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Coronavirus et difficultés de respiration: Bas les masques ? Cherifa Sadany SOW

En cette période chaotique, le port prolongé de masque met beaucoup de personnes dans une situation gênante : les tousseux plus précisément. En quoi le masque porte-t-il préjudice ?

« Personne ne peut porter les masques pendant plus de quatre heures de temps ». Reçue dans son bureau, docteur Mousse Mbaye, médecin généraliste à la clinique « Wer Werlé », nous accueille avec un gel hydro-alcoolique. « C’est plus rassurant ainsi », taquina-t-il en se frottant les mains d’un geste médical. Toujours dans l’esprit de servir, docteur Mbaye tente d’éclaircir les difficultés liées au port prolongé de masque portant préjudice aux personnes qui toussent.

« Le port de masque ne doit pas dépasser quatre (4) heures de temps. Aucune personne ne peut le porter en permanence pendant plus de quatre heures. Il faut en effet porter le masque dans des endroits où il y a du monde. Sinon chez vous seul, ou dans votre bureau comme ici, très aéré, vous n’avez pas besoin de le mettre. Les personnes qui toussent ont besoin de libérer des crachats qui contiennent des microbes créant une infection pulmonaire. Les contenus des crachats sont inconnus donc il est impératif pour le tousseux de s’en débarrasser et cela n’a rien à avoir avec la Covid-19 ;  ce que je veux dire, c’est que le masque ne doit pas empêcher le souffrant à cracher les microbes. Sinon ce sera d’autres risques d’attraper la tuberculose, bronchite, bronco-colopathie qui se présenteront », finit-il avant d’ajouter un nota bien : « une personne qui tousse pendant plus de quinze jours doit faire un test de crachat pour rechercher ce qu’on appelle les BAAR (Bacilles Acido-Alcoolo-Résistant) ».

Le port prolongé de masque semble enseigner sur le degré de résistance des personnes mais de tranches d’âge différentes.

Souleymane junior, trente ans, travaille sur les routes. Il dit être tout le temps en contact avec la poussière, que même sans la Covid-19, il avait habitude de se protéger.  « Ça ne me fait rien de le porter à longueur de journée. Notre chef superviseur achète d’habitude le carton. Et puisqu’on est au nombre de sept (7), et on occupe la chambre par deux, je suis obligé de le porter, de huit heures à treize heures avant de faire une rechange ».

Daouda Ngom par contre ne fréquente pas la poussière mais plutôt les personnes. Chargé de communication dans une grande structure connue, il est obligé de se masquer presque pendant toutes ses activités. « Ce n’est effectivement pas évident mais on ne peut faire autrement. Je suis en permanence en contact avec les gens, je suis obligé de porter le masque même si fréquemment, il est l’élément déclencheur de mon énervement » avoua-t-il dans un fou rire.

Les gens qui ont des difficultés à respirer avec les masques sont catégorisés en ceux qui ne se protègent pas pour éviter de souffrir et ceux qui souffrent pour se protéger. Toutes les deux catégories remuent chapelet en priant pour que cette deuxième vague du Coronavirus se dissolve. « Mais attention »,  met en garde docteur Mbaye : « La pandémie peut même aller jusqu’à une troisième vague. C’est sa seule différence avec une épidémie. Cette dernière ne s’affiche qu’une fois avec une période définie. Mais une situation catastrophique qui atteint tout le monde et dont on ignore sa durée est appelée pandémie et elle peut aller jusqu’à une troisième vague » conclut-il. Cette mise en garde appelle ainsi la population à plus encore respecter les mesures prises pour lutter contre cette catastrophe mortelle qui ne cesse d’intriguer le monde.