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Économie verte : Déracinés, les Sénégalais

Économie et sociologie forestières

A la recherche d’un équilibre moral,

psychique et spirituel

pour une société littéralement déracinée

Des essences forestières locales  qui disparaissent des régions de Diourbel, Fatick, Louga, Matam, Saint–Louis où l’on note l’absence de plusieurs plantes médicinales essentielles très prisées ; or,  le métabolisme est fondamental entre l’individu et son environnement d’où il tire sa puissance, sa sécurité physique, morale, spirituelle, psychique. De ce métabolisme naissent les rapports de propriété et de restructuration sociale.

Le métabolisme humain en harmonie avec son environnement souffre d’une rupture dans la chaine physique, psychique et économique ; si tout ce qui pousse, vole et rampe autour de nous, dans un espace défini ou à l’air libre, a un apport certain avec l’équilibre de l’homme, ce même homme qui est un remède pour l’homme se concentre désormais à lui-même et non plus à la communauté en détruisant tout ce qui l’entoure et qui concourt pourtant à son maintien et à sa survie.

Afin d’aider à la recherche d’un nouveau rééquilibrage des rapports sociaux, de réconcilier au sens large du terme l’homme avec son environnement deux idées de projets ont récemment été initiées par le Programme national de Semences forestières (PRONASEF).

Le premier  projet vise la remise à l’honneur d’essences forestières locales surexploitées par les tradipraticiens, les herboristes, les patients avec les pressions exercées (coupes abusives, feux de brousse) sur les ressources fragiles que sont les plantes médicinales, l’avancée du front agricole, une urbanisation forcenée alliée à une démographie galopante qui constituent une sérieuse inquiétude pour ces ressources prisées et menacées d’extinction.

Le second projet consiste en la mise en place de parcelles grainières avec le vaste programme de restauration/réhabilitation du couvert végétal par une série d’opérations de mise en défens, de reboisement et  d’enrichissement pour un approvisionnement régulier et constant en quantité et en qualité suffisante de semences forestières pouvant permettre de lutter contre la désertification tout en créant  par des activités génératrices par une exploitation rationnelle des produits forestiers ligneux, non ligneux et à huile essentielle  des bénéfices durables aux autochtones vivant dans et autour des zones de terroirs. 

Celui-ci va s’inscrire dans une dynamique de partenariat entre la médecine moderne et la médecine traditionnelle en privilégiant l’utilisation des savoirs locaux des tradipraticiens et le savoir -faire des médecins.

Tradipraticiens & herboristes

SOS : Plantes Médicinales Prisées et Menacées d’Extinction

Les pressions exercées sur les ressources fragiles que sont les plantes médicinales, l’avancée du front agricole, combinées à une urbanisation forcenée et à une démographie galopante, constituent une sérieuse inquiétude pour les ressources prisées et menacées d’extinction. Déjà, les essences forestières locales ci-dessous  ont complètement  disparu des régions de Diourbel, Fatick, Louga, Matam, Saint–Louis où l’on note l’absence de plusieurs plantes médicinales essentielles très prisées parmi lesquelles :

·         ·Gardenia ternifolia ;

·         Heeria insignis ;

·         Securidaca longepedunculata ;

·         Terminalia avicennoïdes ;

·         Zantoxylon zantoxyloïdes, etc … ;

la liste n’est pas exhaustive.

Or, le métabolisme est fondamental entre l’individu et son environnement d’où il tire sa puissance, sa sécurité physique, morale, spirituelle, psychique ; de ce métabolisme naissent les rapports de propriété et de restructuration sociale.

Le manque d’organisation et de structuration des différentes entités qui gravitent autour des ressources forestières, la méconnaissance des plantes médicinales par les agents chargés du contrôle, la non prise en compte de la dimension plante médicinale dans le code forestier, l’inclusion dans la même rubrique (racines, écorces, feuilles) dans la nomenclature de taxation des prix des produits forestiers font qu’il est temps d’agir pour les recenser, les cultiver en utilisant les anciennes méthodes que sont : le bouturage, le greffage, le marcottage et plus tard les réintroduire dans les écosystèmes précités.

L’intérêt suscité par la vente de plantes médicinales, la cherté des médicaments, alliés à une paupérisation aiguë font de la profession de tradipraticiens, d’herboristes ou de tout autre intermédiaire des émules, en particulier dans une société littéralement déracinée à la recherche de ses repères spirituels et psychiques.

Pour assouvir leurs ambitions financières et la recherche de sécurisation morale des populations, toutes les parties des plantes médicinales sont exploitées.

Ce commerce florissant, surtout dans les zones à fort potentiel floristique (Kolda, Tambacounda, Ziguinchor), avec des réseaux tissés depuis les capitales régionales (Dakar, M’Bour, Touba, Fatick, Kaolack, Thiès) jusqu’aux villages les plus reculés, engendre de fortes migrations saisonnières (nord-sud et sud-nord).

En partant du principe que la santé n’a pas de prix, le Programme national de Semences forestières (PRONASEF) avait initié un projet de remise à l’honneur de ces espèces dont la méthodologie repose sur un Recensement et une mise à disposition de ces espèces par la création de pépinières locales pour une préservation durable des plantes médicinales prisées et menacées d’extinction

Parallèlement, la Direction de la Conservation des Sols a entrepris un vaste programme de restauration/réhabilitation du couvert végétal par une série d’opérations de reboisement.

Il s’avère cependant nécessaire que les semences utilisées soient de qualité supérieure pour que ces plantations soient plus productives afin de satisfaire les besoins croissants des populations. C’est ainsi qu’est née l’idée du projet concomitant de mise en place de parcelles grainières/Jardins botaniques afin que les espèces sélectionnées soient de qualité et en quantité suffisante.

Le Sénégal est en effet exposé à des risques de dégradation des ressources naturelles et de l’environnement en raison des effets combinés du changement climatique et de l’anthropisation croissante. Ce contexte est aggravé par l’accentuation de la pauvreté des populations, notamment rurales, qui constitue un obstacle au développement durable.

Le projet de mise en place des parcelles grainières /jardins botaniques est ainsi conçu afin d’aider à la réduction de la dégradation des ressources naturelles et de l’environnement, en aidant au renforcement du matériel forestier de base.

Recherches

Plante à huile
cherche financement

Pour le moment, le nom de la plante est tenu secret, en attendant les conclusions des sommités scientifiques de la faculté de Pharmacognosie de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. Les premiers tests son cependant concluants : il s’agit d’une plante riche en huile très utilisée en cosmétique et même pour la consommation ; ” elle peut rapporter gros et gonfler le Produit intérieur brut“. Déjà,  l’ambassade d’Italie pourrait être intéressée.
Le liquide présenté est le résultat de l‘extraction effectuée à la faculté de Pharmacognosie ;C’est une plante très riche en huile et si nous poussins la recherche sur cette huile, le Sénégal peut l’exporter en cultivant la plante“, préconise le colonel Pape Momar Faye

En s’inscrivant dans l’économie verte l’économie de tout le monde pour un développement durable.

Colonel (ER) Papa Momar FAYE
Conservateur des Parcs Nationaux, Wildlife Specialist,
Expert plantes médicinales. Master Sciences de Gestion,
ex-coordonnateur du Programme national de Semences forestières.
Tél: +221 77 633 86 61 BP: 1831 Dakar Sénégal