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Une directrice de campagne: Aminata Touré Sarr (Mimi) la patronne de Savané Alassane CISSE

Une première mimique

Le Devoir rappelle le tout premier article qu’il avait consacré à Mme Aminata Touré Mimi. C’était le10 févier 1993, en pleine campagne pour l’élection présidentielle. Celle qui était alors Mme Sarr était la directrice de campagne du candidat Landing Savané.

Mimi Touré lorsqu’elle était directrice de campagne de Landing Savané

C’est au siège du Mouvement pour le socialisme et l’unité et le vendredi 5 février 1993 que la directrice de campagne de Landing Savané, candidat de l’espoir et de l’unité populaire, a fait sa première apparition en tenant un point de presse pour faire le bilan des six premiers jours de la campagne.

Elle s’appelle Aminata Touré Sarr, Mimi pour les intimes. La trentaine. Une noirceur d’ébène qui rappelle Awa Sène Sarr l’artiste. Visage rayonnant, dentition éclatante, des yeux pétillants d’intelligence. D’un calme olympien, le verbe facile, elle en a séduit plus d’un par sa maîtrise des questions économiques et politiques car “ce qui se conçoit bien s’énonce clairement et les mots pour le dire s’en viennent aisément ».

Militante politique engagée depuis la France, membre du Msu, mariée, mère d’une fille.

Cette ancienne cadre commerciale de la Sotrac dirige actuellement le département information Communication-Education de l’Association sénégalaise pour le bien-être familial (Asbef). Mimi est pour le candidat Savané ce que Tanor Dieng est pour M. Abdou Diouf, Me Ousmane Ngom pour Me Abdoulaye Wade, M. Abdou Fall pour Me Babacar Niang.

C’est la première fois au Sénégal qu’une femme est nommée directrice de campagne d’un candidat aux élections présidentielles.

D’entrée de jeu, Mme Touré note que son candidat a fait un grand tabac dans la région du Fleuve, surtout dans le Fouta où les populations ont adhéré massivement au programme réaliste et aux propositions concrètes de son candidat.

Interrogée sur les sources de financement de la campagne du candidat Savané, elle rétorque que les 90% du financement proviennent des cotisations et contributions de leurs membres qui ont accepté de se saigner pour assurer une correcte campagne électorale.

Ayant peu de moyens, “notre campagne est possible grâce à l’engagement, la conviction et l’imagination de nos militants”.

Mamadou Diop-Decroix a souligné aussi les 500.000 cas litigieux des cartes d’électeur truffées d’erreurs ; cela est dû à la manipulation du fichier électoral.

Interpellée sur la prestation de son candidat, Mme Touré souligne que Savané est performant malgré les petites lacunes qui seront rectifiées. “Sa force, dit-elle, c’est sa simplicité”.

Sur les questions économiques, Mme Sarr Touré a brillamment développé les grands axes du programme alternatif de M. Savané que certains qualifient d’original.

A signaler une autre femme très dynamique dans le staff de M. Savané ; il s’agit de Adjaratou Fatou Ndiaye, fille de feu Alassane Ndiaye Allou (tel père, …), militante politique engagée à l’âge de 16 ans dans la clandestinité au niveau de l’Udp. Trente ans, mariée, mère d’un petit garçon. Maîtrise en droit des entreprises à Montpellier. Diplômée à l’Institut des assurances de Lyon. Elle est chef de convoi, s’occupe de l’organisation du convoi du candidat Savané, des dépenses et un peu de la gestion du personnel ; toujours en “jeans” et très active, elle veille à l’application des instructions qu’elle donne pour s’assurer d’une correcte organisation. Elle milite actuellement dans Aj/Pads depuis la fusion. Décidément, les femmes ont ie vent en poupe chez le candidat de l’espoir.

Alassane CISSE

Le Devoir du 10 Février 1993, Page 4