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Canicule : C’est chaud et ça rapporte gros L'occasion fait le larron

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C’est chaud et

ça rapporte gros

L’occasion fait le larron

Il fait chaud partout dans les bus, dans les salles de classe, au bureau. Dans les maisons, la chaleur étouffe. On peut prendre une petite bouteille de jus frais dans la rue. De petits groupes de jeunes empruntent le chemin de la mer. Tous à la recherche de l’air frais et de quoi se rafraîchir. Telles des occasions se présentent pour certains d’en tirer profit tout en répondant au besoin de la demande du marché.

Par Khadidiatou GUÈYE Fall,
Chef du Desk Société

La canicule qui secoue l’air est insupportable pour certains :  à 35° degré, le ciel est entièrement ensoleillé. Le temps qu’il fait n’est pas à la convenance de ces jeunes retrouvés sur la bande des filaos de Guédiawaye, précisément à hauteur de Hamo 5. Âgés entre 17 et 21 ans, ils profitent de la brise de mer. Au milieu d’eux, de petites bouteilles de jus de bissap vides sont jetées par terre. Non loin d’eux une jeune fille de teint noir s’est installée. Sur une petite natte, elle étale ses pieds, à sa gauche un seau transparent laisse voir les sachets d’eau et de fragments de glace. Une glacière est posée devant elle. C’est une vendeuse de jus et de sachets d’eau ; elle s’appelle Alimatou.
Issue d’une famille modeste, Alimatou a très tôt abandonné ses études pour deux raisons : un niveau d’études très bas comparé à celui de ses camarades de classe et une situation précaire de sa famille. « Ma mère est une vendeuse de pain et accompagnants à l’école primaire située derrière le marché Ndiarème ; durant les vacances, elle mettait devant la porte de notre maison sa table pour mener son activité mais cela ne lui rapportait pas beaucoup d’argent. C’est par la suite que je lui ai demandé de me laisser vendre des sachets d’eau au niveau des arrêts de bus. Après quelque temps, un ami de mon grand frère qui allait souvent en mer pour la pêche a suggéré à ma maman la vente de sachets d’eau à la plage. Au début, ma mère n’était pas d’accord à cause de l’insécurité mais l’ami de mon grand-frère l’a rassurée qu’il me surveillerait ainsi que ses amis ; alors j’ai commencé à y aller et vendre les sachets d’eau. Un jour, j’ai vu une dame avec des bouteilles de jus qui allait de groupe en groupe pour vendre ses bouteilles de jus. Une fois rentrée à la maison, j’en ai parlé à ma mère qui a sorti une somme pour me financer. J’ai alors commencé avec une petite quantité jusqu’à gagner la confiance d’une forte clientèle ; je ne me déplace pas, je reste sur place et les clients viennent à petits groupes », explique Alimatou.

Agée de 19 ans, elle mène cette activité à chaque période de chaleur de l’année depuis 4 ans. Cette année, Alimatou a décidé d’en rajouter avec la vente de confiture de mangue et de Maad scientifiquement appelé Saba senegalensis. « Cette année, j’ai aménagé un budget pour concilier vente de sachets d’eau, de jus et de confiture. Je n’ai que cette période pour en profiter. Les premières recettes de cette activité m’ont permis de faire une formation en coiffure dans une école située à Guédiawaye. Je ne suis pas la seule à avoir compris cette méthode pour gagner de l’argent quand il fait chaud », fait-elle savoir.

Les rafraîchissements ne sont pas les seuls business quand il fait chaud ; la friperie n’est pas en reste. Cet homme ne manque pas de caractère pour se faire respecter malgré son activité. Sous couvert de l’anonymat, il donne les détails de son commerce que les Sénégalais jugent complexes. « Je vends des tenues décolletées et des maillots de bain pour femme. Je me suis spécialisé dans la vente de friperie mais à l’approche de l’été je ne vends que des tenues décontractées et des maillots de bain à des prix abordables. Toute ma clientèle peut en témoigner ; c’est un business qui marche parce que c’est le temps qui le demande : chaque période avec les tenues qui sont censées convenir aux clients, c’est comme ça que mes amis vendeurs agissent partout même », confie le quidam. Notre interlocuteur certifie que l’activité qu’il a entreprise lui fait beaucoup de recettes en ce début de l’été.

De l’autre côté, les vendeurs de climatiseurs et de ventilos se frottent bien les mains. À hauteur de PAI, un magasin attire l’attention. Juste à l’entrée, des ventilateurs sont placés sur les ailes, du plus petit au plus grand. C’est une boutique spécialisée dans la vente des matériels de maison comme ventilos, mixeurs, écrans plats… Le gérant se nomme Djiby.
Assis au fond de son magasin, il a une vue sur toute sa boutique. Djiby soutient que la majeure partie de ses clients sont des acheteurs de ventilateurs : « ».

La forte chaleur a occasionné des vrais business. Beaucoup de jeunets se préparent à mener leur activité de commerce promue par la canicule. Des rafraîchissements, des tenues décontractées, des maillots de bain, des ventilateurs et autres sont à l’honneur pour les aspirants de business rentable.