GMT Pile à l'heure

La Ligne du Devoir

Troisième Mandat: Laal laalaake Par Habib KÂ

Le troisième mandat de trop qui n’a pas réussi à Abdoulaye Wade ne le sera certainement pas pour Macky Sall : il n’a plus la fulgurance des beaux jours où tout lui réussissait, de Directeur à président de la République. Au demeurant et comme le dit la citation consacrée, « tant va la cruche à eau qu’à la fin elle se brise ». Même Idrissa Seck ne mordra pas sur les deux milliards dévolus au chef de l’opposition, pour sa survie et pour l’Histoire.

Sa réélection n’avait pas été du tout facile : avec Idrissa Seck et Ousmane Sonko, ils se tenaient dans un mouchoir de poche et la probabilité d’un second tour était presque acquise, quand Boun Abdallah Dione fit effraction sur le plateau de TFM pour annoncer des résultats qui, à une différence près, seront ceux corroborés par la suite par le juge Demba Kandji du Comité national électoral (CNE).

Pourquoi alors le Dialogue est-il devenu sitôt imminent, impératif pour un Président qui vient juste de rempiler, crédité d’un score très honorable de 58,20% devant une opposition qui n’existe qu’à travers ses marches du vendredi après-midi ?

Ce Dialogue national est une ruse du pouvoir essoufflé de Macky Sall pour gagner un peu de répit, se renouveler. A peine réélu.

Aussi, l’occasion est trouvée de faire cautionner et valider par l’opposition le report de toutes les échéances électorales pour un calendrier qui lui sied. Ainsi, par effet papillon, Municipales, Législatives, voire Présidentielle 2024 seront toutes reportées au fur et à mesure.

Les deux mammouths de l’arène politique Moustapha Niass et Ousmane Tanor Dieng neutralisés, leurs partis respectifs divisés, affaiblis par l’incongruence politique du “on gagne ensemble, on gère ensemble” qui les met hors d’état de nuire, Macky Sall met dans son escarcelle la galaxie libérale ;  point de gros poissons cependant, même si Moussa Sy, maire des Parcelles assainies, fut brandi comme trophée de pêche en eau trouble : quel apport électoral peut être crédité pour les Modou Diagne Fada, Thierno Lô, Cheikh Tidiane Gadio, etc ? C’est au tour de Idrissa Seck d’être appâté. Mais l’homme ne mordra pas sur les deux milliards pour sa survie et pour l’Histoire.

Invitée au dialogue, l’opposition avait une belle occasion de commencer par elle-même, nettoyer les écuries d’Augias en limitant et rationalisant les partis. Des partis pour la plupart lilliputiens, cabines téléphoniques qui ne représentent rien, même pas l’ombre d’une personne. Même le Congrès constitutif, c’est sur papier.

Cette opposition avait mieux à faire que de porter un intérêt à un supposé statut du chef de l’opposition : se battre pour la suppression des institutions budgétivores à milliards, y compris ces deux milliards agités : Assemblée Nationale (17), HCCT (8.640), CESE (6.202), 500.000 francs par mois pour les épouses des diplomates, 545 maires dont certaines communes n’ont aucune viabilité économique, financière et, en ressources humaines, des ministres-conseillers, des chargés de missions à la pelle.

 

Pour lire la suite, consultez gratuitement cet article à la page 6 de notre journal ou téléchargez le gratuitement :