statut de femme ne leur permet pas de travailler la nuit.

Monsieur Diop, un homme de la trentaine, préfère plus de considération et de respect envers les femmes, mais également faire en sorte qu’elles soient autonomes pour mieux contribuer au développement de notre pays. D’après Monsieur Diop, la femme est la clé du bien-être de la société : «  Sa sacralité nous a permis nous. en tant qu’hommes, d’être épanouis et tranquilles pour mieux gérer notre vie de par leurs conseils et assistance », ajoute-t-il.

Les revendications de droits de la femme se font depuis 1850. Certaines ont connu un succès tandis que d’autres font toujours l’objet de plaidoiries. Au Sénégal, le viol incestueux est toujours couvert, le harcèlement est presque sans punition. Nous en sommes toujours à l’autonomisation des femmes, l’égalité des salaires, alors qu’en Europe le débat en est autre.