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Covid 19-Le vaccin de toutes les craintes: La confiance n’est pas au rendez-vous du 23 Khadidiatou GUÈYE Fall

Le Sénégal subit actuellement une seconde vague de Covid-19 très surprenante. L’ultime secours porte sur une vaccination pour limiter la propagation du virus.  Le mercredi 17 février 2021, le Sénégal s’est doté de 200.000 doses de vaccin contre la Covid-19. Plusieurs vaccins étaient de choix, mais le chef de l’État a porté son choix sur le vaccin chinois de Sinopharm qui rassure à 79%. A ce niveau, le Sénégal devance les pays de l’Afrique de l’ouest.

Avec un recensement de près de 32.000 cas confirmés et 769 décès, le Sénégal n’a pas retardé pas ses premières injections prévues ce mardi 23 février.

Le vaccin a tout sauf la confiance de la part des Sénégalais. Ces injections laissent les Sénégalais dans le scepticisme et la peur. 

Ndèye Seynabou Lô est une étudiante à la faculté des sciences juridiques et politiques de l’université Cheikh Anta diop de Dakar. Pour elle, il est hors de question de recevoir une dose de vaccin. Ndèye Seynabou donne ses raisons : « Je suis sceptique par rapport aux informations qui entourent ce vaccin ».

L’étudiante n’est pas satisfaite des informations portant sur le vaccin. « J’ai trop peur du vaccin car d’après certaines personnes, il y a des vaccins qui ont des conséquences négatives et qui agissent pour la modification génétique. Je ne recommande pas à ma famille de se vacciner quand bien même la décision leur revient à chacun d’entre eux » avoue-t-elle.

Cette dame de la quarantaine ne doute point du vaccin et se ferait vacciner sans soucis. Josiane (nom d’emprunt) accepte de recevoir la petite piqûre pour « freiner la propagation du virus en même temps pour protéger nos enfants dans le futur ». Mais la mère de famille confie qu’elle se vaccinerait malgré elle. A son avis, il faut se vacciner au nom de la science. « Nos arrière-grands-parents s’étaient vaccinés contre la rougeole, la variole, la fièvre jaune, la tuberculose et tant d’autres maladies, chacun avec son degré de gravité pour notre salut aujourd’hui ; moi, je m’engage à me vacciner pour rendre la pareille à mes enfants et futurs petits-enfants », soutient-elle.

Josiane n’en veut pas aux personnes refusant de se vacciner dans la mesure où « ces personnes qui ne veulent pas se vacciner, elles ont leur raison pour ne pas le faire ; mais à mon humble avis, il est temps de décanter cette crise sanitaire qui bloque l’économie mondiale, particulièrement celle de l’Afrique qui est un jeune continent qui a besoin de ses enfants pour se développer ».

Notre interlocutrice pense que si la population est si indécise sur le vaccin, c’est parce que l’État ne s’est pas investi dans une communication approfondie avec cette dernière. « L’État, pour faire la campagne de sensibilisation, doit prendre des médecins qualifiés pour convaincre les populations en les rassurant et leur assurant que le vaccin est sans danger », a-t-elle proposé aux autorités.

En effet, les premiers à bénéficier du vaccin sont les personnels de santé suivis des personnes vivant avec des comorbidités. Cela ne signifie pas pour autant que se faire vacciner est obligatoire. D’après Ndèye Seynabou Lô, étudiante de Master en Droit, en principe, imposer le vaccin n’aura pas lieu car l’intégrité et l’inviolabilité du corps humain s’opposent à un tel état ; par contre, si ça paraît être une nécessité, on peut porter atteinte à cette intégrité du corps humain.

Le Devoir