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Présidentielle 2024: Primaires entre Adji Sarr et Ousmane Sonko Par Habib KÂ, bureau régional Matam, Thilogne

Que vient faire cette intruse, employée de salon de massage et de beauté à une veillée d’armes, à couteaux tirés entre majorité présidentielle regaillardie et gauche échaudée, en prélude des prochaines élections municipales, législatives, présidentielles ?

Surtout qu’il y avait un précédent à cette guerre : le tout nouveau ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Abdoulaye Diome, pressé d’en découdre avec Pastef/les Patriotes, s’était fendu, à deux heures du matin, d’un communiqué menaçant de dissolution le parti qui avait initié “une levée de fonds internationale” et collecté, en une matinée, 125 millions de francs cfa.

Adji Sarr pouvait-elle ignorer que sa plainte contre Ousmane Sonko pour viols répétitifs avec menaces de deux armes à feu faisait le lit de l’Alliance pour la République (APR) du chef de l’État Macky Sall en croisade contre une opposition qu’il faut stigmatiser, flétrir ?

Qu’elle pouvait réussir à briser l’élan du leader des Patriotes en course pour la présidentielle de 2024 ?

Depuis plus d’une semaine, Adji Sy fait l’actualité pour des choses qui n’honorent ni la République, ni les protagonistes. Les Sénégalais se délectent du sujet de manière tendancieuse selon qu’ils sont d’un camp ou d’un autre, ignorant que désormais une nouvelle escalade est franchie quant à la délation des responsables politiques, coutumiers, administratifs, religieux : personne n’est plus à l’abri des menaces, des chantages, des dénonciations.

L’on s’achemine vers un procès où tout est possible. Dans ce combat à trois ou le procès civil a pris les contours d’une guerre politique, chacune des parties peut aller mordre la poussière. Adji Sarr, tenaillée par la pression populaire, n’a pas encore livré ses derniers secrets : Adji Sarr est-elle encore sous pression de commanditaires qui ont abusé de sa naïveté en la poussant à manipuler son client pour ensuite porter plainte contre lui ?

Ce procès, s’il a lieu, aucune des parties n’y gagnerait. Ni ceux qui sont supposés tirer les ficelles, ni Ousmane Sonko, encore moins Adji Sarr : victime de la bestialité et des infidélités d’un client malade, son corps sera présenté souiller à quinze millions de Sénégalais et marqué à jamais comme élément à charge. Fragile et frêle à 21 ans, dans ce monde individualiste, elle sera abandonnée, traumatisée pour tout le reste de sa vie. Ceux qui sont les inconditionnels de Ousmane Sonko verront en elle le bourreau de leur leader qui a su jusqu’ici échapper et déjouer tous les traquenards posés sur son chemin par un pouvoir étatique désireux de voir leur leader tomber et couler par un enfant.

Si tout était encore un montage grossier, Ousmane Sonko lavé de tout soupçon aurait à méditer encore sur le comportement qu’un véritable chef de parti doit adopter. Le pouvoir aussi pourra aiguiser ses armes pour d’autres combats.

Que le droit soit lu, que la justice prenne le pas sur la politique, la loi appliquée sans entrave dans toute sa rigueur et que Adji Sarr ne soit pas l’agneau du sacrifice.