GMT Pile à l'heure

La Ligne du Devoir

Vie de couple dans les réseaux: Des secrets sacrés… sacrifiés ?

Pour demander conseil dans leur couple, beaucoup de jeunes se confessent à travers des « groupes » sur les réseaux sociaux. De nouvelles habitudes qui s’ajoutent à la culture sénégalaise.

Ils gardent l’anonymat et se font appeler “Ano”. Âgés entre la vingtaine et trentaine, ces jeunes remplacent les “badiennes gokh” par des pages sociales qui leur tendent l’oreille attentive en respectant leur anonymat. Elles ont pour but de leur apporter des conseils adéquats aux nombreux problèmes conjugaux afin de lutter contre les divergences dans le couple. Et donc, dans l’espoir d’être aidés, certains n’hésitent pas à étaler leurs problèmes aussi intimes qu’ils pourraient l’être.

Ont-ils violé les règles de base du mariage sénégalais ?

En général, les mariages au Sénégal ont toujours été supervisés par les aînés. En cas de problème, ils sont les premiers à intervenir, recadrant les jeunes couples, ainsi leur conseiller de garder le plus important dans un ménage, le “Soutoura”.

Mais, parait-il,  les jeunes d’aujourd’hui perçoivent d’une autre manière le vivre ensemble. « La nouvelle génération se laisse influencer par la culture d’autrui ; elle ne se doute pas du danger que les jeunes couples courent en préférant les réseaux sociaux aux aînés, concernant leurs soucis de couple », affirme Ndeye Astou Diagne, quarante-cinq ans, femme au foyer.

L’INTIMITÉ PARFOIS MISE À NU

Panels, pour les vieux, réseaux sociaux pour les jeunes. Deux appellations différentes, deux perceptions différentes. En effet, ceux qui s’accrochent toujours à la culture sénégalaise ne cautionnent pas le partage des problèmes qui révèlent des secrets nuptiaux sur ces mêmes “Groupes”. Le mariage est un fleuve de sacralité dans lequel doivent ne se baigner que des personnes à caractère discrétionnaire. Selon Ndèye Mbaba Niang, ces “ANOS” ignorent de quoi est composé le mariage. Toujours célibataire, elle s’impatiente à appliquer les valeurs et coutumes que nos ancêtres nous ont léguées une fois mariée. Ceci  inspire cela :  pourquoi ces jeunes se tourner vers ces pages sociales ? Manque-t-on de parrains à qui se confesser ? Suivons-nous juste une tendance ? Sommes-nous dans l’incapacité de communiquer avec nos conjoints ? Le débat est ouvert…

Sadany SOW