GMT Pile à l'heure

La Ligne du Devoir

Sénégal, comment sortir les jeunes de la précarité ? Par Mamadou BARRO, Idrissa KEITA, Sadio GAYE, Groupe de réflexion ORP

Au Sénégal, comme dans de nombreux pays africains, le constat est clair et connu de longue date : jeunesse rime avec précarité, exclusion socioprofessionnelle et frustration. En effet, l’un des sérieux problèmes auxquels de nombreux pays africains sont confrontés depuis un certain temps et qui aggrave la pauvreté est le chômage massif des jeunes, combiné à une explosion démographique de la population jeune. Le Sénégal, à l’image du continent africain, est un pays où 52% de la population a moins de 20 ans et 75% moins de 35 ans. C’est une population jeune qui connait une croissance exponentielle. Dans ce pays de l’Afrique francophone, l’âge médian est de 19 ans pendant qu’en Allemagne il est de 47 ans.

Groupe d’âge

Sexe

Ensemble
Masculin Féminin
0-19 ans 4 427 984 4 258 862 8 686 846
20-34 ans 1 938 221 1 996 435 3 934 656
35-64 ans 1 658 786 1 822 643 3 481 429
64 ou plus 289 259 313 418 602 677
Total 8 314 250 8 391 358 16 705 608

Tableau 1 : Répartition de la population du Sénégal par groupe d’âge selon le sexe en 2020

Source : ANSD, Projections démographiques, 2020

Le Sénégal est un pays en voie de développement, dit-on. Un pays dans lequel l’incidence de la pauvreté individuelle est de 37,8%. C’est aussi un pays dans lequel, les stigmates des méthodes coloniales restent toujours visibles au point que tout est remis en cause, tout est questionné, même la pertinence de la République ou le système vicieux du capitalisme, parce que rien ne semble aller. Ainsi, l’une des problématiques les plus contraignantes reste la question de l’emploi des jeunes avec un taux de chômage de 16,9% sans parler des sous-emplois et du secteur informel laissé à lui-même qui génère pourtant 96,4% des emplois. D’où la question comment sortir les jeunes de cette précarité ?

Avant même d’aller plus loin, il faut dire que ce n’est pas du jour au lendemain qu’on sortira les jeunes de la précarité. L’éducation pertinente, la formation qualifiante, la mise en œuvre de l’accompagnement et du financement des activités entrepreneuriales, etc. Tout nécessite du temps pour donner des résultats probants. Et surtout l’image claire d’une volonté politique. Sans nul doute, ce sont les orientations politiques antérieures qui ont abouti aux réalités d’aujourd’hui. A y voir de plus près, d’aucuns n’ont pas tort de penser qu’on maintient à dessein les gens dans la pauvreté. Les inégalités sociales se creusent dans le pays à l’instar du désastre au niveau mondial où 1% de la population détient 82%[1] de la richesse mondiale. On devrait bien s’arrêter un peu sur la Confédération suisse, prendre de bons exemples avant de continuer son chemin. C’est pour cela que c’est capital de s’assurer que nos élus soient non seulement très compétents mais surtout ne soient mus que par l’intérêt supérieur de la Nation. Travailler à répondre aux exigences prioritaires du peuple doit être mis en avant au détriment du désir ardent de réaliser des rêves de jeunesse et d’une ambition folle d’une seule poignée de personnes présidant aux destinées de tous les Sénégalais. D’un président de la République, s’arrêter si tard pour reconnaitre des orientations stratégiques pas des plus conséquentes compte tenu du contexte ; c’est dire tout le tort qu’on a causé à un peuple.

Face à cette problématique de la situation précaire des jeunes dans notre société : quels sont les leviers d’action ?

Généraliser l’accès à l’éducation et rendre la scolarisation obligatoire : un défi à relever et un enjeu nécessaire pour le développement. Si dans les faits, la scolarisation est obligatoire conformément à la loi de 2004-37 du 15 décembre 2004 qui stipule que « la scolarité est obligatoire pour tous les enfants des deux sexes âgés de 6 ans à 16 ans », il n’en demeure pas moins que « l’éducation pour tous » reste un mirage au Sénégal. En effet selon le rapport final de l’Enquête Régionale Intégrée sur l’Emploi et le Secteur Informel (ERI-ESI) menée au Sénégal en 2017, un peu plus de la moitié (52,1%) de la population n’ont jamais été à l’école. Cette proportion est plus élevée chez les femmes (54,9%) et plus importante en milieu rural (65,7%).

Tableau 2 : Pourcentage des individus jamais scolarisés par groupe d’âges selon le sexe et le lieu de résidence

Source : ANSD. Enquête régionale intégrée sur l’emploi et le secteur informel, 2017

Le rapport ERI-ESI-2017 montrent aussi que près de 53,6% de la population n’ont aucun niveau d’instruction (population n’ayant jamais fréquenté l’école ou ayant fréquenté seulement le préscolaire). Cette proportion est plus élevée chez les femmes (56,5%) et plus importante en milieu rural (67,1%). Ensuite près de 29,8% de la population ont le niveau primaire, 14,6% ont atteint le secondaire et à peine 1,9% ont fréquenté le cycle supérieur.

Tableau 3 : Répartition de la population par caractéristiques démographiques selon le niveau d’instruction

Source : ANSD. Enquête régionale intégrée sur l’emploi et le secteur informel, 2017

Malgré des efforts consentis en terme de scolarisation des enfants, les résultats de l’enquête ERI-ESI-2017 font état d’une baisse importante du taux de scolarisation entre les cycles primaire et secondaire (le taux net de scolarisation TNS au primaire est de 54,5%, alors qu’il est de 26,8% au secondaire). De nombreux enfants en âge d’être scolarisés sont encore hors du système éducatif. En effet 45,5% des enfants en âge d’être au primaire sont hors du système scolaire. De même 45,5% des enfants en âge d’être au secondaire sont hors du système scolaire.

Tableau 4 : Taux de scolarisation du primaire et du secondaire selon le sexe par région et milieu de résidence et indice de parité fille/garçon dans les niveaux d’études

Source : ANSD. Enquête régionale intégrée sur l’emploi et le secteur informel, 2017

 

Globalement, les résultats de l’enquête ERI-ESI-2017 montre qu’il reste encore un long chemin à parcourir en terme d’éducation au Sénégal. Elle est pourtant nécessaire dans le développement des pays pauvres. Pourquoi ? L’éducation n’est pas une priorité parmi d’autres mais la base de toute société. Elle est l’un des investissements les plus important qu’un pays puisse faire pour son avenir. Elle joue un rôle important au sein de la société car en plus de guider, elle forme l’individu en développant ses qualités intellectuelles et morales. Elle est la garantie du développement humain et de la cohésion sociale. Elle permet à l’Homme de devenir plus autonome et d’élargir le champ de ses libertés. Elle nous aide à prendre conscience de nous-même, de nos devoirs ainsi que de nos responsabilités. Elle permet à tous et en particulier chez les plus défavorisés, de développer le respect de soi-même et de prendre conscience de sa propre valeur. Elle limite ainsi les forme de hiérarchie, les préjugés et les inégalités de la société vis-à-vis des plus défavorisés. Elle conduit l’Homme à l’excellence, à la vertu, à la compétence, à la qualification professionnelle et à jouer un rôle dans la société. Elle est donc nécessaire pour le développement économique et le progrès social d’une société. Il est donc important de rappeler le rôle et le devoir que l’Etat sénégalais doit jouer dans le domaine de l’éducation des jeunes, les futurs acteurs de la société.

Dans nos pays dits en voie de développement, il est important de combler les défauts de scolarisation des filles afin de permettre plus tard aux femmes qu’elles deviendront de bénéficier d’une plus grande autonomie, un meilleur accès au marché du travail pour le bénéfice d’elles-mêmes, de leur famille et de leurs pays.

Mieux former les jeunes : un défi à relever et un enjeu indispensable pour le développement. Si la généralisation de l’accès à l’éducation est une condition nécessaire pour tendre vers le progrès social, en soit elle n’est pas une condition suffisante pour garantir le développement socio-économique d’un pays. En effet, la qualité de l’enseignement dispensé est un élément majeur pour bénéficier des bienfaits de l’éducation dans le développement d’une société. Au Sénégal, non seulement il faut investir dans l’accès à l’éducation pour tous mais il est impératif d’améliorer le système éducatif, de revoir le programme éducatif dans les lycées et les universités et de rénover les contenus des formations. En effet, nos programmes scolaires sont pour la plupart inadaptés aux besoins du marché du travail. Une éducation de qualité commence dès le plus jeune âge. Elle nécessite un enseignement de qualité, dispensé par des enseignants qualifiés via un programme et des documents adaptés et une formation professionnelle pratique axée sur le marché du travail. Il est certain que l’accès à une éducation de base et un enseignement de qualité permet à la jeunesse d’acquérir les connaissances et les compétences nécessaires dont elle a besoin pour relever les défis quotidiens et profiter des possibilités économiques. Autrement dit, de nombreux jeunes sénégalais sortiraient de la pauvreté et du chômage s’ils bénéficiaient d’un accès à une éducation de qualité. Il est important de souligner que l’accès à l’éducation et de l’amélioration des conditions de vie en général, n’est nullement un privilège réservé seulement aux pays les plus développés. C’est avant tout une ambition, une volonté politique. Au Sénégal, les pouvoirs publics doivent s’engager pour la jeunesse et investir pour garantir à chaque jeune un accès à une formation de qualité. L’accès à l’éducation et à une formation de qualité destiné à la jeunesse sénégalaise est une condition sine qua non pour le développement économique du pays.

Lutter contre le chômage et favoriser l’insertion professionnelle des jeunes : la question de l’emploi, un défi immense et capital à relever. Selon les résultats de l’Enquête Nationale sur l’Emploi au Sénégal (ENES), le niveau du chômage des personnes âgées de 15 ans ou plus est estimé à 16,9% au quatrième trimestre de 2019. Cette proportion est plus élevée en milieu rural (18,7%) et nettement plus importante chez les femmes (27,6%) que chez les hommes (8,6%).

Graphique 1 : Taux de chômage selon le milieu de résidence et le sexe

Source : ANSD. Enquête nationale sur l’emploi au Sénégal, 2019 4e trimestre

Le chômage et le sous-emploi des jeunes constituent une véritable problématique. Plus de 300 000 jeunes sénégalais entrent sur le marché du travail chaque année et pourtant nombreux sont les jeunes qui n’ont jamais travaillé en dépit de leur cursus scolaire ou universitaire. Les causes du chômage sont multiples et multiformes. On peut citer :

  1. La situation du marché de l’emploi qui rencontre un faible niveau d’offre d’emploi.
  2. Les politiques économiques inadaptées avec des secteurs qui ne bénéficient pas de l’attention nécessaire.
  3. La formation des jeunes qui suivent encore des programmes scolaires tombés dans la désuétude.
  4. La répartition démographique avec une urbanisation massive et une concentration de la population dans la capitale.

Puisque la question de l’emploi est essentielle pour soutenir la croissance économique et favoriser l’épanouissement des populations; au Sénégal, les pouvoirs publics doivent engager une transformation en profondeur de la gouvernance des politiques en matière de lutte contre l’exclusion socioéconomique des jeunes. Il est important de revoir nos politiques économiques avec des stratégies de croissance qui ont plus de focus sur les secteurs-clés comme l’agriculture, la transformation agroalimentaire, l’industrie manufacturière, le secteur informel. Sur ce dernier point, il est important de souligner le poids du secteur informel dans l’économie sénégalaise. En effet, les résultats de l’enquête ERI-ESI-2017 montre que 96,4% des emplois de l’économie sénégalaise émanent du secteur informel.

Tableau 5 : Bilan de l’emploi par secteur institutionnel selon l’activité

Source : ANSD. Enquête régionale intégrée sur l’emploi et le secteur informel, 2017

D’importantes mesures structurelles doivent être entreprises par les pouvoirs publics afin de développer une croissance inclusive de l’économie sénégalaise. Nos politiques doivent assurer une augmentation régulière du marché de l’emploi par la création d’emplois plus nombreux et de meilleure qualité grâce à des séries de mesures proactives. Il est important de mettre l’accent sur l’agriculture et l’industrie de la transformation locale des produits agricoles pour d’une part assurer la sécurité alimentaire de la population en forte augmentation démographique, ensuite pour libérer le potentiel de l’agro-industrie afin de créer de la valeur et des emplois pour la jeunesse et enfin pour assurer une certaine souveraineté vis-à-vis des importations des produits alimentaires.

Il est important aussi pour les pouvoirs publics d’encourager le développement d’un secteur privé fort, dynamique et capable de générer des emplois de meilleure qualité pour les jeunes. En effet, au Sénégal, le secteur privé est le principal pourvoyeur d’emplois. Selon les résultats de l’enquête ERI-ESI-2017, près de 90,2% des emplois de l’économie sénégalaise sont créés par le secteur privé, environ 4,8% par le secteur public et 5,0% dans le secteur des ménages.

Tableau 6 : Principaux acteurs de l’offre d’emploi selon la région, le milieu de résidence et le sexe

Source : ANSD. Enquête régionale intégrée sur l’emploi et le secteur informel, 2017

Il apparait donc que l’offre d’emplois au Sénégal émane essentiellement du secteur privé. D’où la nécessité de considérer ce dernier comme un partenaire puissant au service du développement, une voie de sortie de la pauvreté, un moteur pour la création d’emplois. Dans le secteur agricole par exemple, les pouvoirs publics et le secteur privé doivent collaborer pour d’une part développer une filière agricole dynamique, durable, responsable et compétitive sur toute la chaine de valeur (de la production à la transformation locale puis la commercialisation) et pour d’autre part permettre à l’ensemble des acteurs de la filière (agriculteurs et industriels) de mettre en exergue l’importance et le potentiel de l’agro-industrie dans la création d’emplois et le renforcement de la croissance économique du pays. Toutefois, la question de l’emploi n’est pas seulement de trouver ou faciliter de l’emploi. C’est aussi, entre autres, parler du sous-emploi et du traitement des employés. Rien qu’à voir la manière dont les multinationales exploitent cette infime partie de la jeunesse qui se contente d’une chance d’être « quelque part », c’est à sourciller d’indignation. Dans un pays comme le Sénégal, la problématique de l’emploi avec tous ses corollaires pouvait, à elle seule, faire l’objet d’un quinquennat.

Croire en la jeunesse et mieux accompagner les jeunes : encourager l’entreprenariat, un enjeu crucial. Au Sénégal, il urge d’accompagner les jeunes à créer leurs propres emplois pour lutter contre le chômage. Vu qu’il n’y a pas suffisamment d’industries et que tout le potentiel dans l’agriculture n’est pas encore exploité pour absorber cette vague de jeunes qui se cherchent, le regard serait tourné vers le financement et l’accompagnement des startups, PME & PMI, des porteurs de projets…Dans ce dernier registre, la délicatesse se situe au niveau des catégories de demandeurs d’appuis technique et financier. En effet, si on reste dans un certain niveau de formalisme on risque encore de laisser une bonne partie de jeunes : ceux-là qui ne savent lire ou écrire, les uns qui ne peuvent rédiger un « bon » business plan et les autres qui ne savent pas utiliser une plateforme pour une inscription en ligne. Pour une équité sociale pratique dans la répartition des richesses, il faut prendre en compte cette catégorie de demandeurs-là et trouver un moyen de leur donner leur chance. Par ailleurs, il est clair qu’à l’image de la Silicon Valley ou de Shenzhen, on ne favorise pas l’essai-échec dans ce pays. Comment veut-on créer les champions de demain sans prendre le minimum de risque ? Dans ce contexte de redynamisation des stratégies de facilitation et de création d’emplois, requérir ce niveau de perfection dans les business plan est une aberration. C’est une manière d’étouffer tout ce qu’il y a de merveilleux dans le bouillonnement de cette jeunesse courageuse et dévouée. De grâce, fermons les yeux, croyons dans (le génie de) cette jeunesse, finançons leurs projets généreusement, accompagnons-les et laissons-leur le temps de faire des erreurs et d’échouer s’il le faut. C’est le moment ou jamais ! C’est le moment de s’inspirer du modèle de l’économie bleue surtout au niveau des collectivités locales. En matière d’accompagnement des jeunes, des multitudes d’initiatives sont développées par les pouvoirs publics mais les résultats obtenus sont largement en deçà des attentes. Il convient donc de revoir les modalités d’accompagnement et les plans d’action des dispositifs dédiés à l’insertion socioprofessionnelle des jeunes et leur donner plus de visibilité et de transparence dans la gestion des fonds alloués à ces programmes. Les pouvoirs publics doivent accompagner financièrement et alléger la fiscalité des startups pour favoriser la création d’emplois. De la même manière, il faut appuyer par des incitations fiscales les entreprises qui s’engagent dans une politique en faveur de l’insertion des jeunes en précarité. L’accès au financement, principal frein aux entreprenants ou à l’entreprenariat des jeunes, doit être facilité. Dans la filière agricole par exemple, il faut soutenir prioritairement l’accès au crédit et aux moyens de production pour les jeunes producteurs à petite échelle. Les initiatives innovantes portées par les jeunes dans d’autres secteurs stratégiques tels que l’élevage, la pêche, l’économie informelle, le numérique, doivent aussi être soutenues.

Améliorer la gouvernance : un enjeu important pour le développement. Ce n’est pas un fait nouveau, la mauvaise gouvernance est un frein au développement de la croissance économique dans de nombreux pays africains. Les mauvaises pratiques telles que la corruption et le népotisme nuisent à la cohésion, la stabilité sociale et ne favorisent pas le progrès socio-économique. Pour développer une bonne gouvernance, au-delà d’une véritable conscience morale et citoyenne, les pouvoirs publics doivent faire preuve d’une tolérance zéro vis-à-vis des pratiques qui encouragent le partage des richesses ou le favoritisme. Là, il s’agit d’une ambition qui doit être portée non seulement par nos politiques, mais par tout un Peuple pour une responsabilisation collective.

Pour conclure, puisque le contexte actuel de la crise sanitaire du COVID-19 nous oblige à nous réinventer et à changer de paradigmes ; il est donc temps pour les pouvoirs publics sénégalais sous l’autorité du chef de l’Etat, de considérer la question de la précarité des jeunes et les leviers d’action face à cette problématique, comme la priorité dans notre programme de développement.

Puisque dans cette vie on pourrait gagner ou perdre du temps, c’est la période opportune pour trouver de l’emploi à tous les jeunes. Même s’il faut le faire par miracle. Au sortir du soulèvement populaire doublé d’une violence rare dans la semaine du 1 mars 2021, le Sénégal connait un souffle nouveau. Nos politiques (ceux au pouvoir aujourd’hui et ceux qui y seront demain) doivent savoir désormais qu’on ne leur tolère plus rien. Une forte exigence citoyenne en maturation est passée par là. Que tout le monde se le tienne pour dit !

Par Mamadou BARRO, Idrissa KEITA, Sadio GAYE

Groupe de réflexion ORP

[1] https://www.bbc.com/news/business-42745853