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Sonko-Adji Sarr : Rendez-vous à O K Corral Ça craint-il toujours ?

Affaire Ousmane Sonko-Adji Sarr

 

Prendre le taureau par les cornes !

Le jeudi 14 avril, Adji Sarr, du nom de cette jeune dame qui accuse Ousmane Sonko de viol,  a été appelée au tribunal de Dakar pour une confrontation avec les autres protagonistes dont la propriétaire du salon de beauté où travaillait l’accusatrice.
A leur sortie du temple de Thémis, Adji Sarr et ses parents ont été gravement agressés par des dizaines de jeunes, manifestement acquis à la cause du leader de Pastef : des huées, des injures, des propos dégradants ont été lancés à l’endroit d’Adji Sarr et de ses parents venus la soutenir. Certains parmi eux ont même été agressés physiquement.

Naturellement, son avocat, Me El Hadj Diouf et son confrère, conseils d’Adji Sarr, n’ont pas échappé à ces agressions : des audios aux propos menaçants appelant à s’en prendre aux avocats de la jeune dame ont même été lancés dans des groupes WhatsApp. « Il faut bien reconnaître l’avocat qui accompagne Me El Hadj Diouf dont je connais bien le domicile… On va identifier ces défenseurs pour leur régler leurs comptes… », peut-on entendre dans un des audios.
Pendant ce temps, l’Etat nourrit la culture du pourrissement en laissant la situation telle quelle. Jusqu’à ce que la situation devienne incontrôlable. Parce que plus ces fauteurs de trouble se croiront intouchables et plus ils pousseront encore le bouchon. Car, comme le dit Jean-Baptiste Massillon dans “Œuvres de Massillon de Clermont”,  « Tout ce qui fait la grandeur des rois sur la terre en fait aussi le danger ». Si l’Etat n’est pas fort, il jouera plus tard au sapeur-pompier.
En mars 2021, de tels comportements ont failli brûler le pays et ont ruiné des années d’économie d’honnêtes citoyens. La justice populaire désireuse d’installer une pensée unique au Sénégal a régné en maître. Des commerces ont été saccagés et même incendiés, privant d’emplois  des milliers de jeunes honnêtes citoyens. Des commerçants tardent à se relever des conséquences de pots qu’ils n’ont pas cassés. Des maisons ont été saccagées. Me Hadj Diouf en a payé un lourd tribut. A la grande surprise des autorités étatiques obligées de subir le coup.
Cette affaire de viol présumé concernant Ousmane Sonko et la jeune dame Adji Sarr ne doit pas être un prétexte pour mettre en péril la vie de millions de Sénégalais. L’agitation ou les menaces doivent être rangées pour laisser la justice sereinement la Justice de notre pays. Le procès des personnes concernées par cette affaire de viol présumé a besoin de calme, de sérénité. La décision qui en découlera ne devrait pas arrêter la marche du pays construit par ses dignes filles et fils. Halte aux menaces ! Elles ne construiront pas le pays. Au construire, ces menaces l’abîmeront. Il est donc temps pour les autorités de prendre le taureau par les cornes.

Sergio RAMOS