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Sokhna Amy Mbow : Quelle pépite, cette petite !

 

Sokhna Amy Mbow, auteure à 15 ans

Petite, cette pépite ?

« Merci Maman » édité par Baobab édition est la première œuvre de Sokhna Amy Mbow, jeune mais adulte dans l’âme : aux âmes bien nées,…

Par Chérifa Sadany Ibou-Daba SOW,
Cheffe du Desk Culture

Perpétuer ses maux avec des mots pour permettre à des jeunes dans sa situation de se relever après chaque chute ; merci, Sokhna Amy Mbow Ngalla !

Un livre qui constitue un modèle d’héroïsme. L’auteure nous rappelle, malgré son jeune âge, l’importance de la foi face aux incertitudes nées des péripéties de la vie. Douée d’une grande persévérance, courage et reconnaissance, l’auteure dessine à travers ce livre l’angoisse dans laquelle sa maladie l’a plongée à la suite des investigations médicales prescrites par son médecin diagnostiquant une scoliose.
L’auteure dégage une très grande force malgré son jeune âge. Elle a réussi à perpétuer ses maux avec des mots pour permettre à des jeunes dans sa situation de se relever après chaque chute. « Je suis née en effet avec un grand amour pour l’écriture ; sur chaque lit d’hospitalisation, j’avais mon stylo et mon bloc-notes. C’est après un an d’écriture que j’ ai décidé de me faire éditer pour permettre aux enfants de mon âge et de ma situation de se rappeler de l’importance de la confiance en soi, de la foi en Dieu, de la croyance à la vie », dit Sokhna Amy Mbow.

Le titre choisi, “Merci Maman“, traduit l’état d’esprit de l’auteure et confirme sa reconnaissance. « Ce qui m’a motivé à rendre hommage à ma mère, c’est le courage qu’elle a de me garder auprès d’elle malgré ma maladie et malformation. Elle m’a accompagnée, soignée, nourrie sans l’aide de personne. Elle est comme un diamant, un trésor estimable et seuls ses enfants connaissent sa valeur. » confie-t-elle.

Avec 50 pages, Sokhna Amy Mbow, âgée de 15 ans, dépeint sans flancher les péripéties de sa vie en revisitant les moments les plus dramatiques de sa maladie depuis sa naissance. Dotée d’une grande capacité d’esprit, elle nous invite à nous interroger sur les forces qui gouvernent notre existence. Alors qu’elle était âgée de trois mois, sa mère remarqua qu’elle avait un déficit de réflexe. Elle était atteinte de cécité. Suite à cette terrible nouvelle, les malheurs de Sokhna Amy commencent mais c’est également à ce moment-là qu’apparaît un duo exceptionnel entre une mère déterminée et sa fille impressionnante. Battante et épatante

« Merci Maman » retrace donc la vie trépidante de Sokhna Amy Mbow et Seynabou Sèye. Toutes les deux sont en situation de handicap, la fille en raison de son handicap physique, et la mère en raison de son handicap financier. Dès le commencement du récit, l’auteure met en avant la puissance du cordon ombilical. Elle chante la bravoure de son personnage secondaire, sa mère, qui s’est dévouée pour qu’elle puisse recouvrer la vue.

De par son talent et sa rigueur, l’auteure a réussi en cinq chapitres à condenser avec précision et efficacité les épreuves qu’elle a traversées après avoir été diagnostiquée avec la maladie de scoliose. Son quotidien était rythmé par l’angoisse jusqu’au jour où elle fait la rencontre de son parrain, le professeur Charles Kinkpé.

La scoliose est une déformation permanente de la colonne vertébrale (ou rachis) dans les trois plans de l’espace (de face, de profil et en transversal). Cette déviation du rachis est liée à une rotation des vertèbres les unes par rapport aux autres. Wikipedia.

Grâce à ce docteur, qui est apparu comme un ange gardien, elle a pu guérir par le cœur et le corps. Leur collaboration, mise en évidence dans cette œuvre, témoigne de l’éthique du docteur Charles Kinkpé en tant que professeur d’orthopédie au centre hospitalisation de l’ordre de Malte.

Cependant, le titre choisi : « Merci Maman », symbolise la reconnaissance. L’auteure tient un discours d’adulte et lance un appel à toutes les personnes qui ont été tenues par la main par leur mère.