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Radical contre le pouvoir, critique contre l’opposition: TAS entre deux tas… Par Mame Gor NGOM, Rédaction centrale, Le Devoir

Il s’oppose radicalement à Macky Sall depuis son départ mouvementé du ministère de l’Énergie et du camp présidentiel. Il fustige aussi par endroits l’opposition, notamment Sonko, même s’il se garde de l’avouer explicitement. Thierno Alassane Sall adopte et assume une démarche très peu ordinaire.

Thierno Alassane Sall est sur plusieurs fronts. Du moins virtuellement.

Le 25 juin dernier, sous le feu du vote de la loi antiterroriste jugée liberticide par l’opposition, il écrit : “Macky Sall, qui a jusqu’ici eu l’illusion qu’il avait dompté l’opposition, se rend compte de la précarité de sa situation. Alors, il cherche, sous couvert de lutte contre le terrorisme, à terroriser les démocrates. Nous nous dresserons face à toutes les dérives liberticides.” Une attaque frontale au président de la République, comme il aime souvent le faire quand il s’agit de juger la gestion actuelle.

Le même jour, il poste un autre texte dans lequel il s’insurge contre l’opposition.

“Ce qui s’est passé, aujourd’hui, à l’Assemblée nationale est indigne de la République, et participe au discrédit du politique. L’opposition ne peut se résumer à l’invective et à la violence. Elle doit éviter de recourir aux méthodes qu’elle combat.” Une allusion claire aux incidents survenus au sein même de l’Hémicycle, des confrontations entre certains députés de Benno Bokk Yakaar et ceux de l’opposition.

La bagarre entre Amadou Mberry Sylla et Ousmane Sonko a été la plus retentissante. C’est pourquoi beaucoup de partisans et sympathisants du leader de Pastef ont vivement réagi contre le chef de file de la République des Valeurs (RV). Des réactions qui ont poussé l’ancien ministre de l’Énergie de Macky Sall à revenir à la charge : “Pour un message condamnant les incidents inqualifiables survenus à l’Assemblée nationale le 25 juin, je reçois des torrents d’insultes d’anonymes qui se donnent pour vocation la diffamation, la calomnie et la vendetta organisée”, s’écrit-il. Sall croit savoir que c’est une campagne inouïe de dénigrement qui se déploie contre lui ” par des officines qui font de l’oppobre leur stratégie”.

“Je le répète : les scènes qui ont eu lieu à l’Assemblée nationale déshonorent la République et ternissent l’image déjà catastrophique du Sénégal. Plutôt que de tenter vainement à intimider ceux qui s’en indignent, la décence commande des excuses publiques”, réitère-t-il. Au cœur de l’affaire Sonko-Adji Sarr, on l’avait peu vu sur le terrain de la contestation et du soutien pour l’opposant qui criait au complot.

Deux fers…

Entre deux feux, celui de l’opposition et celui du pouvoir, Thierno Alassane Sall semble s’assumer. Après la visite du président de la République à Thiès son fief d’où il annonçait la venue d’une grosse pointure de l’opposition au sein de la mouvance présidentielle. Gloria c’est le nom de code. Cette personnalité serait à côté de Mburu, (Macky) et de Soow ( Idy). Comme pour dire qu’il n’est nullement intéressé par ce message énigmatique, Thierno Alassane Sall publie un texte très peu gentil contre Macky Sall, sur sa page Facebook. “Le Sénégal marche-t-il sur la tête ? En butte à d’innombrables fléaux, dont les moindres ne sont pas un virus aux multiples variants et une misère qui arrache des cris de désespoir (Tampi) aux populations partout où le chef d’État passe, des milliers de cerveaux sont furieusement occupés à déchiffrer la dernière devinette proposée par l’expert en Ludo.”, juge-t-il.

“Si le président de la République est le pain ranci invendable qui fait le poñse, si Idy est le soow de fond du seau que l’on offre à l’indigent avant qu’il ne tourne, alors qui est l’inconnu X-Gloria ? C’est à de telles équations qu’on reconnaît la vision d’un homme d’État : il est clair qu’il ne cherche pas la formule pour combattre la Covid et ses ravages ni pour entrer dans l’Histoire”, poursuit Sall. Oh la chute : “Qui sait, il a dû être inspiré par Sanekh et ses potes de Thiès. En catastrophe de président de la République, Macky Sall “amul moroom, benn la fi !””