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Passé-Présent – Il était une fois un personnage charismatique: Imam Khomeiny, héritier et porteur du glaive et du drapeau de la bataille de Badr Par Ndiapaly GUEYE

L’Iran a élu le 18 juin dernier l’ultraconservateur Ebrahim Raïssi à la présidence avec plus de 65 % de voix

Au début de cet Iran des Ayatollah, il y avait Rouhoullah Al Mossavi Al Khomeiny

Révolution ne pourrait être aussi spectaculaire que celle iranienne de février 1979.

Jeunesse ne pourrait être aussi exemplaire que celle iranienne pour avoir muri et porté un projet islamique venu à bout d’une monarchie laïque super-armée : gendarme du Golfe.

Imam, Guide spirituel et islamique d’une suprématie hors du commun, ne pourrait être plus charismatique et innovateur que Rouhoullah Al Mossavi Al Khomeiny (Rta).

Toutefois, si l’innovativité est un trait assez général de la personnalité, il va se manifester concomitamment d’un domaine à l’autre : un innovateur en matière politique ne sera pas nécessairement un innovateur en matière dogmatique imbu de tous les arcanes de la spiritualité et d’idées humanitaires, sociales et autres… du même genre.

Ce qui faisait la centralité dans la démarche, l’unanimité chez l’Imam Khomeiny, c’étaient les différents rôles qu’il assumait en même temps sans jamais faillir. Bien que n’étant plus de ce bas-monde, sa fatwa contre l’écrivain Salman Rushdie ” Les versets sataniques” est toujours en vigueur de même que ses recommandations au peuple iranien et plus généralement au monde entier. Tout le monde se rappelle son invite à l’endroit de Gorbatchev à s’éloigner du Satan occidental pour embarquer dans le navire de la félicité à l’heure où le communisme agonisait. Malheureusement, rien n’y fit. Leurs cœurs s’étaient déjà endurcis et leurs yeux enveloppés d’un épais nuage qui les empêchait de voir.

Il y a 40 ans, après plusieurs mois de manifestations massives contre l’injustice sociale et la corruption en Iran, le régime autoritaire du shah Mohammad Reza Pahlavi, lâché par son allié américain, tombe au profit de l’ayatollah Ruhollah Khomeini, rentré triomphalement, après 15 ans d’exil, le Premier février 1979, à bord d’un vol Air France en provenance de Paris. Le 11 février marque l’anniversaire de la révolution iranienne qui, au départ, avait réuni dans la rue des étudiants, des communistes, des laïcs, des libéraux, les commerçants du Grand bazar de Téhéran et des religieux chiites. Mais ce sont ces derniers qui se saisissent finalement du pouvoir. Le Premier avril, la République islamique est proclamée par le guide suprême Ruhollah Khomeini. Exclusivement issu des rangs du clergé chiite, au nom du principe du “velayat-e faqih” qui confère aux religieux la primauté sur le pouvoir politique, le Guide suprême doit être “juste, vertueux, au fait de l’époque, courageux, gestionnaire et habile”. Il est la référence religieuse et le guide du peuple de l’islam, selon les termes de la Constitution iranienne.

“Le grand Satan”

Dès son avènement, la République engage un bras de fer idéologique et politique avec le “grand Satan” américain et affiche son hostilité à Israël, que l’Iran avait pourtant été le deuxième pays musulman à reconnaître en 1950, un an après la Turquie. En novembre 1979, la crise éclate avec la prise d’otages de l’ambassade américaine à Téhéran, quelques jours après l’exil accordé par Washington au shah d’Iran. Les deux pays, qui n’entretenaient aucune relation diplomatique directe depuis ces événements, se sont légèrement rapprochés en 2013 lorsque les présidents Barack Obama et Hassan Rohani se sont parlé au téléphone. Des efforts anéantis par l’élection en 2016 de Donald Trump, qui a fait campagne en développant un discours anti-iranien.

Un million de martyrs

La République islamique inquiète à la fois l’Occident, victime du deuxième choc pétrolier provoqué par la chute du shah, et les pays arabes, à majorité sunnites, qui redoutent les ambitions de ce nouveau régime chiite soucieux d’exporter sa révolution dans le monde musulman. L’Irak de Saddam Hussein, soutenu par les monarchies du Golfe, lance son armée sur le territoire iranien en septembre 1980 et déclenche la guerre Iran-Irak (1980-1988), qui fera près d’un million de morts.

Le monde dénué de violence dans la pensée de l’imam Khomeini

L’explication des pensées politiques, culturelles et approximatives de l’imam Khomeini (paix à son âme) en tant que le guide spirituel du 20e siècle.

Guerre Iran-Irak/Bani Sadr

Guerre Iran-Irak (22 septembre 1980-20 août 1988) Bani Sadr, président de la République islamique d’Iran, se rend à Tabriz pour se rendre compte de la situation militaire.

L’hélicoptère au bord duquel Bani Sadr avait inspecté les dégâts d’un raid irakien sur la centrale thermique d’Ahwaz ayant été attaqué par des Migs irakiens a dû se poser en catastrophe. Bani Sadr se met à l’abri des tirs irakiens en courant à la base militaire de Tabriz.

Crise de la prise d’otages à l’ambassade américaine de Téhéran du 04.11.1979 au 20.01.1981 : pendant 444 jours, 52 diplomates et civils américains sont retenus en otage par des étudiants iraniens dans l’ambassade des États-Unis de Téhéran, au départ, pour forcer l’extradition des Etats-Unis du Chah, soigné dans un hôpital à New York. Après le décès du Chah le 27 juillet 1980 en Egypte, les otages sont détenus jusqu’au 20 janvier 1980. Leur libération est obtenue en échange du dégel des fonds iraniens par les banques américaines et de la promesse qu’aucune poursuite judiciaire ne sera lancée contre les autorités iraniennes (Accords d’Alger).

Khomeini, Rouhollah Moussavi, dit Ayatollah Khomeini (Khomeiny ou Khomeyni) (Khomein (Iran), 24.09.1902 Téhéran, 03.06.1989) Dignitaire religieux chiite et homme politique iranien, Guide de la Révolution de la République islamique d’Iran (3 décembre 1979 – 3 juin 1989) Exil à Neauphle-le-Château (Yvelines) du 6 octobre 1978 au 1er février 1979 (retour en Iran)

Le 11 février 1979, l’ayatollah Ruhollah Khomeini et les religieux instauraient une République islamique en Iran après la chute du Shah.

Islamisation et répression

Depuis son instauration, le “régime des mollahs”, qui veut exclure toute influence occidentale sur le pays, est critiqué pour la violente répression qu’il mène contre ses opposants et ses atteintes aux droits de l’Homme : droits des femmes, auxquelles est imposé le port du tchador, et liberté d’expression. Téhéran est par ailleurs accusé d’alimenter le terrorisme international (attentats et prises d’otages) et de financer des mouvements armés hostiles aux Occidentaux, comme le Hezbollah libanais et le Hamas palestinien.

Khamenei succède à Khomeini

En 1989, après la mort du fondateur de la République islamique, l’ayatollah Ruhollah Khomeini, c’est l’ayatollah Ali Khamenei, lui-même ancien président de la République islamique, qui prend les commandes du pays. Le nouveau Guide suprême est toujours en poste à ce jour, malgré une aura sensiblement moins grande que celle de son prédécesseur. Désigné par l’Assemblée des experts, élus au suffrage universel direct, il concentre la majorité des pouvoirs politiques et religieux. Commandant suprême des forces armées iraniennes, il détermine la politique générale du pays et a le dernier mot en matière de sécurité, de défense et de politique étrangère.

La confrontation avec l’Occident atteint son paroxysme sous l’ère du président ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad, au pouvoir de 2005 à 2013. Cet ancien officier des Gardiens de la révolution, milice du régime, se distingue, avec l’appui de l’ayatollah Ali Khamenei, par sa fermeté sur le dossier nucléaire iranien. Mahmoud Ahmadinejad lance de multiples diatribes contre Israël qui, selon lui, sera un jour “rayé de la carte”. L’État hébreu menace de son côté d’attaquer les installations nucléaires iraniennes si le programme n’est pas démantelé et si la communauté internationale ne prend pas ses responsabilités.

En 2002, l’existence du programme nucléaire clandestin de Téhéran est mise au jour. Le régime affirme que ses recherches n’ont qu’un but civil, strictement pacifique, tandis que les Occidentaux redoutent un programme militaire censé doter à terme le pays de l’arme atomique. Pour contraindre l’Iran à abandonner ses projets, plusieurs résolutions de l’ONU accompagnées de sanctions politiques et économiques drastiques sont votées.

Pour conclure, il est grand temps pour l’humanité entière, en particulier les monarchies arabes, les pays africains et de l’Orient surtout à s’inspirer du modèle iranien, reconnaître en Khomeiny (Rta) d’avoir déjà posé les jalons sur les mécanismes de conquête pour s’approprier le bien au détriment du mal avec l’arme la plus redoutable que n’importe quel autre. Il s’agit surtout de la foi en Allah. Ce que l’Amérique et l’Europe, l’Occident en général offrent en brandissant le bâton aux “pays sous-développés” ce ne sont que des contre-modèles, des anti-valeurs aux antipodes à nos valeurs intrinsèques originelles. Ce sont ces valeurs-là qui donnent ainsi la primeur à l’homme, être social fondamentalement différent de l’animal. Le terrain où veulent nous mener ces occidentaux-là est vraiment glissant. La chute risquerait d’être fatale si nous ne soyons pas en phase avec le modèle Khomeinyste unique en son genre à travers le monde. Mettre à genoux l’Occident, les monarchies du golfe et les royaumes et Républiques Arabes. Qui l’aura réussi de si belle manière en février 1979 ?

 

Ndiapaly GUEYE

Journaliste indépendant, lanceur d’alerte,

email ndiapalygueye@yahoo.fr