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Sangalkam, Le partage de Ndiour Par Habib KÂ, Bureau régional de Matam, Thilogne

Quand le chef de l’exécutif intentionné, à quelques encablures des élections locales, de retoucher le visage de Ndakarou, dans les Niayes singulièrement, et que son ministre, chargé de l’exécution du décret est maire, président du conseil départemental, responsable politique pour tout dire, la probabilité est presque certaine que ce travail se fera dans la partialité, l’iniquité.

Comme pour confirmer l’adage “on n’est jamais si bien servi que par soi-même”, le ministre des collectivités territoriales s’est permis de charcuter de gros quartiers des corps territoriaux pour les racoler à son périmètre communal.

Au projet de redécoupage de la région de Dakar, les supporters du maire de Sangalkam n’y voient “qu’une correction d’une injustice datant de 2011”.

Difficile d’admettre cette justification, d’autant plus que l’acte sent à mille lieux une revanche de Oumar Guèye sur l’histoire contre le président Abdoulaye Wade et, infailliblement, l’ombre de la mort de Malick Bâ.

Les incongruités territoriales foisonnaient partout dans presque tous les départements et communes du Sénégal et elles ne datent pas d’hier. Le tout puissant Parti socialiste (PS), en ses heures de gloire sans partage, en avait produit des plus retors, le Sopi conquérant du Pape, Abdoulaye Wade, opérait, quant à lui, avec brutalité, sans anesthésie. Ces découpages, hier chez les socialistes, puis les libéraux, aujourd’hui les apéristes restent motivés par des soubassements purement électoralistes, que le souci de créer des cohérences locales performantes pour le développement des collectivités territoriales.

Le Sénégal avait plus besoin aujourd’hui de communes viables, suffisamment dotées de ressources économiques, de ressources humaines de qualité sous-tendues par une politique salutaire d’intercommunalisation des populations et des localités.

La carte électorale leur servait de patient et avec leurs bistouris, ils taillaient dans la chair de manière à s’assurer des majorités locales de maires et députés pour consolider leur pouvoir.

Macky Sall n’est pas en reste, pour avoir été ministre d’État, ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Porte-parole du gouvernement, Premier ministre de Abdoulaye Wade (mars 2004 – juin 2007) ; il n’ignore rien de ces problèmes de l’organisation des collectivités locales.

Opposant et candidat à la Présidentielle de 2012, les populations ne cessaient de lui soumette les problèmes récurrents des découpages anarchiques des localités.

Malgré les requêtes renouvelées, le président Macky Sall n’a daigné répondre aux sollicitations.

Et pourquoi maintenant et précisément dans ce contexte tendu de crise avec le Front de Résistance nationale (FRN) ?

Pourquoi Dakar et singulièrement Sangalkam d’être les premiers servis et avec insistance, presque sur injonction pressante du chef de l’État, une mise en demeure presque au préfet et maires d’accélérer la procédure ?

Pourquoi remettre au goût du jour la départementalisation de Keur Massar, à quelques huit mois seulement des élections locales avec les conséquences que cela entrainerait au niveau local.

Keur Massar pourrait générer trois autres nouvelles communes, donc trois autres postes de maires en compétition ; ce qui engendrerait des modifications majeures pour l’organisation du scrutin que le président de la République a fixée pour le 22 janvier 2022. ?

Est-ce que cette date n’est pas retenue simplement pour après être reportée ultérieurement, sous prétexte des travaux techniques pour la mise en place des nouvelles structures ne sont pas encore prêtes ?