GMT Pile à l'heure

La Ligne du Devoir

Réseau National des Enseignants de l’APR: La guerre pour la succession de Youssou Touré est ouverte Charles Thialys SENGHOR

Le réseau national des enseignants de l’Alliance pour la République (Apr), abandonné par Youssou Touré, est en lambeaux. La tentative des autorités du parti d’y mettre de l’ordre est loin de connaître ses effets. En attendant, les différentes entités se battent, par tous les moyens, pour se faire une place au soleil.

Le réseau national des enseignants de l’Alliance pour  la République (Apr) est dans tous ses états. Depuis le repli, certainement volontaire, de son coordonnateur national, Youssou Touré, cette structure politique ne tient plus la route. Un seul être vous manque et le monde est dépeuplé, dirait Alphonse de Lamartine. Lorsque cette organisation tente de se faire entendre, c’est dans le mauvais sens.

Sa dernière rencontre en est une parfaite illustration. Convoquée par Amath Suzanne Kamara et ses partisans, elle s’est soldée par des comportements et attitudes indignes de leur profession d’éducateurs. Au point de finir comme elle a commencé, c’est-à-dire dans la division. Alors que ces enseignants devaient répondre à l’appel à la remobilisation lancé par leur parti, l’Apr.

Positionnement

Tout ce méli-mélo au sein du réseau des enseignants de l’Apr est provoqué par une guerre de positionnement. Les autorités du parti ont entamé une démarche pour la succession du coordonnateur national, en l’occurrence Youssou Touré, emmuré dans un mutisme depuis de longs mois. Pour ce faire, l’Apr traite avec neuf personnes triées sur le volet et regroupées au sein d’une structure appelée « le groupe des neuf ». Il s’agit de Maïmouna Cissokho, Madou Mbassa Sarr, Adama Fall, Ameth Suzanne Camara, Nguénar Sène, Alioune Fall, Ibrahima Fall, Thérence Senghor, Mamadou Moustapha Mbacké Diouf. Parmi, ces enseignants, trous candidatures sérieuses se dégagent, nous renseigne-t-on. Il s’agit, en l’occurrence, de Maïmouna Cissokho, Directrice de la Case des Tout-petits, de Nguénar Sène, membre du cabinet du Conseil économique, social et environnemental (Cese) et Ameth Suzanne Camara, actuel coordonnateur du « groupe des neuf ».

Déclaration de guerre

Mais certains membres exclus de ce groupe des neuf ne vont pas accepter ce procédé..

Ce sont eux d’ailleurs qui ont attaqué, selon nos informations, le groupe d’Ameth Suzanne Camara, dans le cadre de la relance des activités de l’Alliance pour la République. Seydou Nourou Kane et son camp assimilaient Ameth Suzanne Camara et compagnie à des usurpateurs qui utilisent le nom du réseau des enseignants pour rencontrer des autorités au nom du bureau du réseau, alors qu’ils ne sont pas habilités à le faire. Ils ont interdit à Ameth Suzanne Camara de parler en leur nom.

Au sein même du groupe des neuf, les gens ne s’apprécient pas trop. A en croire notre source, des gens manipulent pour se faire une place au soleil. Et cela pourrait davantage compliquer le climat au sein de cette instance de l’Apr.

Le double jeu de Macky Sall

Le président Macky Sall lui-même se plaît, apparemment, dans ce jeu : aux jeunes du parti en bisbilles avec Thérèse Faye lors de la dernière université d’été de l’Apr, il a dit sa toute-puissance, montrant que toutes les décisions devraient venir de lui. « Il n’y aura pas de nouvellement des instances du parti d’ici 2019. Si Thérèse Faye (alors), coordinatrice de la Cojer, doit partir, ce sera ma décision et pas la vôtre». « De la même manière, il doit mettre de l’ordre dans notre structure pour nous permettre de travailler sereinement dans le parti », supplie une source qui a requis l’anonymat. Selon elle, le réseau des enseignants, « véritable fer de lance » du parti, doit reprendre correctement ses activités au plus vite.

Pour y arriver le président du parti devra s’y prendre autrement.

Le choix provisoire déjà contesté de ce groupe des neuf n’apportera pas l’apaisement dans ce parti présidentiel qui en a pourtant besoin en cette période crucial, où les défis à relever foisonnent. L’ère de l’ancien patron de l’Organisation des instituteurs du Sénégal (Ois) est, décidément, bien loin.