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Coin d’Histoire – La reine de Saba: Une beauté sublime fortement présente dans l’histoire de la religion Par Mohamed Bachir DIOP

La reine de Saba est présentée comme l’aïeule de l’empereur Haïlé Sélassié qui a régné sur l’Ethiopie. Elle serait la mère de l’empereur Menelik de la lignée de qui descend directement celui que les rastas vénèrent et appellent « Selassie the first, king of kings, lord of lords, conquerring lion of the tribe of juda ». Elle aurait été la maîtresse du roi Salomon, une personnalité biblique et coranique, objet de plusieurs légendes les unes plus fantastiques que les autres.

On l’appelle tantôt Sarata, tantôt Balqis ou Baalkis alors que les Ethiopiens l’appellent Makeda. Cette reine réputée d’une beauté extraordinaire a régné sur l’ancien royaume de Saba qui, selon les historiens s’étendrait du Yémen au nord de l’Éthiopie et en Érythrée. En effet, elle est citée dans la Bible et le Coran.

Dans le Nouveau Testament, l’Évangile selon Luc l’appelle « Reine de Midi » et dans le Coran elle apparaît dans la sourate 27 et, selon un hadîth, elle s’appelle en réalité « Balqis » mais les conteurs l’appellent Sarata.

L’histoire retient d’elle qu’elle a été l’hôte du Roi et prophète Salomon que les arabes appellent Souleymane. Le Roi Salomon apparaît dans les textes religieux musulmans, juifs et chrétiens.

Selon une version populaire, le Roi Salomon ayant appris que la plus belle femme du monde était la régente d’un royaume qui se trouvait au pays des « noirs », lui avait envoyé des émissaires pour l’inviter dans sa capitale, Jérusalem. On lui avait laissé entendre que cette reine régnait sur le seul royaume qui n’était pas sous la protection d’Israël et qu’elle ne vénérait pas Dieu mais… Le Soleil. Salomon aurait donc envoyé comme espion un aigle au pied duquel était attachée sa lettre d’invitation. En réponse, la Reine de Saba lui renvoie l’oiseau avec un message d’acceptation. Mais, fait remarquable, dans sa réponse elle dit à Salomon qu’elle lui enverra d’abord des émissaires et des cadeaux qui lui parviendront « dans trois jours » alors qu’à l’époque le trajet entre les deux pays durait au minimum sept jours. Première surprise pour Salomon, il reçoit dans les trois jours des bateaux chargés de cadeaux avec 6.000 jeunes de taille égale, tous nés le même jour et à la même heure et habillés de vêtements de même couleur. Il attendait donc un hôte de marque qui pouvait faire faire à ses sujets un voyage d’une semaine en trois jours.

Mais puisque le Roi-prophète Salomon avait des pouvoirs extraordinaires et une pléthore de savants en sciences ésotériques, il avait demandé à ses érudits de lui dire si elle était vraiment un être humain ou un djinn qui s’était introduit dans la peau de cette femme sublime. Son parterre de « scientifiques » lui aurait alors suggéré un système fiable de vérification. Il devait pour cela refaire le parquet de sa cour qui, de marbre, devait être changé en miroir. Car, selon ces derniers, le reflet d’un djinn n’apparaît pas dans un miroir et, si elle était de cette engeance, son reflet n’apparaîtrait pas lorsqu’elle fera plusieurs pas en direction du trône où l’attendrait Salomon.

Ce dernier fera donc changer le parquet de sa cour pour ne pas se faire surprendre par l’apparition d’une personne qui, en réalité n’a rien d’humain.

Lorsque la Reine de Saba arriva à Jérusalem avec son escorte, elle marcha droit vers le trône où l’attendait le Roi Salomon et, celui-ci put constater de visu qu’il s’agissait bel et bien d’un être humain puisque sa silhouette était bien reflétée par les miroirs qu’il avait fait installer sur son parquet. Dès lors qu’il n’avait plus eu aucun doute sur sa nature humaine, il l’accueillit avec tous les honneurs comme le méritait la Reine qu’elle était. Selon certains récits de conteurs, une idylle serait née entre les deux souverains et un mariage secret fut noué. Mariage ou concubinage ? Les historiens préfèrent éviter la question pour ne pas être démentis par les religieux ou faire l’objet d’une fatwa mais, toujours est-il que lorsqu’elle est rentrée en Ethiopie après son séjour à Jérusalem, la Reine de Saba était porteuse d’une grossesse.

D’ailleurs, selon une certaine version, les juifs éthiopiens qui ont émigré vers Israël et que l’on appelle les Falachas sont un témoignage qui illustre son séjour à Jérusalem.

En effet, lorsqu’elle décida de rentrer dans son royaume, le Roi Salomon la fit escorter par une forte armée dont les hommes ne rentreront jamais en Israël. Ils se sont donc mariés à des autochtones éthiopiennes, y ont fondé famille et transmis à leurs enfants leur culture juive et la religion hébraïque.

Arrivée dans son royaume, elle donnera naissance quelques mois plus tard à celui que l’histoire retiendra comme le dictateur et tyran Nabuchodonosor, que l’on dit être l’ancêtre de la dynastie des Menelik (ce qui n’est pas historiquement prouvé) d’où est issu Haïlé Sélassié.

Les Juifs, pour dissimuler la relation amoureuse qui a existé entre le Roi Salomon et la Reine de Saba nient que celle-ci a été à Jérusalem, développant la thèse selon laquelle c’est « un Roi de Saba » qui aurait rendu visite à leur Roi-Prophète et non une Reine.

Quoi qu’il en soit, la plus belle femme de l’histoire des religions mérite un hommage de l’humanité, surtout que le monde entier va célébrer « La Journée internationale de la femme » le 8 mars.
Le Devoir