Procès, Richesses & Déstabilisations
Procès en cours
Il n’est jamais trop tard
pour aller vers l’apaisement
La politique dans sa pratique actuelle risque de perdre le Sénégal et les Sénégalais avec ; la foule n’est pas raisonnable
Les développements de l’affaire Ousmane Sonko/Adji Sarr inquiétaient de plus en plus. Si le juge donne un verdict conforme aux réquisitions du procureur telles que rapportées par les médias, au lendemain l’audience, le Sénégal progresserait vers l’instabilité. Peu importe alors la vérité qui est seulement connue des protagonistes et de leur Créateur, Allah SHWT.
Le plus important pour les Sénégalais et « les étrangers qui vivent parmi nous » est que ce pays ne connaisse pas la déstabilisation comme la plupart de ses voisins.
Certaines coïncidences doivent nous rendre méfiants et prudents et « Nous », ce sont tous les acteurs de la vie ici dans toutes ses dimensions sociale, politique, religieuse, économique, etc… : À chaque fois que des ressources naturelles d’importance stratégique ont été découvertes dans des zones, en Afrique subsaharienne, celles-ci on connu des déstabilisations.
Si leur exploitation est faite de manière léonine au profit de puissants intérêts étrangers, alors le pays peut échapper à la déstabilisation et même bénéficier d’une coopération militaire « stabilisatrice ».
J’ai évoqué ci-haut des coïncidences qui devraient nous alerter tant vis-à-vis des facteurs internes qu’externes de déstabilisation.
Rappelons-nous que les troubles dans la zone sud du pays et la découverte des gisements d’hydrocarbures ont quasiment coïncidé.
Cette crise trouve son origine dans certainement beaucoup de facteurs : les manipulations extérieures, l’égarement de certains compatriotes, etc…Cependant, je pense que l’élément pétrole en a été un déterminant.
Voilà pourquoi la découverte du pétrole dans les parties centre et nord du pays devait conduire à l’apaisement voire à l’extinction de cette crise, les mains extérieures n’ayant plus intérêt à pousser à la création d’un micro-État pétrolier dans le sud notre territoire.
Une autre menace est la volonté de certaines entités, qui vont de certains États aux puissantes entreprises multinationales, de capter les revenus de l’exploitation des hydrocarbures en nous vendant du matériel et des équipements disponibles (surcapacités conjoncturelles de leurs entreprises) ou obsolètes dont nous n’avons pas nécessairement besoin.
Nous avons vu, avec suspicion, des médias de premier plan d’un pays « ami » traiter ce fait divers en lui donnant une place et une dimension bien inhabituelles. Pourquoi, pourrait-on se demander ?
À nous d’être vigilants et patriotes pour que les menées extérieures de déstabilisation contre notre pays ne trouvent ni écho ni complaisance chez nous.
En nous remémorant le déroulé de cette affaire, il apparaît que beaucoup d’occasions de sorties de cette crise ont été ratées et même de ces crises devrait-on dire en pensant à celle qui a opposé le ministre qui fut chargé du PRODAC et le leader du PASTEF.
En politique, il ne faut jamais se départir du réalisme et du principe de réalité.
En France, la gauche, après son accès au pouvoir en 1981, avait voulu arrêter le financement public de l’enseignement catholique.
Toutefois, devant l’ampleur de la protestation, le président Mitterrand avait renoncé au projet en disant qu’on ne pouvait ignorer les manifestations de cette ampleur. Pourtant l’antienne au niveau de la gauche française a longtemps été : « Les fonds publics à l’enseignement public et les fonds privés à l’enseignement privé ». Cette position a priori logique et de bon sens était tout à fait irréaliste dans le contexte socioculturel français.
Le peuple français, qui a connu la Saint Barthélemy, la Commune et la Révolution, doit en savoir gré à leurs dirigeants de l’époque.
Avec les procès impliquant le très populaire Sonko, une réalité indéniable, le Sénégal est face à une potentielle crise existentielle qui, dans son éventuelle réalisation, détruirait tout ce qui a fait de ce pays une exception positive, laquelle a longtemps fait la fierté de ses ressortissants.
Des leviers d’apaisement existent et peuvent être actionnés même après le verdict, quel qu’il soit.
Cependant, il suffirait d’un tout petit retard pour qu’il soit trop tard.
La foule n’est pas raisonnable !
Ababacar Sadikhe DIAGNE
Ancien élève des classes préparatoires aux grandes écoles.
Ingénieur diplômé de l’Ecole nationale de l’Aviation civile (ENAC), Toulouse, France,
et du Massachusetts Institute of Technology (MIT) Cambridge USA