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Farba Ngom à l’épreuve des locales de 2022 Habib KÂ, Chef du bureau régional de Matam, Thilogne, Matam

Depuis les élections locales annoncées, bien des choses ont changé, les maires candidats et sortants sont incontrôlables, la liste de Benno Bokk Yakaar (BBY) difficile à concocter et Macky Sall en chef, face à son impuissance de choisir, les a renvoyés dos à dos en tolérant des listes parallèles dans certaines communes pas sûrement acquises. Chose qui n’est pas du tout du goût du coordonnateur départemental de Matam de l’Alliance pour la République (APR) et de Benno Bokk Yakaar (BBY) qui voit ses prérogatives de chef retirées.

Aux Locales de juin  2014, il avait systématiquement placé tous les candidats sous son giron, puis écarté ceux qui n’étaient pas dans ses schémas, sous le silence bienvaillant de Macky Sall.

Thilogne garde encore les stigmates de la fameuse coalition Doggol qu’il avait initiée puis,  une fois le conseil municipal élu, imposa son poulain Youssouph Dia au détriment du sénateur Abdoul Guissé, du ministre-conseiller Sidy Ben Oumar Kane, ignorant aussi l’opérateur économique Mamadou Elimane Kane et l’ambassadeur itinérant Almamy Bocoum qui s’étaient positionnés sur des listes parallèles.

Dans la commune de Ogo, fief du ministre Abou  Lô,Farba Ngom était accusé aussi d’être l’instigateur de la forclusion de la liste BBY,  suite à l’enlèvement du mandataire  chargé de déposer le précieux document. Il avait réussi ainsi à faire triompher Amadou Kane, un transfuge de la Génération du Concret (GC) à la place d’un membre-fondateur.

À présent que tout est décidé d’en haut,  c’est comme un vent libérateur qui souffle sur les candidats-maires : certains leaders se passent d’une emprise trop serrée d’un coordonnateur qui gérait de fait, de main de fer, à travers ses hommes, le conseil départemental, les communes et le plan de carrière de ses hommes politiques.

À la veille donc de cette campagne pour les élections locales du 23 juin 2022, le puissant  Ngaari Bossea  (taureau du Bossea) n’a plus la force de ses muscles d’il y’a 7 ans,  la situation est autre, la contestation partout à Matam, Ourossogui, Nabadji Civol, Bokkidiawé, Dabia, Thilogne, Oréfondé où des listes parallèles sont créées et qui ne sont pas du tout du goût de Farba Ngom qui se voit dépossédé de certains de ses attributs de chef.

Pire : il se voit contesté et défié, même dans sa propre commune  par un jeune activiste natif de Goly Mathiar Sarr venu d’Europe.

Campagne de déstabilisation?

Il lui est prêté de détenir un patrimoine de 25 milliards de francs cfa. Intox ou pas, ce

dossier si lourd serait une pression de ses adversaires politiques visant à le réduire au silence, ou du  moins à tempérer ses ardeurs excessives.

Si les accusations sont sérieuses, elles risquent de créer des fissures dans ses complicités relationnelles avec un chef d’État soucieux par-dessus tout de son 3ème mandat qui prime sur tout.

Clean ou pas devant la justice, si le dossier est traité, il risquerait d’être prié de s’expliquer sur la corruption et les histoires de pots de vin dont le ministre de l’Energie Thierno Alassane Sall et lui seraient des auteurs.

N’est-ce pas que Farba en personne s’était auto-accusé au micro de Aïssatou Diop Fall au cours d’une émission Face to Face d’avoir été corrompu avec Thierno Alassane Sall dans une histoire de marché et de pots de vins avec son inoubliable et très grave aveu “jëlnaa, jël na”

Quand Macky Sall diversifie ses interlocuteurs dans la région, quand il est connu de tous du candidat officiel de la commune, naturellement ici le maire sortant qu’il est connu d’avance.

Quand il n’est plus possible de soudoyer les conseillers municipaux pour élire son protégé, le système est au suffrage universel direct.

Quand chaque commune battra campagne avec un coordonnateur national en la personne du ministre Amadou Bâ, quand Macky Sall n’a plus ascendance sur ses troupes qui peuvent rentrer en rébellion à tout instant, quand le 3ème mandat prime surtout et que Macky Sall ne veut se séparer du moindre militant, c’est d’ores et déjà une nouvelle ère qui s’ouvre, la perte des pouvoirs du prince.

Alors Farba tiendra t-il à sa parole ?  Son maître à penser politique tranche-t-il encore et Il avait juré aussi et ne cesser de le rappeler à satiété à qui veut l’entendre qu’il n’est pas APR, mais plutôt ma kyste et qu’il abandonnerait définitivement la politique, le jour que son mentor quitterait le pouvoir.