GMT Pile à l'heure

La Ligne du Devoir

2024 : Macky candidat de l’Assemblée

Présidentielle 2024, Macky candidat

Comment tout s’est joué

entre le 12 septembre

et le 14 décembre

La majorité a finalement investi Macky Sall ce samedi pour la Présidentielle de 2024. Par sa strate la plus virile, la plus durable puisque représentant le futur : les jeunes, sous l’inspiration de Thérèse Faye et avec la bénédiction des moins jeunes comme Mame Mbaye Niang tout sourire aux premières loges. 

Sans appréhension puisque le président sortant est la seule constante d’une coalition sans âme dont l’Alliance pour la République moribonde était le seul souffle de vie : les soubresauts d’un Parti socialiste (Ps) à l’agonie n’intéressent quasiment plus personne tant tout le monde est blasé et Moustapha Niass réfrène les ardeurs des siens en les renvoyant aux calendes sénégalaises du congrès devant désigner son successeur à la tête de l’Alliance des Forces de Progrès (Afp).
Revenu des déconvenues d’une année 2022 à oublier au plus vite, Macky Sall doit justement à cette bérézina des Locales de janvier et surtout des Législatives de juillet cet appel au secours de la société manifesté par l’investiture du 7 janvier dernier.
C’est en effet par l’Assemblée, le 12 septembre, et par l’Assemblée, avec la Déclaration de politique générale du Premier ministre Amadou Bâ le 17 décembre, que s’est précisée la candidature de Macky Sall pour 2024. Certes, des actes, des supputations et même l’absence de certitudes laissaient deviner le jeu double du président sortant ; mais le triste spectacle offert par l’Assemblée ne saurait l’emporter sur des positions antérieures quand l’avenir du Sénégal est en jeu : la forte déclaration d’un grand de l’opposition laisse songeur : « Dallou Macky moo gueun… ».
Si la candidature de Macky Sall ressortit plus de l’esthétique et un peu sur la morale du Droit, ce qui revient au même, l’opposition qui travaille plus à sa perte ne laisse autre place qu’à un statu quo : Ousmane Sonko n’a pas mesuré le degré de …pénétration de son image dans la société pour s’exercer au massage ; depuis, sa thèse invariable du complot vire à la névrose. Barthélémy Dias a eu des propos inadmissibles à l’encontre de Amy Ndiaye Ngniby, remportant le statut de fou du roi que tente de lui ravir Guy Marius Sagna ; enfin, par sa présence aux côtés d’ultras ne sachant pas jusqu’où il faut aller loin, Khalifa Ababacar Sall partage le même rejet de ces positions outrancières : qu’est-il allé faire dans cette galère alors qu’on lui prédisait un bel avenir suite à la solidarité atavique des Sénégalais avec ceux qui jouent bien la victime ? Au demeurant, candidat comme tout le monde, ses tournées à l’intérieur du pays devraient l’occuper assez.
Surtout que l’opposition se fragmente à longueur de temps, frappant de moins en moins ensemble por mieux marcher séparément ensuite, forçant ainsi par exemple Wallu Askan Wi de Me Abdoulaye Wade à se rapprocher de plus en plus du pouvoir face à des collègues n’acceptant aucune dissonance dans les rangs face aux autres : la motion de censure contre le Premier ministre en est une illustration face à d’autres qui suivront, en fonction du devenir d’un certain Karim Meïssa Wade en errance. Le prétexte était alors là, qu’un esprit fertile a théorisé sous le vocable d’une demande sociale.

P. MBODJE