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Sada Ndiaye éternel transhumant: L’envers du Koliyaadjo Par notre correspondant à Matam, Habib KÂ

Est-ce élégant, monsieur le maire, de baptiser quatre (4) quartiers au nom d’une seule personne ? L’autre, beau-frère, voulait donner le nom d’une rue à Macky Sall. Eh bien, il devait aller carrément pour le pont du gouverneur de France.

Sada Ndiaye ne fait pas dans la dentelle pour confirmer au président de la République son entière disponibilité. Connu pour ses excès, son zèle, il vient de faire entériner par son conseil municipal la décision de baptiser quatre (4) nouveaux quartiers Macky I, Macky II, Macky III, Macky IV. Rien ne justifie ce choix, si ce n’est que d’être dans les grâces de son nouveau patron. Lui et ses quarante-deux conseillers municipaux peuvent se tromper au point d’oublier que Daara Wouro Koliyaabe est un village historique de ceddos authentiques ?

Qui, plus que Ciré Dara Demba Mbööy Thiooye, Mamadou Saydou Pathé Thiongane, Demba Taal-Kalmbaan, ou Thierno Yéro Baal Haan, mérite d’être immortalisé en baptisant un quartier, une place publique en son nom ?

Sada Gorgui Fayol Sabbé Ndiaye oublie vraiment que son illustre grand-père Isma Paalimpa Ndiaye est un vrai guerrier, pur Thieddo koliyaadjo, comme le ci-devant Sada Ndiaye aimait à le décliner, tapant des poings sur sa poitrine ? Pourquoi préfére-t-il alors son président Macky Sall à ses illustres vaillants guerriers disparus ?

Peut-être, pour être assez démocrates, des noms évocateurs pouvaient aussi être attribués, référencés à un lieu, un fait historique, un arbre, un monticule, un rocher (kaýel), du sable fin (ceenel), etc . . . S’il faisait jouer son inspiration, le Koliyaadjo qu’il est aurait trouvé dans son répertoire environnemental, historique, culturel, des noms qui rencontreraient l’assentiment de tous les Ngidjilonois.

Est-ce élégant, monsieur le maire, de baptiser quatre (4) quartiers au nom d’une seule personne ? L’autre, beau-frère voulait donner le nom d’une rue à Macky Sall. Eh bien, il devait aller carrément pour le pont du gouverneur de France. Le maire Sada Ndiaye est dans une opération de charme : sachant que les marrons sont cuits, il joue à fond la carte des manœuvres politiciennes pour sauver son poste électif, sentant son heure proche.

Les transhumants sont généralement récompensés pour le fruit de leur trahison ; d’ordinaire, le pouvoir ne leur fait aucune concession pour un mandat électif, surtout que la mairie de Nguidjilone est très convoitée par des responsables politiques locaux de l’Alliance pour la République (APR) :

– Diatourou Ndiaye, ministre, Secrétaire général-adjoint de la présidence,

– Baaba Diallo, Directeur général de l’Agence sénégalaise d’Électrification rurale (ASER),

-Samba Leldho Seck, oncle du député-maire des Agnams Farba Ngom.

Dans ce bloc, les chances du transhumant Sada Ndiaye sont infimes, surtout que, pour un politique, il est prudent d’avoir un poste électif pour s’accrocher telle une bouée, en cas de surprise.

Sada Ndiaye oublie-t-il les propos qu’il tenait sur Macky Sall confirmant que, lui, il est fils authentique de Nguidjilone, un Koliyaadjo bien né, et si Macky Sall l’est aussi, il l’est de par sa mère ? Oublie-t-il aussi que c’est lui que Wade avait utilisé contre son neveu Macky Sall, président de l’Assemblée nationale, pour le déchoir du perchoir avec la fameuse loi Sada Ndiaye qui porte tristement son nom ? Aujourd’hui, ce monsieur qui a transhumé du Parti socialiste (PS) vers le Parti démocratique sénégalais (PDS), puis du PDS vers l’APR, sa décision de baptiser de nouveaux quartiers au nom de Macky Sall prête à sourire seulement.