Violences familiales : Au féminin
Violences conjugales
Des célébrités indiquent la voix
Les femmes subissent de plus en plus cette crise née d’une dynamique du pouvoir au sein du couple
C’est la crise dans certains couples. Récemment, sur les réseaux sociaux, des vidéos et audios, dévoilant les supplices que certaines femmes subissent dans leurs ménages, circulent à longueur de journée. Les débats sont bien alimentés par ce sujet. Les causes de ces violences sont nombreuses, les conséquences parfois désastreuses et dramatiques.
Par Khadidiatou GUEYE Fall,
Cheffe du Desk Société
La violence conjugale est perçue « comme tout acte de violence physique, psychologique, sexuelle, économique ou verbale commis par un partenaire intime, actuel ou ancien, dans le but de dominer et de contrôler l’autre ; elle peut prendre la forme de coups et blessures, d’insultes, de menaces, de harcèlement, de viol conjugal, de restriction de l’accès aux ressources financières ou de toute autre action visant à terroriser et à soumettre la victime».
Définie comme un phénomène complexe avec beaucoup de facteurs qui entrent en jeu, la violence conjugale est devenue le mal de plusieurs couples. Au Sénégal, les célébrités ayant vécu la violence conjugale donnent le courage à certaines victimes de se confier.
Ce type de violence peut être causé par plusieurs facteurs. Les traits de personnalité des deux conjoints sont à déceler à ce niveau. En effet, certaines femmes sont de nature insoumise. Ce trait de personnalité important pour dévier certains obstacles de la vie et du monde professionnel, semblerait-t-il, n’est pas applicable chez une femme mariée dans son ménage. Elle se doit d’être soumise à son mari quelle que soit la situation, qu’elle ait tort ou raison. Au cas contraire, elle peut défier l’autorité de l’homme. Si ce dernier dispose de ce même trait de personnalité, le plus souvent les concernés sont sujets à des tensions allant jusqu’à la violence. Ce type de violence peut être causé en partie par les dynamiques de pouvoir au sein du couple, avec un partenaire qui cherche à dominer l’autre.
Dans la société sénégalaise, pour certaines communautés, les hommes ont tous les droits sur leur femme. Ce climat est un facilitateur d’un cadre propice pour la femme de subir une violence conjugale. Elle est quelquefois favorisée par la dépendance économique des femmes envers les hommes.
Au-delà des problèmes de santé parmi les conséquences physiques, il y a les conséquences psychologiques qui peuvent affecter les victimes. Si ce n’est la dépression, certaines femmes deviennent des misandres à cause de leur vécu dans leur ménage (misandre : adjectif et nom. Qui éprouve du mépris, voire de la haine, pour le sexe masculin ; qui témoigne de ce mépris. S’oppose à misogyne. Larousse) ; d’autres, ne supportant pas les violences, les disputes, arrivent à ne plus avoir le contrôle de leurs émotions et sont susceptibles de commettre l’irréparable.
Outre ces conséquences sur la femme, la violence conjugale impacte négativement les enfants. La plupart du temps, ce type de violence ne cesse que lorsque le divorce est prononcé. C’est le cas de cette dame divorcée depuis 3 ans. Sous couvert de l’anonymat, elle explique que son mari ne lui donnait que deux milles francs pour le petit déjeuner, le déjeuner et le dîner pour ses quatre enfants. Elle se débrouillait avec la somme pour assurer les trois repas à ses enfants. Tout n’est pas toujours rose dans la vie. La cherté des denrées a fait qu’elle ne pouvait avoir que les condiments pour le déjeuner. Son mari rentrant du travail, lui demande de lui donner son dîner. La dame répond par la négation en lui faisant savoir que les deux mille francs ne suffisaient plus pour assurer les repas de la journée. Pour avoir raison sur son mari, elle reçoit des coups de poing sur tout le visage. Avec l’obtention d’un certificat médical, elle porte plainte pour coups et blessures avant d’enclencher la procédure de divorce. Ce cas de violence conjugale rapporté par une femme juriste a abouti à un divorce. « Elle a dû divorcer pour se détacher d’un poison mais également pour que ses enfants ne copient pas leur père qui n’a rien d’un exemplaire » nous confie la femme juriste.
En partie, la violence conjugale est parfois la source de nombreux divorces au Sénégal. Le cas de célébrités n’est que la partie visible de l’iceberg. Des femmes sénégalaises lambdas subissent le triple en silence. Les féministes doivent en faire une priorité pour que ce fléau ne se perpétue pas.
Khadidiatou GUEYE Fall