GMT Pile à l'heure

La Ligne du Devoir

Désolation au Consulat de Milan De notre correspondant en France, Tidiane SENE, Toulouse

Des informations parvenues en France en provenance de la grande Botte, les émigrés souffrent atrocement en Italie. Non seulement il faut faire face au Coronavirus, mais aussi il faut faire face à un autre mal constitué par les autorités sénégalaises elles-mêmes, affectées là-bas. Le problème est qu’on ne peut pas être plus négligeant dans les rapports entre les autorités consulaires et les émigrés sénégalais de la Diaspora.                                                                        

                           

Il est très difficile de prendre à bras le corps les destinées de nos enfants de l’extérieur, parce que c’est toujours la croix et la bannière. En effet, depuis belle lurette, les nominations dans les postes de l’administration sénégalaise en Europe font grincer les dents. Les régimes qui se succèdent renouvellent à chaque fois l’administration au point qu’on ne sait plus à quel saint se vouer. Ce sont toujours des novices qui n’ont pour envie que d’être affectés pour se “sucrer” à l’extérieur, sans aucun grain de patriotisme. Ces nouveaux Consuls ne font que se prélasser dans l’Hexagone, de parcourir les supermarchés et les palaces, ou se calfeutrer chez eux de peur de prendre froid, en laissant très souvent leurs compatriotes dans le dénuement total sous la rudesse du givre et du gel.

Ce n’est pas la première fois que des compatriotes souffrent pour régulariser leurs papiers. Non seulement il leur faut produire des pièces inimaginables, mais c’est sans compter avec la paresse, l’incompétence et le « je-m’en-foutisme » de certaines autorités sénégalaises qui, au lieu d’alléger leurs souffrances dans ces domaines, sont très souvent absentes de leurs bureaux.

En vérité, c’est comme si les autorités sénégalaises jouaient le jeu de l’administration européenne qui impose une paperasse interminable aux émigrés, une meilleure manière de les disqualifier pour qu’ils ne soient jamais en règle. Si à cela on compte les difficultés créées par le consulat des pays d’origine, alors vivre dans la clandestinité devient l’option la mieux partagée.

En nommant Mamadou Lamine Diouf Consul général du Sénégal à Milan en remplacement de Rokhaya Bâ empêtrée dans plusieurs difficultés, le président Macky Sall avait obtenu les remerciements des « Modou-modou  » du pays de Berlusconi. Mais à peine l’homme installé, cette joie a fait long feu. La vérité est que ce nouveau locataire de la 55 20147 Viale Romane, nommé en juillet dernier, ne fait pas mieux selon les Sénégalais de Milan : il croule dans une paresse inexprimable au lieu d’être au chevet de ses concitoyens.

Venus de plusieurs villes d’Italie en parcourant des milliers de kilomètres, des émigrés de divers horizons sont malgré tout restés toute la journée sous le froid en plein hiver devant le Consulat dans l’espoir de renouveler leurs passeports obsolètes. Sous la neige et le grand froid, ces compatriotes souffrent un châtiment inexplicable devant le Consulat du Sénégal à Milan plusieurs jours durant, sans voir l’ombre de leur consul claquemuré chez lui.

Pour certains venus de Brescia afin d’enrôler leurs enfants, même les rendez-vous et les formalités administratives ne sont pas respectés. Mais également, nombreux sont les compatriotes qui sont entassés sous la neige en rongeant leur frein. Pire, le Consulat, a refusé d’ouvrir ses portes sous prétexte simplement qu’il neigeait, comme s’il était au Sénégal où quand il pleut, lui et ses semblables ne vont pas au travail.

Très en colère, nos compatriotes lancent un enième appel aux autorités sénégalaises afin qu’elles fassent entendre raison aux services consulaires concernés, qui se la coulent douce chez eux, entourés de leurs femmes devant leur cheminée. Mamadou Lamine Diouf qui délaisse les Sénégalais de l’extérieur fait pire que Rokhaya Bâ l’ex-Consule dit-on partout en Italie.

Pauvres émigrés.

[sdm_download id=”3642″ fancy=”0″]