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Poème inédit : Mer, mère des merles

Poème inédit

Mer, mère des merles

De notre correspondant en France


Mer généreuse
De tes larges bras caressants
Vagues océanes enveloppantes
Déferlantes voluptés extatiques
Enlace les pêcheurs
Sur tes flots scrutant l’horizon
Et de tes frimas poudrés
Marque ta concession
Sur l’onde des frissons accueillants
Où se lisent les lumières accumulées
De l’aube étincelante
Jusqu’à l’aurore opalescente
Brillance de rayons Gorgés
De Vie
Appel des abysses
Côtoyant les vallées profondes
De la Mort
Mer ténébreuse
Occulte des ondes car la peur
A elle-même a peur
Du vide
Qui ausculte le large
De sa mémoire endormie sur les houles
Et de son regard envoûtant
Scrute les dunes
De silice
Bordant les filaos hospitaliers
Mer délivrant tous les cris
Des pagailleurs
Mer amoureuse
Qui calme mes chaudes ardeurs stellaires
Clamant ma fierté légendaire
Devant l’élargissement lunaire
Tel un texte liminaire
Jetant tout son dévolu
Et ses faveurs somptuaires
Sur les couches nuancées primaires
Des bleus lacunaires
Mer voluptueuse
Ivre d’air
Goulûment avalé insatiable visionnaire
Paisibles
Les relents d’affection
Des rivages tombés en amour
Emportant dans ses pensées oniriques
Et ses maladies imaginaires
Toute velléité lapidaire
De gestes suicidaires
Mer
Même tueuse respectueuse
N’est ni assassin
Ni sanguinaire
Ni génocidaire
Mais sanctuaire identitaire
Qui se bat tous les jours
Contre les calvaires
Pour exister
Tel un bol d’air
Insulaire
Sur les rivages de Bel-Air.

Tidiane SENE,

Toulouse