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Tabaski 2021: La cherté de l’aliment de bétail risque d’impacter sur le prix du mouton Khadidiatou GUÈYE Fall

Les éleveurs craignent un manque d’espace de points de vente

A trois semaines de la Tabaski, on n’entend que quelques rares bêlements de moutons. Dans la banlieue, quelques points de vente regroupent des moutons. A moins d’un mois de la fête, seuls les éleveurs de la jeune génération se trouvent un point de vente, lieu où les acheteurs pourront s’approvisionner. Pour le moment, très peu de musulmans achètent de moutons.

D’après le constat, les moutons risquent de coûter une blinde. Car, ces derniers temps, le prix de la viande a brutalement connu une hausse sur le marché sénégalais. Nombre pères de famille sont pessimistes sur le prix et sur le nombre de moutons pour accomplir leur devoir religieux.

Cet éleveur général habitant à Guédiawaye n’est pas indifférent à la situation qui prévaut à l’approche de la Tabaski. Répondant au nom de Mathiaw, ce quidam exerce l’élevage depuis plus de 5 ans. Il affirme que pour le moment, des moutons de bonne qualité se font rares. Pour Mathiaw, le problème tourne autour du constat que les moutons ne sont pas suffisants pour satisfaire la demande Sénégalaise. “Je ne pense pas que les moutons seront vendus à des prix abordables comme je l’ai tantôt dit parce que la demande est plus forte. Pour le moment, il y a peu de gens qui achètent parce qu’ils pensent qu’avec le temps le prix va diminuer”, soutient Mathiaw.

D’après Moussa Sow, un éleveur chevronné dans le domaine de l’élevage du mouton, la situation est un peu compliquée pour eux : ” Nous manquons d’espaces pour exposer les montons. Les travaux du Brt ont un peu perturbé notre opération cette année. D’habitude, notre point de vente se trouvait aux Parcelles assainies, mais il est presque impossible de s’implanter là-bas à cause des travaux. C’est pourquoi je suis resté dans ma maison. Au moins, j’ai un espace très étroit mais qui peut contenir le troupeau”.

Le problème d’espaces est secondé par la cherté des aliments de bétail.

Moussa Sow avoue que les prix du mouton ne connaîtront pas la baisse. ” Ça risque de se vendre cher parce que l’élevage est très difficile et la nourriture est très chère. Ne soyez pas surpris si les prix connaissent encore une hausse”, fait savoir Moussa. Ce dernier, malgré sa vente de moutons dans les réseaux sociaux, remarque des achats à contre gouttes : «  Les gens achètent un à un, certains manquent d’espaces dans leur maison pour attendre la veille de la Tabaski”. Moussa soutient également que l’argent pose problème pour d’autres pères de famille afin de se procurer un mouton.

L’aspect sécurité pose un énorme souci. Moussa Sow ne se repose sur personne pour la sécurité de ses moutons :” Depuis que j’ai commencé l’élevage, je veille personnellement sur mon enclos. L’insécurité, surtout en période de fête, est très fréquente mais cette année j’ai décidé de rester chez moi avec les moutons et mettre en avant la vente en ligne. Cela est une méthode de renforcer la sécurité”.

Pour Mathiaw, la sécurité ne représente pas un problème. Il fait de l’élevage général avec des chiens. “A notre niveau, la sécurité est bien présente parce que nous-mêmes nous élevons des chiens de garde”, rassure Mathiaw.

Avec cette situation d’un nombre restreint de moutons, Mathiaw exhorte la population à acheter d’ores et déjà leur mouton, car avec le temps et l’arrivée des autres troupeaux de la sous-région, les prix peuvent augmenter.
La fête d’Eid el Fitr nécessite le sacrifice d’un mouton si la capacité et l’intention sont au rendez-vous. Mais avec le manque d’argent et d’espaces, beaucoup de pères de famille tardent à se rendre aux points d’approvisionnement en moutons et d’en acheter. Les vendeurs de moutons craignent une hausse des prix si les aliments de bétail ne reviennent pas à leur prix normal.