GMT Pile à l'heure

La Ligne du Devoir

Sonko, pour l’honneur Thialys SENGHOR

Obligé aujourd’hui de se battre pour se sortir de ces accusations de viol, Ousmane Sonko aura un autre combat : garder dans l’opinion l’image de cet homme intègre, aux valeurs morales irréprochables. D’autres leaders impliqués dans ces histoires de mœurs tentent difficilement de retrouver leur aura d’antan.

Ousmane Sonko, leader politique et chef de file des Patriotes sénégalais pour le Travail, l’Éthique et la Fraternité (Pastef), est aujourd’hui accusé de viols répétés et de menaces avec armes. Cette affaire prend une autre tournure depuis son ébruitement en fin de semaine dernière par un journal de la place, en l’occurrence « Les Echos ». Opposant radical au régime du régime en place, Ousmane Sonko accuse nommément le président Macky Sall d’être derrière ce qu’il appelle une cabale pour le neutraliser.

Mais, même en refusant de déférer à la convocation de la section de recherches de la gendarmerie, toutes les conditions sont réunies pour l’y obliger. L’Assemblée nationale semble décidée à lever son immunité parlementaire pour lui redonner son statut de citoyen ordinaire pouvant l’amener à faire face à la justice comme tout Sénégalais lambda.

Aujourd’hui, la question à poser est celle de savoir, quelle que soit l’issue qui adviendra, l’empreinte que va laisser cette affaire sur la peau, jadis considérée comme « sans tache » du député, candidat malheureux à la dernière élection présidentielle. Qu’adviendra-t-il alors ? Laissons le temps au temps. Mais, il ne sera pas le premier à être tombé dans une telle affaire de mœurs.

Bien avant lui, d’autres leaders et responsables politiques ont subi les mêmes affres. En 2012, le leader du Parti des travailleurs et du peuple (PTP), Me El Hadj Diouf, a été accusé d’agression sexuelle par une jeune femme majeure à Paris. Après une bataille juridique, l’avocat politicien sera condamné par le tribunal correctionnel de Paris à six mois de prison avec sursis pour avoir « agressé sexuellement une jeune femme majeure », à Paris en mars 2012, rapporte le journal français Libération qui a suivi le dossier jusqu’à son terme. Dans les médias sénégalais, El Hadji Diouf avait évoqué un complot de la part du pouvoir d’alors dirigé par Abdoulaye Wade pour nuire à sa bonne réputation, en pleine campagne électorale.

Cette étape difficile n’empêchera celui qui était investi par la liste soutenant Macky Sall d’être réélu député. Aujourd’hui, même s’il continue ses activités politiques, cette image laissée à Paris lui colle toujours à la peau. L’on se rappelle ce débat à la 7Tv où il s’est emporté quand le patron des cadres de Pastef, Bassirou Diomaye Faye, lui a rappelé cet épisode.

Deux ans avant, le dossier embarrassant de Diombass Diaw, homme politique, avait éclaté. Mame Gor Ngom en parle plus largement en page 8.

Diombass Diaw a complètement “disparu” de la circulation. Aujourd’hui, il mène discrètement sa vie au service du Sénégal. Il est à la tête de la Mission économique de l’ambassade du Sénégal en Pologne.