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Vaccins et vaccination: First class and second class citizens ? P. MBODJE

Le Sénégal a entamé ce mardi 23 février la vaccination des populations contre le Coronavirus. L’appel du ministre de la Santé renforce cependant la suspicion des uns et les hésitations des autres.

La déclaration de Abdoulaye Diouf Sarr dans « Le Soleil » de ce lundi 22 février proposant la vaccination à ceux qui le veulent manque hauteur administrative : les décisions de l’État sont d’autorité et s’imposent à tous ; l n’y a de first class-second class citizens qui voudraient ou ne voudraient pas se plier à une invite visant à la vaccination. L’État s’engage à assurer le bien-être physique, moral, matériel et spirituel de ses ressortissants, où qu’ils se trouvent à travers le monde.

La pandémie à la Covid-19 est la belle occasion de vérifier le souci d’un gouvernement et d’une administration majeure d’assurer la couverture la plus complète de la vaccination des populations.

Par sa déclaration par laquelle le gouvernement vaccinera ceux qui veulent, le ministre de la Santé et de l’Action sociale absout un pouvoir sans force, incapable de communiquer avec les populations sans suspicion ni arrière-pensée, même s’il veut exciper de sa bonne foi en servant de cobaye en l’espèce.

Il en est de même de l’affiche confectionnée avec la photo du président Macky Sall masqué  et vantant les mérites de la vaccination :  le texte est mal écrit, sans respect des règles typographiques : espace avant et espace après pour une double ponctuation (!), mauvais signe après une interrogation (! et non ?) ; au surplus,  le vocabulaire est pauvre pour répéter le même mot à la suite (obtenir), enfin le ton est trivial et s’accorde peu à la dimension du rédacteur supposé, quand même chef d’État ; enfin, l’écrit est inutilement long, pas assez concis, à la thématique mal cernée.

Pour une bonne communication, information et sensibilisation, le discours doit se limiter à un engagement de l’État à vacciner tous les Sénégalais.

Pour cela, il faudrait un état-major communication qui étudierait la situation, proposerait une thématique générale et une cartographie des intervenants. À date, l’armée de généraux mexicains croit faire plaisir à Macky Sall en créant chacun dans son coin son discours de guerre contre le Coronavirus.

Le Devoir