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Parcours, Amy Sarr Fall: La marraine de la jeunesse sénégalaise Par Ndeye Fatou DIONGUE

Voici une grande dame qui a su s’imposer dans le milieu médiatique en créant son propre magazine. Elle est aussi initiatrice de « La Grande rentrée citoyenne », premier rendez-vous de l’excellence et de la citoyenneté, pionnier du mentoring au Sénégal.

Cette influente Sénégalaise dont la page Facebook dépasse aujourd’hui le million de fans, est une référence pour beaucoup de jeunes, particulièrement les élèves et étudiants. Elle est très sollicitée et est invitée à être marraine dans beaucoup de cérémonies estudiantines partout dans le monde.

« Le leader, c’est celui qui est d’abord conscient du respect qu’il doit aux autorités et à l’autorité parentale.», Amy.

Études et expériences professionnelles

Née à Dakar, au Sénégal, Amy Sarr Fall y a fait ses études primaires et secondaires.

« Quand j’ai eu mon baccalauréat international, j’ai pris la décision de poursuivre mes études dans une université américaine. Et j’ai finalement porté mon choix sur l’université américaine de Paris.

Parce que l’avantage que portait ce choix était que  je pouvais être à Paris sans perdre mon niveau en français, et même temps étudier dans une université où mon niveau en anglais progressait.

Une université avec près 100 nationalités, en tant que Sénégalaise, je suis venue dans cet environnement où pratiquement les étudiants qui la fréquentent sont des enfants des personnalités les  plus connues en Europe.

Donc, j’y étais en tant que citoyenne d’un pays que beaucoup ne connaissaient pas. Les professeurs qui me suivaient ont un jour décidé de faire une campagne au Sénégal. Car ils ne comprenaient pas pourquoi il n’y avait pas beaucoup d’Africains, particulièrement de Sénégalais dans leur université…”

En 2007, alors jeune diplômée en communication et en administration des affaires internationales, elle assiste, à New York, à une conférence de Barack Obama, alors sénateur de l’Illinois et candidat à l’investiture présidentielle américaine.

Cette phrase d’Obama : «Le changement vient de la base.» a donné une nouvelle vision à Amy Sarr Fall. « J’ai su qu’il me fallait rentrer au Sénégal afin d’y jouer un rôle. ».

Une fois au pays de la Téranga, en 2009, elle se lance dans le domaine de la presse. «L’information m’a toujours passionnée. J’y vois un outil de transformation des consciences et de valorisation des idées et des personnes susceptibles de contribuer au développement », confie-t-elle. « J’ai rédigé et mis en page moi-même, sur Word, les 56 pages du premier numéro d’Intelligences Magazine, que j’ai envoyées directement à l’imprimeur », raconte-t-elle.

L’idée de créer Intelligences Magazine

Elle m’est venue lorsque je suis rentrée de Paris à la fin de mes études et d’une courte carrière professionnelle là-bas.

Et je me suis dit qu’il fallait prendre part à ce qui se passait. Je voyais des jeunes engagés, motivés, qui avaient envie de participer au développement de leur pays et j’avais envie de faire partie de cette jeunesse .

C’est venu comme ça et le nom a suivi. Et l’objectif, c’était vraiment, à travers cette plateforme, de mettre en avant l’intelligence des populations.

Montrer qu’en Afrique, il y avait une volonté d’aller de l’avant. Et que chacun avec sa manière avait la possibilité de communiquer ce qu’il avait comme potentiel.

Création d’Intelligences Magazine

Amy revient en 2009 au Sénégal où elle crée une société spécialisée dans la communication qui aidera les écoles et les hôpitaux à préparer des campagnes. Elle collabore avec l’hôpital Principal de Dakar. Avec Boubacar Wade, alors directeur général, elle lance la coalition HPD-PNLP, qui vise à optimiser les efforts de la lutte contre le paludisme. En 2010, son magazine Intelligences est lancé. Le magazine se consacre aux personnalités actrices de développement du pays.

Sa rencontre avec Barack Obama

Elle rencontre en 2007 lors d’une conférence à New York Barack Obama alors candidat aux élections présidentielles américaines. Elle participera de façon active à la campagne du candidat démocrate. Par le biais du blog « World for Obama, citoyens du monde », elle mobilisera quelque 3.000 personnes sur le réseau social Facebook.

Grâce à ce blog, elle s’exprime en donnant son avis sur les présidentielles. Le « The New York Times » a cité l’un de ses commentaires comme « commentaire du jour ».

Sa rencontre avec Dalaï Lama

En 2014, Amy Sarr Fall a vécu un événement important dans sa carrière. Elle a bravé 6.000 m d’altitude pour aller interviewer, dans son fief, le Dalaï Lama, le chef spirituel du bouddhisme tibétain.

« Je ne m’attendais pas à une ascension à 6.000 m d’altitude pour le rencontrer, confie-t-elle. Mais il m’a toujours inspirée : j’ai lu ses livres et j’ai beaucoup appris de cette expérience. »

Elle rencontre le Dalaï Lama dans sa résidence. Elle est reçue à Ottawa par Michaëlle Jean, alors en pleine campagne pour l’élection au poste de Secrétaire générale de l’Organisation internationale de la francophonie.

À la suite du palais de l’Élysée, elle a été reçue à l’hôtel de Ville de Paris par la présidente de l’Association des Maires francophones et maire de Paris, Anne Hidalgo, pour un entretien.

Elle a tenu des conférences à  Georges Washington University (Washington DC), Sciences Po Paris, au Niger, etc.

Après avoir été classée parmi les 10 femmes les plus influentes du Sénégal, elle a été désignée “Femme de l’Année” par les Calebasses de l’Excellence Awards.

La Grande rentrée citoyenne

La Grande rentrée citoyenne est le premier rendez-vous de l’excellence et de la citoyenneté, pionnier du mentoring au Sénégal. Elle a lieu au Grand théâtre de Dakar depuis 2012 et en est à sa 7ème édition.

Lorsque je projetai d’organiser la Grande rentrée citoyenne, deux jours avant, j’étais très stressée mais je suis allée voir  mes parents pour leur en parler et avoir leur bénédiction. Car, ce que j’entamais, était un lourd fardeau et il fallait que je le réussisse, c’était très important pour ma carrière.

Mon secret c’est que je ne fais rien sans l’aval de mes parents jusqu’à mon âge.

Tout ce que j’ai, je me dis que j’y suis parvenue grâce à mon travail. Je pense que toute personne doit travailler à la sueur de son front pour en mériter les résultats.

Vie familiale et sociale

En grandissant, je me suis toujours dit que le leadership féminin était une réalité. Et que c’était possible d’être une femme forte à la maison et une femme forte au travail. J’ai un père également qui a beaucoup investi dans mes études et je savais qu’en étant dans l’université américaine de Paris, c’était un privilège pour moi d’être là-bas. Parce que je savais que ce n’était pas facile pour lui. Mais il a tellement cru en mon éducation, celle de mon petit frère et de ma petite sœur, qu’on s’est dit à trois qu’il fallait réussir pour lui.

Je crois intimement à la bénédiction des parents. Je n’entame rien sans solliciter leurs prières. C’est ce que je conseille d’ailleurs aux jeunes à chaque fois. Dans la vie, il faut toujours avoir la bénédiction de ses parents et faire leur fierté.

Brave dame et patronne de presse très remarquable et remarquée , voici comment on pourrait définir Amy Sarr Fall.

Si on devait la décrire comme un mot, ce serait : espoir ; comme une couleur : rose ; comme un sport : natation ; comme une chanson : I will survive ; comme une langue : l’anglais et enfin comme un pays : le Sénégal, confie Amy avec le sourire lors d’une interview avec Dakar Feeling.

Amy Sarr Fall est aussi la personnalité sénégalaise la plus populaire sur Facebook, avec près de 1,9 millions de fans.

Une marraine certes pour la jeunesse de sa très chère Nation le Sénégal, mais surtout pour l’Afrique et le monde entier.

Amy Sarr Fall aspire-t-elle à diriger ce pays un jour ?

Citée parmi les dix femmes les plus influentes du Sénégal ou encore parmi les dix femmes les plus susceptibles d’accéder au palais de la République, etc.

À la question de savoir si elle a des aspirations politiques, elle a répondu : «Ce qui m’intéresse, c’est de produire un impact sur la façon dont les jeunes se perçoivent et perçoivent ce pays ».

Toutefois, beaucoup d’observateurs soutiennent que cette jeune femme pourrait bien, un jour, prétendre au poste de présidente de la République du Sénégal ou même future ministre de la Jeunesse dont elle est si proche.

Quels conseils donnerez-vous aux jeunes pour être de bons leaders ?

Je n’ai pas la prétention de pouvoir donner les meilleurs conseils. Je dirai juste que je peux répondre à cette question en fonction de ce que j’ai eu la chance de vivre jusque-là .

Les évènements, les expériences… auxquels j’ai été exposée et ma manière de relever ces défis-là. Je dirai que la première chose, à mon avis, c’est de prendre conscience de son identité.

Qui suis-je dans mon environnement ? Qui suis-je dans mon continent ? Et qui suis-je dans ce monde ? Parce que les jeunes doivent se définir comme des citoyens du monde, ils ne sont pas appelés qu’à être des citoyens sénégalais. C’est ça leur première identité.

Ils doivent d’abord être des citoyens du monde dans leur esprit, mais pas qu’à être des citoyens sénégalais seulement…

Et c’est cette citoyenneté mondiale qui leur donnera les ailes d’oser conquérir leur potentiel et d’oser en faire profiter au monde entier.

Marc Zuckerberg en est un exemple. Il n’a pas dit : “Je vais créer Facebook pour l’Amérique mais je vais créer Facebook pour le monde”. Il a commencé aux États-Unis et aujourd’hui il a touché le monde entier.

Quand on se déplace quelque part et qu’on se présente avec un passeport, on vous jugera de la même manière qu’on me jugera. On vous jugera en fonction de ce que l’on sait sur votre pays, de ce que l’on pense de votre pays, de ce que l’on imagine de votre pays. Si vous êtes Sénégalais,  on dira partout que c’est le pays de la téranga, les gens vous accueilleront les bras ouverts.

Si on dira que c’est le pays de Senghor, les gens attendront tellement au niveau intellectuel parce qu’ils diront que c’est le pays de Senghor.

Mais quand on parlera d’une jeunesse qui va incendier des rectorats, quand on parlera d’une jeunesse qui va faire la grève au point de s’entretuer, on parlera aussi du Sénégal.

Donc, nous avons le choix de compter parmi les pays qu’on respectera à condition de nous respecter nous-mêmes, notre environnement et notre pays. C’est fondamental, respectons ce pays, parce que, c’est la première chose que l’on verra lorsqu’on part à l’étranger, c’est le passeport qu’on présentera.

Il ne faut pas que nous soyons des citoyens spectateurs, mais des citoyens acteurs de développement », conseille Amy Sarr Fall à ses concitoyens !

 

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