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La Ligne du Devoir

Elégie pour Ndongo Mbaye

Poème pour un poète

(A toi Ndongo Mbaye qui aimes chanter les mots et dont

le nom de « Talibé » ne sera chanté …que par moi !)

De notre correspondant en France

Qui chantera tes envolées lyriques
Fils prodige au langage unique
Qui fera sourdre tes poèmes
Des vérandas glauques où les reins
Ces filles vierges traînent
Au détour des rues peintes aux graffitis
De syllabes en chorégraphe
Fruit vert de tes vers inversés
Après qu’on a chanté les riches
Dans tous les recoins des palaces
Ne jouissant que des joies de vie
O Fils
De “Yeumbeul” !
Ciseleur de proses roses et belles
Regarde la couleur ton passé présent
Illuminant le sillage de tes strophes
Qui déversent la douceur éphémère
Sur les pages éthérées
Où concourent les terres

De mes pères
Aux lendemains
D’espoir né
Dans nos oreilles remplies

De bonheur béni Toi
Ndongo Mbaye !
Casqué au calot des glorifiés
Toi déridant le firmament en concert
Raconte-moi l’histoire des femmes
Qui récitent les strophes de dames
Que domptait Baye Daouda Seck
Ce géant qui soutira des savoirs séculaires
Aux baobabs critiques
Sans craindre leurs courroux mythiques
Pour libérer un bout

Du peuple des – Lebu –
Les vagues océanes délivrent
Sur un tapis de velours ivres
Tes poèmes bleus que les chérubins
En quête de savoir bénigne
Que le crépuscule amer
Dépose aux anémones de mer
Ton verbe audible
Crevant les aubes
Violées par des jours disant bonjour
Tout en dansant aux battements autour
De l’appel des pulsions
Et des tam-tams en scansions
De foules secouant leurs seins
Quand frémissent leurs reins
Dans la cour des – Foutamp –
Où se préparent les – Kankurang –
Berceau des hommes majeurs
Dans les mémoires récités en chœur
Toi praticien des lettres qui résonnent
Adroit inverseur de mots qui claironnent
Chanteur que chante ma plume Trempée à la sueur des délires
Traçant l’histoire des peuples délivrés
O poète !
Aède !
Palmier de Parmentier
Au pays de frimas
De givre et de gel
Les restaurants
Les balafons
Des nuits aux minuits torrides
Les émigrés qui égrainent leur solitude
Chantant augustes narrateurs
Là-bas à Choisy-Le-Roi

Aux prairies rares

Ndongo Mbaye
Tribun des libelles conjugués
A l’imparfait du milieu des gués
Avec les syllabes ponctuées de sel
Par la magie de strophes cadencées
Ton nom, mon nom que nous écrivons
Au noir et à l’envers des mots
Sur les flancs des mers
Aux récifs amers
A l’ombre des écueils
De tes écrits vermeils
Tes accords assourdissants
Quand geint dans ta véranda
La voix des Koras
Aux auras de scansions en délire
Et de plaisir connecté au loisir
Avec toi le verbe frémit

Gémit
Flamboie
Irradie Pour fleurir aux aurores
Des champs moissonnés de paroles Fertiles Flexibles
Et florissantes
Blasons des semeurs du beau verbe
Du peuple de -Yeumbeul-
A l’assaut des trésors de vie
Et des amitiés raffermies

A Thiaroye en allant chez Saliou Ngom ce 18/10/2015

 

Tidiane SENE,

Toulouse.