GMT Pile à l'heure

La Ligne du Devoir

Ziguinchor-Un troisième larron s’invite aux Locales: Doudou Ka, en foire… avec Baldé ? Par Mass NIANG

Le troisième larron de la bataille de Ziguinchor vit un drame cornélien.

 Dans son for intérieur et dans un avenir des arbitrages tout proche, Doudou Kâ ne serait même pas mécontent que son patron Macky Sall lui dise de ne pas aller à la conquête de la mairie de ziguinchor… contre le maire sortant Abdoulaye Baldé déjà candidat à sa propre succession.

Certains analystes et surtout grands connaisseurs de l’histoire imbriquée des deux concluent en effet que “Doudou Kâ ambitionne résolument de se positionner comme un poids lourd à Ziguinchor, mais dans le fond il ne veut pas commettre le « parricide » : il lui reste encore une once d’honneur et de dignité pour se dresser contre Baldé”.

Une étude symbolique de son verbatim démontre par exemple qu’il n’est jamais allé au « front » contre le maire de Ziguinchor. Hors, pour détrôner  celui qui a été élu dans la capitale sud en mars 2009 et réélu en 2014, “il va falloir y aller au marteau piqueur comme Abdoulaye Baldé lui-même avait fait contre Robert Sagna”.

On se souvient encore de son “On va déraciner le Baobab, Robert” !

Nos sources sont formelles : l’origine du drame cornélien de Doudou Kâ tient à son histoire personnelle, avec Baldé.

On ne peut pas affirmer que Abdoulaye Baldé y a  été pour quelque  chose dans le brillant parcours scolaire et universitaire de Doudou Kâ qui est très tôt parti en France alors que Abdoulaye Baldé n’avait pas encore débuté sa carrière dans l’appareil d’état.

Parcours qui a mené Doudou Kâ jusqu’à ce qui est considéré par beaucoup comme la consécration, la grade envié  d’ingénieur des Ponts et chaussées de France, en plus de sa formation de Banquier d’affaires spécialisé en montage et levée de fonds? Nos sources attestent que Baldé, alors tout puissant Secrétaire général de la présidence de la République, n’a plus jamais été loin de la carrière de Doudou Kâ en lui donnant à chaque fois le coup de pouce qu’il faut dans les différents postes qu’il occupera jusqu’à l’Apix et surtout en tant que Directeur  financier de la COSAMA, la société chargée de gérer les bateaux de la desserte maritime Dakar-Ziguinchor.

Pour une de nos sources, on n’ira pas jusqu’à dire que Baldé est un bienfaiteur pour Doudou Kâ (et qui le considère encore comme son Grand)  parce que quand même, quand on est “chasseur de tête (comme à l’époque pour Baldé & Karim qui voulaient faire rentrer beaucoup de jeunes cadres sénégalais ), le mérite revient au “cerveau”.

Le mérite à Doudou Kâ, c’est d’avoir été brillant et fait les meilleures écoles en France, Ponts & Chaussées. Mais on ne peut pas occulter la dimension affective.

Nos sources se rappellent que c’est dans cette même période que s’est fait un peu les recrutements par l’Agence nationale pour l’organisation de la Conférence islamique ( Anoci) de Thierno Bâ affecté au secrétariat particulier de Abdoulaye Baldé, ci-devant  Directeur exécutif,  et l’enrôlement  Mariétou Diouf (fille de l’ancien ministre Madieyna Diouf) affectée elle au secrétariat particulier de Karim Wade alors président du Conseil exécutif de l’Anoci.  Deux jeunes recrues que Baldé et Karim Wade sont allés chercher à la fin de leur formation à l’Ena.

D’ailleurs,  de cette cohorte d’énarques,  il y’avait un certain Aliou Sall, directement envoyé à l’ambassade du Sénégal en Chine comme Chef du Bureau économique.

Alors une dette morale de Doudou Kâ vis-à-vis de Baldé ? Certainement pas, puisque Abdoulaye Baldé ne semble jamais revendiquer être pour quelque chose dans la carrière du nouveau politicien. Entre les 2, il semble cependant y avoir une sorte de Gentleman agreement : autant Baldé n’attaque presque jamais Doudou Kâ pour ses ambitions à Ziguinchor, autant Doudou Kâ se garde encore de “cogner” sur le Grand frère.  Et la vérité, c’est qu’ils ont beaucoup “d’amis” en commun et qui ne voudraient pas que la politique vienne brouiller ces relations. Et ces contacts des deux, qui ne sont pas forcément des politiciens, jouent encore le tampon entre les deux.

Dans leur palabre, les uns et les autres sont convaincus que la meilleure chose qui puisse arriver à Doudou Kâ et que ce dernier lui-même souhaite, c’est que Macky Sall le retienne.

Dans le fond, il ne sera même pas mécontent que le patron lui dise de ne pas y aller : il se donnera bonne conscience vis-à-vis de ses militants qui y croient (plus que lui) ».