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Rassoul Ndiaye Le Havre : Moman, j’ai grandi

Rassoul Ndiaye Le Havre

Il est grand, le petit

Elle l’a toujours appelé ” Mon grand ” mais  “Maman ” Nafi n’a jamais voulu assumer et appliquer littéralement son vocable. Même aujourd’hui encore.

Pour faire people, il est bien Eddy Murphy sous certains angles. En sport où il excelle depuis roussin cadet, Rassoul Ndiaye a un faux air de Seedorf et de Jean-Pierre Adams libéré en avant de Marius Trésor. Le troisième portrait, celui qui l’a révélé, est le footballeur.
Non : pour la maman, c’est toujours le fils qu’elle suit toujours avec une certaine étreinte. Et cela depuis que le petit s’est lancé dans le football. Heureusement qu’il y a un sage entre la mère et le fils, le père :
” C’est lui qui lui dit les choses que je n’ai pas envie de lui dire pour ne pas trop le blesser ; il est comme un régulateur entre nous deux. C’est le sage en fait auprès de lui ; moi, je l’épargne un peu, pas son père “.

Ils sont tous deux de bon conseil : la mère a glissé et marché sur le teraflex du stadium Demba Diop alors que le père n’a jamais été loin du gazon où il a eu ses heures de gloire.

Au demeurant, horizontalement ou verticalement, Rassoul Ndiaye est de la bonne graine sortie d’une épinière qui a donné les meilleures boutures d’un moment de grand football au Sénégal, dans cette zone bénie de Dieuppeul-Derklé : de Abdoulaye Ndiaye à Moustapha Ndiaye,  de Grand Mbodj déjà à l’oncle Doudou Mbodj,  de Délégué à Nianga Ndiaye, de Gorgui Ndiaye à Babacar Ndiaye et les compositions des formations liées des célèbres derby Walidane-Dékheulé qui se vérifient encore.

Qu’il soit cadet avec Omar Daff ou pro au Havre, Rassoul Ndiaye de Besançon reste le môme à sa môman : elle court avec lui sur terrain dans la danse du diable comme le regretté Ibrahima Sakho Vieux qualifiait le football : courir, dribler, sauter, feinter, blesser et se blesser, marquer, laisser exploser sa joie, se faire sermonner ou expulser comme avec Marseille récemment.
Alors, regarder le match ou pas ? Môman Nafi ne se décide pas encore ; ” mais je crois que plus il va progresser, moins je regarderai dans l’avenir “.
Difficile à croire : pour cette psychologue aguerrie, le cordon ombilical le rattachera toujours à son bout’chou de 21 ans qui a signé pro à ses 17 ans et demi, à quelques moments du Bac de 2019. Et, naturellement, avec foule de questions de la môman : est-ce qu’il va s’intégrer, en aura-t-il les capacités ?, Au fond les questions traditionnelles que se pose tout bon parent quand l’enfant quitte le cocon familial.

Daff intègre le petit Rassoul à la 2ème année en qui mère Nafi voyait ” toujours mon petitavec les yeux de Chimène qui mène son fils au parc et doit veiller à tout moment à sa sécurité et à son intégrité physique.
Je ressens aujourd’hui encore la même chose, après trois ans de vie pro : toujours la même trouille : regarder le match ou pas ? Je crois que dans quelque temps je ne vais plus me poser la question en arrêtant “.

P. MBODJE,

Paris