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Parcours, Un Thiéssois à Paris: Ndiaye Dia, l’homme sans prénom Par Ndeye Fatou DIONGUE

Beaucoup de jeunes issus des villages, par manque de moyens, n’ont pas eu la chance de fréquenter l’école et s’adonnent dès leur jeune âge aux travaux champêtres. D’autres, avec des parents plus soucieux, se sont sacrifiés pour que leurs enfants étudient et puissent les sortir plus tard de leur situation précaire. Très rares sont les jeunes villageois du Sénégal qui étudient et travaillent à l’étranger. Pourtant, ils sont des tas, ceux qui réussissent facilement, car conscients des êtres chers qu’ils ont laissés derrière eux. Ils se disent qu’ils n’ont pas droit à l’échec. Parmi ces braves jeunes, on peut citer ce natif du village de Keur Matar Daro.

“J’ai beaucoup galéré avant d’arriver là où je suis. J’ai perdu deux années scolaires (2004 et 2006) à cause d’un problème d’extrait de naissance !” (Ndiaye Dia).

“Je m’appelle Ndiaye Dia (l’homme sans prénom comme les gens ont l’habitude de se moquer, rires), originaire du village de Keur Matar Daro Dia à 11 Km de la région de Thiès, dans la commune de Notto Diobass, et j’ai 26 ans. Célibataire sans enfant, j’occupe le poste de président dans l’organisation “Les Élites Sénégalaises (Les)”.

Études et expériences professionnelles

“J’ai effectué mes premiers pas dans le milieu scolaire à l’école élementaire de Keur Massyla Dièye (commune de Notto Diobass), pour ensuite finir l’élémentaire à l’école Malika montagne. Après l’obtention de mon CFEE, j’ai été orienté au CEM Samba Kandji de Malika, où j’ai obtenu mon BFEM en 2011. Trois ans après,  j’ai obtenu mon baccalauréat (série S2) avec une mention assez bien (important à souligner, leçon de vie) au Lycée Elhadji Ibrahima Diop De Yeumbeul (LEID), avant d’être orienté au département de Mathématique Physique et d’informatique (MPI) de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, université dans laquelle j’ai séjourné pendant 3 années, avant d’obtenir ma licence en mathématique/Informatique en 2017, et d’être admis à l’école polytechnique de Paris (l’X).

Après avoir passé le concours d’entrée dans la même année,  j’obtiens une bourse d’excellence du gouvernement Sénégalais, par le biais du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation sous la règne de M. Mary Teuw Niane à l’époque. Actuellement, je suis en quatrième année du cycle ingénieur de l’école Polytechnique avec comme spécialité Sciences du numérique, réseaux-télécom, intelligence artificielle”, dixit Ndiaye.

Il poursuit : “J’ai effectué mon premier stage au sein d’Orange/France. Lors  de ce stage, ma mission était de développer un modèle d’intelligence artificielle pour détecter des sujets dans une énorme masse de données textuelles, sans entrer dans les détails techniques (rire).

Ensuite, après ma troisième année, j’ai signé une convention de stage pour  6 mois avec une entreprise française, mais avec la crise engendrée par le Coronavirus, la convention a été annulée.

Par la suite, j’ai été contacté par l’université virtuelle du Sénégal pour travailler sur un sujet de modélisation de la propagation du Coronavirus au sénégal (en télétravail depuis Paris), offre que j’ai acceptée avec plaisir, non seulement pour effectuer mon stage et valider ma troisième année, mais aussi participer à la prise de décision face à la propagation de la Covid-19 au Sénégal, ceci en développant des modèles mathématiques permettant de mesurer l’impact économique et social des décisions prises par les autorités face à la progression du virus au sein du territoire national.  J’en profite pour remercier le professeur Abdou Sène, chef du pôle de développement et innovation de l’UVS, pour son encadrement tout au long de ces 4 mois de stage”.

Échecs et difficultés rencontrées

“Je suis le fils aîné d’une famille modeste, ayant connu un parcours un peu particulier. En effet, à cause des aléas de la vie, des difficultés sociales engendrées par la vie, il nous arrivait souvent de nous déplacer (ma famille et moi) de mon village natal pour nous installer dans le village d’où est originaire ma mère (Tattaguine, région de Fatick). Ceci, même en pleine année scolaire, ce qui a fait que j’ai perdu une première année scolaire en 2004 , ensuite une deuxième en 2006, à cause d’un problème d’extrait de naissance, ce qui a fait que je n’ai pas pu passer l’examen du CFEE cette année là”, avoue-t-il.

 

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