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Sécurité publique: Ces étrangers parmi nous P. MBODJE

Antoine Félix Abdoulaye Diome, le 5, Idrissa Seck, le 6, le médiateur de la République Alioune Badara Cissé le 7 et le président de la République ce 8 mars ont tenu le crachoir pour exorciser les dangers qui menacent le Sénégal.

Macky Sall est allé dans le même sens que son ami ABC en ouvrant soudain les yeux sur une réalité qui a semblé lui avoir échappé et sur lesquels, pourtant, le médiateur n’avait de cesse d’attirer son attention depuis leur arrivée au pouvoir. Le ministre de l’Intérieur, principalement, a remporté le trophée de la communication au titre des informations délivrées et auxquelles la presse n’a pas prêté suffisamment d’intérêt. Les populations non plus, braquées pour d’autres raisons entretenues contre celui qui est perçu comme le bras armée de Macky Sall pour broyer de l’opposant.

Déjà, durant la seconde vague du Coronavirus, la rumeur avait couru, fin décembre, sur la présence de terroristes dans l’environnement du Sénégal, ce qui n’était pas nouveau. Mais la participation du président Macky Sall à Ndjamena à la rencontre du G-5 Sahel à la mi-février constituait déjà une curiosité en ce sens que Dakar avait été diplomatiquement contourné avec la constitution du groupe, alors qu’il a toujours servi de pôle d’éclatement et de remplir depuis au moins la guerre de Malouines, dans les années 80.

Son niveau d’information l’autorise certainement à avancer surement dans l’affaire Ousmane Sonko : vingt ans de barreau en ont fait un redoutable procédurier qui ne saurait affirmer à la légère. D’avoir révélé la présence de corps étrangers parmi les foules dans les incidents des 3 au 8 mars lui a valu une volée de bois… morts alors qu’on ne s’interroge pas assez sur ce viseur armé qui ne se gêne pas pour faire usage de son outil devant les caméras.

Sur les aspects purement techniques de son ministère, Antoine Félix Abdoulaye Diome laisse la bride au cou à ses services compétents. Par contre, il ne souffre d’aucune immixtion sur les aspects politiques de son magistère dont il est le seul…juge. Dans le cadre de ses activités au ministère de l’Intérieur malheureusement amputé de la Sécurité publique. L’affaire Sonko et ses ramifications internationales, au moins sur le plan des commentaires de politiciens étrangers et de la symbolique du combat prouve que l’Etat a eu tort devant une organisation pensée et appliquée durant ces derniers jours.

Poursuivi par le prétoire, le ministre de l’Intérieur se croit toujours en Cour : le verbe haut, son amour viscéral du bien public le poursuit. Le désormais ex-Agent judiciaire de l’État (AJE) en réserve Antoine Félix Diome est toujours devant les grands dossiers, comme naguère avec l’affaire de la caisse d’avance de la mairie de Dakar dans laquelle était impliqué Khalifa Sall. Il était également ancien substitut du procureur.

Cet enfant de Khombole qui est passé par la fournaise du lycée Blaise Diagne de Dakar est donc un baroudeur tout désigné et il s’est surtout révélé du grand public dans l’affaire Karim Meïssa Wade où il était second de Alioune Ndao au niveau de la Cour de Répression de l’Enrichissement illicite (CREI) où il s’est montré très actif. Pour son malheur : Macky Sall s’est servi opportunément de la Justice pour liquider des opposants, de Wade-fils à Ousmane Sonko, bien qu’il y ait eu des motifs sérieux de reddition de comptes que la société avait accepté avant de se rétracter, politiquement, de manipulation outrancière d’une caisse d’avance et de comportement équivoque de la part d’un opposant insuffisamment informé de la pénétration de son image dans la société.

Le Devoir