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Petaw, les cauris en Afrique: Le coquillage d’embellissement et de divination Khadidiatou GUÈYE Fall

Avec une forme assimilée à celle de la femme, le cauri fait partie de l’histoire des échanges. De par ses fonctions multiples, il réveille la curiosité de certains touristes dans les villages artisanaux. Autrefois moyen de payement, les cauris sont de nos jours utilisés pour embellir l’intérieur de la maison et servent de bijoux pour les femmes.

Appelé “Monetaria moneta” ou “Cypraea moneta”, le cauri stipule l’histoire de l’économie en Afrique et dans le monde d’ailleurs. Étant une porcelaine-monnaie, le cauri provient d’une espèce de coquillages de la famille porcelaines. Historiquement, les cauris étaient utilisés comme monnaie. Aujourd’hui, ils servent d’accessoires à fonctions multiples.

Origine des cauris

Importés des Îles Maldives, un pays en Asie du Sud, les cauris sont de petits coquillages.  Ils ont représenté la plus ancienne monnaie chinoise connue. Le nom du cauri provient du mot sanskrit “kaparda” ou “kapardika”. Celui-ci fut transformé par les Anglais en cauri ou cowri.

Les cauris ont atterri en Afrique, plus précisément sur les côtes orientales du continent, grâce aux Arabes. Les cauris constituent des éléments de la géomancie. Cette dernière est une technique de divination fondée sur l’analyse de figures composées par la combinaison de quatre points simples ou doubles. C’est-à-dire un art de deviner l’avenir en jetant de la terre ou des cailloux au hasard d’après les figures qui en résultent.

En Afrique de l’Ouest, l’échange économique se faisait grâce aux cauris. Ils constituaient la monnaie dans certaines régions, surtout à l’époque des grands empires du Ghana, du Mali et du Songhaï. Dans les manifestations cérémonielles ou les bois sacrés, les prêtres animistes octroyaient aux cauris une certaine valeur religieuse. Ils confectionnaient des costumes faits de cauris. Outre ces costumes, les cauris revêtaient un caractère magique et culturel. Chez le guérisseur, les cornes, les gris-gris, les fétiches sont assortis de cauris.

Au Sénégal, on retrouve ces objets faits de cauris dans les zones où la religion traditionnelle est encore vivace comme en Casamance chez les Diolas et chez les Bassari.

Les cauris ont une certaine corrélation avec la féminité. C’est un symbole qu’on lui donne. La forme d’un cauri est associée à la forme du sexe de la femme. On l’utilise lors des rites de fécondité.

Les cauris sont des éléments de la pratique de divination. L’art divinatoire par ce coquillage fait partie des plus anciennes méthodes de divination dans le monde. À travers les cauris, le voyant prédit l’avenir d’une personne.

Cette ancienne pratique utilise des cauris, de petits coquillages pour prédire l’avenir à la personne qui la pratique.

Lorsqu’on interroge l’histoire, on s’aperçoit que les cauris proviennent des îles Maldives. Introduit en Afrique, ce petit coquillage était utilisé comme monnaie dans les opérations commerciales. Mais aussi il fut utilisé pour plusieurs fonctions, notamment la décoration, les parures ou encore la divination. La prédiction s’appuie sur deux aspects : la position des cauris dans le milieu où ils sont projetés et la position des uns par rapport aux autres. Pour certaines personnes, les voyants appelés encore lanceurs de cauris permettent d’avoir toutes les informations par rapport à une situation et recommandent des méthodes pour y faire face. À travers les cauris, la communication est établie avec les esprits.

Sur le plan esthétique, les cauris sont utilisés pour décorer et pour confectionner des bijoux. Dans certaines familles métissées, les cauris  reflètent leur africanité par le biais des meubles. Les femmes en font des colliers et des bracelets. Le cauri est outre un accessoire de séduction pour certaines femmes qui se tressent avec afin d’affirmer leur féminité.

Pendant longtemps, le cauri a servi à l’homme comme moyen de payement. Aujourd’hui, on l’utilise pour prédire l’avenir, les événements futurs mais également, il suscite l’intérêt esthétique pour les femmes.