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Rétro Actu: Bonjour 2021 Par Habib KA, Desk régional Matam

Thilogne-Les faits saillants de l’actualité sont sans aucun doute le phénomène de la pandémie Covid-19, l’An I de la reconduction de Macky Sall à la présidence de la république, son annonce nuancée pour un troisième mandat, les élections municipales, départementales maintes fois reportées, jamais tenues, un calendrier électoral pour trois joutes décisives jamais ficelé, des compagnons politiques des premiers jours délaissés pour de nouveaux alliés, adversaires d’hier, une passion quasi6obsessionnelle du pouvoir.

Pour ceux qui suivent les chaînes sénégalaises, pour l’année qui finit, les plateaux de télévision ont encore brillé par la danse, la flagornerie, les pitreries avec de nouvelles stars qui s’enorgueillissent d’avoir fait “rajaxe” pour plafonner plus d’un million de vues avec du “waxi dof késé” comme argument. Des présentatrices, animatrices, journalistes qui abusent de produits décapants comme si le référentiel des canons de beauté de la femme sénégalaise, c’est d’être claire, sophistiquée. Des femmes qui se considèrent plus comme meubles de décor que des têtes bien faites, bien pensantes, éducatrices, promotrices de valeurs.

Il n’est guère rassurant de voir des femmes mûres, des mères de familles recrutées pour des émissions interactives sur des faits de société, au bout d’un an, devenir complètement méconnaissables à cause du xesal, des perruques et diverses autres poses. Il reste encore beaucoup à faire pour la promotion de la femme-type sénégalaise, l’expression de son identité culturelle.

L’idéal c’est pour ceux qui suivent de l’extérieur les chaînes de TV sénégalaises puissent du coup s’approprier un reflet panoramique de la spécificité culturelle sénégalaise, l’expression de son intelligence, son savoir, sa valeur.

Passent aussi en boucle les publicités des bouillons, des jus de fruits favorisant des maladies telles que le diabète, l’hypertension artérielle, sans que le Conseil national de Régularisation de l’Audiovisuel ne se saisisse quant à la toxicité des produits proposés.

2021, nolens volens le Train Express Régional (TER), partira de la gare de Dakar et roulera sur Diamniadio. Le tout nouveau ministre des Infrastructures des Transports terrestres et du Désenclavement (MITTD) Mansour Faye en a fait l’annonce solennelle à l’Assemblée nationale que “le train sera mis en exploitation commerciale” au plus tard courant deuxième semestre de cette année.

Ce joyau qui a coûté les yeux de la tête à l’État du Sénégal (700 milliards selon l’administration, plus de 1.200 milliards selon Ousmane Sonko du Pastef) dont les travaux ont démarré en 2017 et la mise en service début 2019 peine encore à siffler trois fois. Touchez du bois, pour que ce projet phare du plan Sénégal Émergent (PSE) ne tombe ni en panne, ne fasse aucun accident, des éternités et des éternités, pour que le Sénégal finisse de l’amortir, sans que les coûts de maintenance n’obèrent les comptes du service de gestion. Les Bus Transit Rapid (BTR), idem.

Rendre hommage aux professeurs en médecine, aux docteurs du Comité scientifique de gestion de la Covid-19, Pr Moussa Seydi et son équipe, le personnel de santé dans son entièreté, au ministre de la Santé et de l’Action sociale (MSAS), Abdoulaye Diouf Sarr aux populations qui se sont accommodées des mesures barrières, jusqu’aux communes les plus reculées du Sénégal, la Diaspora, les mouvements citoyens, les associations des jeunes, les badien gox, mères de familles,  plus largement le peuple sénégalais qui s’est mobilisé et a mobilisé des fonds consistants, du matériel dans les cellules de riposte Covid-19 mises en place par les autorités administratives pour vaincre le virus.

L’expertise des enfants du Sénégal

L’École Polytechnique de Thies (EPT) a montré son ingénierie pour fabriquer des aspirateurs à coûts réduits avec un matériel sommaire. Le Sénégal, en cette période de pandémie Covid-19, a confirmé l’expertise de ses enfants qui tous ont gagné ce savoir à la prestigieuse faculté de Médecine de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) qui forme les meilleurs spécialistes de la sous-région, du Maghreb notamment.

Faut-il rappeler ici le comportement répréhensible du ministre du Développement communautaire, de l’Équité sociale et territoriale (MDCEST), en son temps, à refuser jusqu’ici de déférer à une convocation de l’OFNAC, pour avoir géré 65 milliards francs cfa destinés à l’aide alimentaire des foyers vulnérables du Sénégal ? Par respect aux institutions de la République et pour avoir gérer l’argent des Sénégalais, Mansour Faye ne devait aucunement refuser d’obtempérer ou d’être entendu par le général François Faye, président du Comité de suivi Covid-19.

L’occasion aussi d’avoir une pensée pieuse pour tous ceux qui ont été ôtés, arrachés à l’affection de leurs parents, notamment ceux qui viennent de quitter ce bas monde il y a moins d’une semaine.

2020, une année de Covid-19 particulièrement rude pour le monde politique avec les disparition du maire de Idrissa Diallo, du Général Mamadou Niang, de la députée Marie Louise Diouf, du Secrétaire général du ministère des Finances et du Budget, Pierre Ndiaye, du maire de Ross-Béthio, Amadou Bécaye Diop…. (Voir nos illustrations)

Doolé ma ci boolé

L’année 2021 sera l’année de la confirmation. L’homme du “ni oui, ni non” ne peut plus louvoyer, faire du clair-obscur. Il est obligé de sortir de sa réserve, d’agir au grand jour ; lui qui avait imposé à tout son monde l’omerta sur le 3ème mandat est le premier à fouler au pied les règles du jeu : pendant que ceux-ci étaient dans l’expectative, concentrés sur ses directives, lui, nageait à contre-courant, en négociation souterraine très avancée avec Idrissa Seck du Rewmi et Oumar Sarr de Suxali Sopi, Abdoulaye Wade du Parti démocratique sénégalais (PDS), nonobstant ceux qui n’ont pas encore livré leurs secrets. Clouant au pilori ses partisans les plus fidèles auxquels ils prêtent l’ambition de vouloir briguer le mandat présidentiel, et dont,  pour cette raison, il a décidé de se séparer d’eux.

Le lion s’oblige de sortir de sa tanière pour imposer par tous les moyens et voies son imperatur sur le repositionnement politique, au grand jour. Plus d’illusion :  Macky Sall est candidat à sa propre section pour un 3ème mandat et il ira jusqu’au bout.

Les Municipales et Départementales avant fin-décembre

Le calendrier électoral accuse déjà un retard considérable, les élus locaux verront leur mandat prorogé de deux ans et demi si les élections étaient organisées en fin d’année 2021. Une situation inédite qui ne semble préoccuper ni le Judiciaire, ni le Législatif. Le chef de l’Exécutif y tire son compte, réputé  être celui qui n’organise des élections que quand il est sûr de les remporter. Ainsi donc, le président Macky Sall va temporiser jusqu’à ce que la situation lui devienne complètement acquise.

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