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Politique du Silence, Stratégie toujours gagnante pour Idrissa Seck Par Charles Thialys SENGHOR, Desk central, Le Devoir

« Silence bien gardé vaut mieux que parole mal lâchée »

Comme il sait bien le faire, Idrissa Seck est encore retombé dans son silence. Ce jeu qu’il maîtrise à merveille et qui lui va bien est sa stratégie payante l’ayant conduit à négocier  impeccablement son retour aux affaires avec, en prime, la présidence du Conseil économique, social et environnemental.

Il y a des moments où le silence est plus éloquent que les mots. Idrissa Seck ayant compris ce jeu se terre, laissant  libre cours aux supputations et aux  rumeurs.

L’ancien Premier ministre, chef de file de Rewmi, a rejoint Macky Sall qu’il avait lâché pour se donner la liberté de le « flinguer » à chacune de des sorties, de la manière la plus virulente possible.

Chemin faisant, il s’est ravisé, revenant à de nouveaux sentiments, reconnaissant ses mérites jusqu’à accepter de resservir son régime « au nom de l’intérêt supérieur de la Nation », tout en reprécisant ses propos sur une nomination par décret présidentiel.

Il s’est rétracté lors de la prise en main du strapontin dont son désormais ex-opposant l’a gratifié. Et qu’il a pris le temps de « nettoyer », s’attirant un tant soit peu les foudres d’une certaine opinion.

Après cette étape politique, Idrissa Seck est retombé dans son silence dont il détient le secret et qui lui a permis pendant près de six mois de discuter son retour aux affaires avec Macky Sall dans la plus grande discrétion,   sans la moindre fuite.

Mais, en gardant personnellement le silence, Seck laisse la parole à ses partisans pour chanter les louanges de Macky Sall. A l’image du ministre Yancoba Diattara « surpris » en entrant dans le gouvernement de voir l’ampleur du travail que le nouvel allié d’Idrissa Seck est en train d’abattre pour le bien des Sénégalais.

Le leader de Rewmi ne se suffit-il pas de cela pour se permettre de se reposer un peu ? Qu’a-t-il à redire encore, lui qui fait aujourd’hui de Macky son allié le plus sûr en perspective des prochaines échéances électorales…?

Idrissa Seck est dans sa logique : « Silence bien gardé vaut mieux que parole mal lâchée ».

Devant le rouleau compresseur des questions des journalistes, il n’est pas évident de toujours se faire comprendre.

Encore que, comme le dit Antony Strano, « c’est la lumière du silence qui éveille notre potentiel intérieur, l’inspirant à s’épanouir comme une fleur ». Idrissa étant un poète des temps modernes, cette posture lui va donc très bien.

Le leader de Rewmi aime bien cogiter loin des tintamarres pour trouver « des solutions » aux difficultés des Sénégalais qui n’en manquent pas aujourd’hui. Lorsque que les Sénégalais s’interrogeaient en 2020 de son silence, Dethié Fall alors tout-puissant numéro II du parti Rewmi soutenait, pour couper court aux supputations : « Le président Idrissa Seck est présentement au Sénégal, à Dakar au point E, très préoccupé par les difficultés de nos compatriotes. Parce que quand il disait le 3 février 2019 que les prix allaient augmenter, beaucoup de Sénégalais avaient cru que ce n’était là  paroles d’un candidat qui essaie de contraindre un adversaire politique. Mais tout ce qu’il avait dit vous le voyez aujourd’hui. Cela est lié à son expérience et à sa sagesse. Donc il ne s’est jamais tu sur les questions qui préoccupent le Sénégalais ».

Cela a fini par payer avec en prime le Conseil économique, social et environnemental. C’est dire qu’Idrissa Seck est toujours dans sa stratégie payante. Et comme « la chance sourit aux audacieux », il pourrait même être le candidat de la coalition présidentielle, Benno bokk yakaar, au cas où Macky Sall serait recalé pour un troisième mandat.

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