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Préoccupations des jeunes: Aux actes, Citoyen ! Par Charles Thialys SENGHOR, Desk central

Macky Sall, après avoir « bien écouté et compris » le message des manifestants, promet de trouver des solutions. Toutefois, il devrait passer très vite aux actes pour éviter les éternelles promesses de campagne électorale. 

Le président  de la République a repris, enfin, la parole pour calmer les ardeurs des Sénégalais. Cette crise dont l’escalade de la violence a abouti à la perte de vies humaines et de pillages et de casses de services et même la vie du pays au ralenti en avait besoin.

Le président Macky Sall a surtout jeté un regard attentif, lors de son discours, à l’endroit de la Jeunesse dont il reconnaît les difficultés à trouver de l’emploi. Il assure avoir bien décrypté et compris le message que ces milliers de Sénégalais, notamment les jeunes ont lancé à travers leurs manifestations violentes suivies de saccages et de pillages de marchés de grande surface.

D’ores et déjà, il promet d’engager, « dans les meilleurs délais », une réorientation des allocations budgétaires pour « améliorer de façon substantielle et urgente » les réponses aux besoins des jeunes en termes de formation, d’emploi, de financement de projets et de soutien à l’entreprenariat et au secteur informel.

Toutefois, ces promesses ne sont pas nouvelles. En 2012, le candidat Macky Sall promettait 500 mille emplois et 2.000 milliards dans l’agriculture en cas de victoire. Il a également refait la même promesse lors de la campagne de l’élection présidentielle de 2019, en montant les chiffres. Puisqu’il avait annoncé qu’un million d’emplois seront créés au cours de son prochain quinquennat, s’il était réélu au soir du 24 février 2019. Où en est-on ?

La nouvelle situation vient de montrer qu’il est loin du compte. Heureusement qu’il dit avoir compris ! Puisqu’il constate que tous les efforts jusque-là consentis, en matière de formation, d’emploi et de financement dédiés aux jeunes, à hauteur de 60 milliards de Fcfa, pour la Délégation générale à l’Entreprenariat rapide des Femmes et des Jeunes, et de 40 milliards par an du Fonds de Financement de la Formation professionnelle et technique, restent encore insuffisants.

Audit

Aujourd’hui donc, le compte est loin d’être bon. Et ce n’est pas faute d’avoir injecté de l’argent public.

Une des priorités aujourd’hui pour le chef de l’État, c’est de procéder à l’audit de tous ces instruments mis en place pour trouver des solutions à l’emploi des jeunes. Personne ne sait le rôle actuel que l’Agence nationale pour l’emploi des jeunes (Anpej) joue aujourd’hui.

La seule volonté affichée ne suffit pas à régler les problèmes des jeunes. Il ne suffit donc pas pour Macky Sall de reconnaître son échec de politique d’emploi pour les jeunes. Il ne suffit pas de faire rêver les jeunes comme c’est l’habitude pendant les campagnes électorales. Il ne suffit pas, non plus, de comprendre les préoccupations et les inquiétudes des jeunes.

Il faut que l’argent dégagé serve aux principaux destinataires. Il n’est pas rare de voir des gens s’emparer de ce qui ne leur est pas destiné. Lors de la première vague de la Covid-19, les vivres ont été détournés dans des villages. Et des vrais nécessiteux ont été laissés en rade.

Le président Macky Sall doit également donner les moyens aux enseignants pour une meilleure éducation des enfants. Le ciblage systématique des institutions des brigades et services de polices sensés assurer la protection des populations relève d’un manque de civisme que seule l’éducation peut aider à résoudre.

Le Devoir