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Cour des contes & décomptes

Rapport de la Cour des Comptes

 

Contes & décomptes

Un ton assez libre et un comité de veille et de prospective expliquent les poux que l’on cherche sur la tête de Abdoulaye Diouf Sarr. Le rapport de la Cour des comptes en est une première approche…qui ne le cite pas.

« Si aucun texte ne fonde la recommandation de faire rembourser M. Ousseynou Ngom, des ordres de recettes à hauteur du trop-perçu des 313.000.000 Fcfa doivent être établis au nom des réels bénéficiaires qui ont reçu le trop-perçu ». Autrement, cette partie des observations de la Cour des Comptes ressemble plus à un conte dont la morale devrait aboutir à un décompte au profit de Ngom. In limine litis, en effet, Ousseynou Ngom pouvait lui-même récupérer auprès des bénéficiaires identifiés et localisés et verser au Trésor… si la Cour voulait simplifier les choses.
Surtout que les reproches faits contre Mamadou Ndiaye pourraient bien être dus à une absence de justificatifs non encore disponibles au moment de la vérification mais qui auraient tout simplement tardé à parvenir au ministère. Cela peut se comprendre sur le plan des audits mais pas sur le plan comptable.

Interpellé sur ses ambitions pour 2024, au cas où le président Macky Sall ne se présente pas, l’ancien maire de Yoff affirme qu’ « en 2024, si le président désigne un dauphin, ma décision sera personnelle, libre et indépendante ».

La prééminence de la réalité sur l’apparence aurait pu en effet aider à régler les problèmes soutenus par le rapport de la Cour des Comptes ; malheureusement, l’aspect comptable a pris le dessus, créant des phénomènes qui auraient pu se résoudre dès le lendemain de la visite des vérificateurs qui n’ont pas toujours fait leur qualité d’audit, tombée dans l’escarcelle du comptable
C’était le plus gros reproche au ministère de la Santé : un audit de la régularité de l’exécution financière des ressources reçues de force Covid-19 et de ce qu’on peut appeler des recommandations d’efficience. Autant dire rien.

Rien, peut-être au niveau de la concurrence.

« La cour demande au Ministère de la Santé et de l’Action Sociale de faire jouer la concurrence dans l’acquisition de EPI pour préserver les deniers de l’État ». La collaboration d’ « un citoyen que le ministre de l’Environnement reconnaîtra par son style d’analyse, lui qui est (avec nous) membre-fondateur de l’Association des Directeurs financiers et trésoriers d’entreprise » répond : « C’est justement pour partager cette préoccupation de faire jouer la concurrence que le MSAS avait pris le soin de demander un devis à la PNA (devis PNA n° PRALG 0320DV00078 du 20/03/2020). Mais hélas, si la commande était faite avec le PNA (à la lumière du devis sus évoqué), l’État allait perdre 1.821.223.500 Fcfa. C’est ce qui justifie que le MSAS s’est adressé à d’autres fournisseurs ». Au demeurant, le fournisseur en question a reçu beaucoup moins, en termes financiers, que ses collègues soumissionnaires agréés.

Parce que le sang de son cheminement avec le président coule toujours dans ses veines, et il le dit lui-même, rapporte SourceA : «Je suis loyal au président Macky Sall». Mais, précise-t-il, «pourvu que cette loyauté soit aussi réciproque».

« La seule demande d’information judiciaire du chapitre 3 (santé) concerne l’hôpital de Kaffrine : elle vise M. Mamadou Lamine Diallo, comptable sortant, pour non justification d’un montant décaissé de 45.000.000 Fcfa ».

La recommandation de la Cour sur ce point et ainsi formulée, conclut le citoyen :
« L’analyse du chapitre 3 qui concerne le MSAS autorise une grande satisfaction de la mise en œuvre par ce ministère des opérations du programme. Cette satisfaction de la mise en œuvre par le MSAS de son pilier est soulignée indirectement par la Cour qui à la page 14 du rapport parle des irrégularités constatées en disant que « les principales irrégularités sont dans le chapitre 4 (c’est-à-dire dans les autres ministères hors santé) ».
Moralité : la perception n’a rien à voir avec la réalité.
Ayant été le seul ministre à bénéficier d’un audit d’efficience et d’un audit de régularité de son activité de riposte, le Msas a pu dégager une réponse là où, pour les autres ministères, la Cour s’est contentée d’apprécier la régularité de l’exécution financière des ressources reçues de force Covid-19. D’où les nombreuses contestations et accusations d’un accusateur instruisant plus à charge qu’à décharge.

« Quand on a mis les saboteurs de ma campagne lors des locales dans le nouveau gouvernement, je n’ai rien dit aussi », a-t-il fait savoir.

Conséquemment, casser du sucre sur le dos de ADS en essayant de l’impliquer là où la Cour n’a pas pu s’avancer, c’est essayer de lui faire payer une certaine indépendance vérifiée courant 2022 avec les Locales ; elle s’est renforcée avec les Législatives et même le poste de premier vice-président de l’Assemblée n’a pas pu édulcorer cette position quand Abdoulaye Diouf Sarr refuse de critiquer l’attitude d’une sœur qui a quitté la majoritaire au moment ou le groupe sombrait devant les groupes de l’opposition réunis : depuis, les remontées d’information ont mis en en avant certaines citations de l’intéressé, citations que nous avons mises en exergue dans le corps du présent texte. Surtout si l’ancien ministre met sur pied une cellule de réflexions et de prospectives, comme pour se projeter au-delà de la situation actuelle.

P. MBODJE