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Un thé avec: Une journée avec une tête d’affiche P. MBODJE

La petite maison de Yoff ressemblait à une ruche ce jeudi 13 janvier : agents de sécurité, aides domestiques, militants du premier banc s’activaient à remplir les deux L200. Banderoles, flyers, tee-shirts, casquettes et autres babioles. Certains responsables aussi sont dans la place, plus quelques visiteurs.
Abdoulaye Diouf Sarr mettra bien une heure pour descendre, entraînant un mouvement. « Audiences debout » avec quelques responsables de base, discussions de programmes prévus, en particulier du grand meeting de Ngaparou du 16 quand Yoff clôt la campagne électorale,  puis en avant pour cette sixième journée de campagne, ce jeudi 13.
À peine dehors, ADS est assailli par une foule de militants et de badauds qui attendait dehors : doléances, protestations, factures, diplômes pour prouver que le fils poursuit ses cours et même, comble des paradoxes, des ordonnances. Le charretier l’interpelle : « Poisson, M. le Ministre ».
-Vois avec Madame ; je suis déjà sorti ».
À l’intérieur du véhicule, Diouf Sarr se penche sur son sac, tâte ses poches et finit par se rapprocher de Niang, son chauffeur : « Tu n’as pas 50.000 ? ». L’autre ouvre et plonge la main dans la boîte à gang et la retire sans succès.
Diouf Sarr baisse la vitre teintée de son imposant véhicule, murmure quelques mots à l’oreille d’une forte dame au teint clair et demande à son chauffeur de démarrer. La journée commence.
On the move, comme préconisé par le président de la République au premier conseil des Ministres de la période de campagne électorale (8-21 janvier), un coup de fil au ministère de la Santé et de l’Action sociale : « Demain vendredi à midi, je me rends à Tivaouane pour installer le matériel médical à la structure sanitaire de la maison de l’hôte ». Autrement dit : dispositions techniques à prendre. Puis, se tournant vers son hôte : « Samedi, ce sera visite de proximité aux Parcelles ».
KEUR GOU MACK, CHEZ MAME ROKHAYA
Après une vingtaine de minutes entre Yoff, Ngor et Ouakam, premier arrêt. Keur Gou Mack. « Chez Mame Rokhaya », dit Diouf Sarr à l’intention de son invité du jour. C’est le rituel : Mame Rokhaya, c’est comme Mame Ndiaré ; elle est Pénélope, attendant son colosse de Rhodes, Ulysse étudiant à l’université Léopold Sédar Senghor d’Alexandrie, veillant amoureusement sur Télémaque, Boubacar Diallo Sarr, l’aîné. « Mame Rokhaya te dit bonjour », lance le maître de céans au moment des adieux d’Hector à Andromaque.
Sur la pile d’affiches : « Il faut effectuer un second passage pour une nouvelle campagne ; le 16, ce sera déjà trop tard, dans la dernière semaine », recommande Diouf Sarr à son homme à tout faire.
À la permanence de l’Alliance pour la République où il arrive vers 13 heures, la tête de liste de la majorité présidentielle s’imprègne de la situation globale au sein de la coalition Benno Bokk Yakaar, échange avec militants et responsables trouvés sur place avant le départ pour le menu du jour.
Biscuiterie fut l’apogée d’une tournée à peine entamée où ADS se pose en homme de paix pour la charte de la non-violence et tout en fermeté, en rejetant toute autre candidature de la majorité présidentielle. Ce qui lui vaudra une réponse du berger à la bergère par Mame Mbaye Niang, électron libre refusant les ukases d’un chef incapable d’imposer le silence dans les rangs.
Gueule-Tapée-Fass-Colobane sera le point final d’une journée entamée sur le pied de guerre. Il en sera ainsi jusqu’au vendredi 21 janvier.
Au moment où toutes les coalitions s’entendent sur l’essentiel, Diouf Sarr doit affronter alliés, partenaires, amis, adversaires et ennemis.
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