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Sokhna Maï Mbacké, Don De La Nuit Du Destin Au commencement furent trois poulets

SOKHNA MAÏMOUNA MBACKÉ

Une vie consacrée à la célébration

de Laylatul Qadr, la Nuit du Destin

La communauté mouride a célébré ce jeudi 29 avril 2021, dans toute l’étendue du territoire sénégalais, la nuit du Leylatul Qadr, celle durant laquelle le saint Coran est remis au Prophète Mohamad (saws) par l’ange Djibril. Cette célébration est aussi faite à la mémoire de la fille cadette de Khadimou Rassoul, Sokhna Maïmouna Mbacké qui, de 1952 à 1999, s’était fait le sacerdoce de piloter et de gérer cette mission divine, o combien exaltante. Mission qu’elle a accomplie avec dévotion, piété. Un engagement qui n’a de pareil que sa spiritualité de soufiste éprouvée, fidèle à son guide spirituel, le vénérable Cheikh Ahmadou Bamba.

La célébration de Leylatul-Qadr et l’évocation de la mémoire de Soxna Maïmouna Mbacké Bint Khadim Rassoul se confondraient dans la conscience spirituelle de la communauté mouride, tellement cette Khadimatoul Qur’aan ou au service du saint Coran s’est fondue dans la foi en Dieu et son engagement de le servir totalement.

Ainsi donc, de Touba à Mbacké, dans cette communauté religieuse, on ne pourrait parler de Leylatul Qadr sans parler de Soxna Maïmouna Mbacké, fille cadette de Khadimou Rassoul.

Selon la révélation, le Prophète Mouhamad (SAWS) reçut le Coran de l’ange Djibril pendant la nuit du destin. “Nous l’avons certes, fait descendre (le Coran) pendant la nuit d’Al-Qadr. Et qui te dira ce qu’est la nuit d’Al-Qadr ? La nuit d’Al-Qadr est meilleure que mille mois. Durant celle-ci descendent les Anges ainsi que l’Esprit, par permission de leur Seigneur pour tout ordre. Elle est paix et salut jusqu’à l’apparition de l’aube“.

Soxna Maï Bintu Cheikh Ahmadou Bamba Khadim Rassoul consacrera toute sa vie donc à la célébration du Laylatul-Qadr, et recommandera, dans ses dernières volontés, à sa famille, avant son rappel à Dieu le 4 février 1999, à l’âge de 74 ans :  “N’envisagez guère d’organiser un Magal en ma mémoire, autre que celui que je vous laisse, le Leylatul-Qadr. Il me suffit amplement et moi, je me suffis à lui, totalement“.

C’est dire que le nom de cette gardienne des vertus, née deux ans avant la disparition de son père et guide spirituel est sacerdotalement lié à la commémoration nocturne de la Nuit durant laquelle Allah a fait descendre le Saint Coran.

L’histoire, cette nuit-là, de Leylatul Qadr de 1952, retiendra que Soxna Maï avait cuisiné trois poulets qu’elle alla déposer chez son grand-frère Serigne Fallou Mbacké. Celui-ci bénit son acte et prédit pour elle des célébrations encore plus grandioses de la Nuit du Décret. Depuis la tradition se perpétue, la nuit de la célébration de Laylatul Qadr se confondant avec la mémoire de Soxna Maïmouna Mbacké.

De Daroul Marnane à Daroul Wahab, Soxna Maï exploita des périmètres agricoles dont les produits de la vente serviront au financement de la Nuit. Elle avait également initié une embouche bovine destinée aux festivités.

Puis, en concertation avec le Khalif Général des Mourides, Abdoul Ahad Mbacké, quand la célébration prenait assez d’ampleur, Touba fut retenue pour abriter cette grande nuit et aussi pour la visite nocturne au mausolée de Cheikhoul Khadim.

Finalement la résidence Leylatul Qadr qui remplira toutes les conditions d’accueil et d’hébergement fut construite pour accueillir confortablement l’événement.

Soxna Maï était l’incarnation de sa grand-mère, la Sainte Mame Diarra Bousso.

Intellectuellement bien formée et dotée d’une éducation islamique rigoureuse, les fidèles trouvent en elle des traits de ressemblance avec Fatimata Bint Rassoul, la première dame des femmes du monde et Aïcha, l’épouse pure, bien-aimée du prophète Mohamad (SAWS) ; elle l’éducatrice, la poétesse, un exemplaire du saint Coran toujours entre les mains.

Son grand-frère et guide éclairé, Serigne Fallou Mbacké, pour sa première nuit de commémoration de Leylatul Qadr dira ceci : “Partant de ces deux poulets, tu arriveras à préparer des milliers de sujets. Sachez que Serigne Touba a agréé votre œuvre”.

Habib KA,

Bureau régional de Matam,

Thilogne