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Remaniement Ministériel: Macky Sall en roue libre vers un 3ème mandat De notre correspondant à Matam, Habib KÂ

Au lieu d’un gouvernement restreint de combat centré sur le noyau dur de l’Alliance pour la République (Apr), pour flétrir les chantiers en cours et remettre le pays au travail, le chef de l’État Macky Sall a dévoilé ses intentions : mettre en branle une armada politique renforcée par tous les frères libéraux qui le désirent pour se remettre en selle et redonner à son régime une cure de jouvence.

Parmi eux, le président du parti Rewmi retient le plus les attentions. Certes, Idrissa Seck n’est pas dans le gouvernement ; mais sa station au Conseil économique social et environnemental est comme une gifle aux populations sénégalaises :

Tortuosité, fulminait Macky Sall de dégoût, droit dans ses bottes de conquérant pour dire de l’autre qu’il est un mauvais exemple pour les générations sénégalaises.

Ce berger de la République, quoi que pouvaient dire ses détracteurs et pourfendeurs, repose en paix, sans casseroles, comme il avait vécu vertueux et sobre.

Et comble de l’histoire, Ngorsi, sa trajectoire le mène tout droit à ce dont il excelle le plus, les coups d’État souterrains, sans état d’âme pour des missions impossibles.

Rewmi ne le suivra pas dans cette aventure tortueuse, scélérate à moins d’imploser comme l’Afp, le PS.

Pauvre Idy, l’essuie-pieds des présidents des libéraux

Triste destin de Ndamal Kadior, tombé de Charybde en Scylla. Rescapé des griffes du vieux briscard Abdoulaye Wade, le petit poucet atterrit sur les serres du gros Ñangal Sall.

Il doit expliquer au peuple sénégalais pourquoi ces négociations souterraines alors que tout pouvait se dérouler au su et au vu de tout le monde sur la base d’une plateforme programmatique d’union.

Pourquoi maintenant alors que le président est presque en fin de mandat ? Quelle contribution peut apporter Rewmi en trois ans ? Peut-on être solidaire du bilan du gouvernement et après demander les suffrages des Sénégalais contre lui ? Éventualité surréaliste : Idrissa Seck pourrait-il être le bras armé du président de la République pour se présenter à sa place en 2024 ?

Le président de Rewmi pourrait-il accepter de renoncer pour Macky Sall à la course à la présidence, enterrer définitivement ses ambitions présidentielles, renoncer à son projet le plus cher de sa vie, être le président de la République du Sénégal ?

A toutes ces questions le président de Rewmi doit répondre.

Idy va parler, beaucoup même. Il sortira de son long mutisme pour expliquer à ses militants, sympathisants et aux Sénégalais les raisons qui ont prévalu à la nouvelle proximité avec Macky Sall. Il devra également expliquer au Sénégalais en quoi la situation du pays en ce jour de Toussaint est meilleure qu’en octobre 2013 quand il reprochait au régime de Macky Sall et de son chef de gouvernement d’alors, Abdoul Mbaye singulièrement, d’être un incompétent, un banquier et qu’il ne disposait d’aucun levier de connaissances pour faire décoller le développement de l’économie et d’avoir consacré leurs efforts que sur la traque des biens mal acquis, de n’avoir pas encouragé un secteur privé national, qui soutenu, serait capable de générer des emplois en qualité et en quantité suffisantes, que la vie était chère, le chômage endémique etc .

Un an de vie du Gouvernement du 29 octobre 2012 du Premier Ministre Abdoul Mbaye,

Gouvernement dans lequel siègent ses camarades du parti Rewmi, Oumar Gueye, Ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement,

Pape Diouf, Ministre de la Pêche et des Affaires Maritimes Idrissa Seck juge l’action de celui-ci insignifiante et provoque la rupture. Il était membre de la coalition sans pour autant être un allié sûr. Il devra aussi expliquer à ses militants, sympathisants et aux électeurs sénégalais qui lui ont accordé leurs voix lors de la présidentielle 2019 contre le candidat Macky Sall, ce qui a entre-temps changé chez ce dernier dans sa gestion du pays pour mériter maintenant et en retour son soutien et sa volonté de travailler à côté de celui-ci.

Si intelligent qu’il soit, Idrissa au sortir de tous ses duels et combats sur-médiatisés, se révèle peu habile dans ses tractations politico-politiciennes. Il prend souvent des décisions unilatérales en porte à faux avec la ligne directionnelle de son parti mettant tout son staff mal à l’aise, obligeant celui-ci, de recoller les morceaux au nom de la cohésion et de la préservation du groupe. Il peut exceller dans l’art de la rhétorique, du harcèlement, de tourner en dérisoire son adversaire, de pourfendre les thèses d’autrui avec un art consommé de magnifier sa supériorité condescendante mais en termes de négociation, de concession il en sort le plus souvent avec des résultats très mitigés, voire minables.