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La Ligne du Devoir

Quel panafricaniste pour 2024 ?

Un visionnaire pour le Sénégal de demain

La chronique de notre correspondant en France

Il nous faudra encore un vrai visionnaire pour diriger le Sénégal, après février 2024 et peut-être après, dans une moindre mesure un bon peintre pour donner forme aux chantiers de son prédécesseur éclairé.
On a vécu des dizaines d’années pour se déconnecter du joug des colons après des indépendances chantées en pompe un peu partout en Afrique. Mais ces moments n’ont pas fructifié le bonheur et la réussite escomptés.
Depuis les indépendances, quatre présidents se suppléés dans le landerneau politique et à la tête de l’Etat du Sénégal. Les deux premiers plus chanceux dans la durée entre ces quatre, Senghor et Diouf, ont fait chacun vingt ans à la tête de l’Etat en reconvertissant au total la littérature française et en embellissant le beau verbe pour le premier, et aussi en s’essayant pour un état moderne resté jusqu’aujourd’hui assujetti à s’accommoder au rituel administratif, conséquence de plusieurs grèves récurrentes et d’embarras à n’en plus finir.
Wade a lui ouvert les vannes de l’espoir dès la première alternance. Pressé par un monde qui va vite, il a voulu sans attendre développer le pays à l’image des grandes nations de ce monde. Œuvrant pour de grands chantiers un peu partout, il était quoi qu’on dise un visionnaire né travaillant pour un Sénégal prospère tout en pointant du doigt en même temps le rêve d’une Afrique debout. Son objectif n’a été rien d’autre que de se battre pour hisser notre pays au panthéon des géants de ce monde.
Pour le dernier, en l’occurrence Macky Sall, le Sénégal vit à son rythme nonchalamment.
Bien qu’il ne soit presque plus à la tête de l’Etat, il continue de marquer durablement la vie des populations à côté d’une élite trop riche, dans un pays où la pauvreté frise la déchéance, la folie et le suicide.
Les élections de février 2024 devront être des moments forts de lucidité et de prise de conscience pour redresser la marche claudicante du pays, où à contrario, faire “un lavage à grande eau” d’un Sénégal malade de la pire des endémies.
Ni un Sénégal de continuité, de rejet ou d’enfermement ne saurait libérer toutes les énergies qui dorment encore en nous. Seule un Vision prospective émanant d’un panafricain ambitieux pourra nous mener vers un Sénégal futuriste gage de succès.

Tidiane SENE,

Toulouse