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Palestine: Réaction timide du Sénégal P. MBODJE

Des intérêts hautement stratégiques défendus par l’Etat hébreu, la France et les Etats-Unis principalement expliquent la timidité de la réaction diplomatique du Sénégal dans le dossier palestinien. Inversement, ils sont à la source de la levée de boucliers des Sénégalais contre le président Macky Sall pour sa déclaration de la Korité le 13 mai dernier.

Au demeurant, quand Tel-Aviv s’emporte, Dakar n’hésite pas à se fit tout petit et prit « acte », par communiqué, de las représailles du gouvernement israélien, au point de sacrifier un ministre des Affaires étrangères sur l’autel de la juiverie internationale : le Sénégal avait porté la résolution 2334 demandant de “cesser immédiatement et complètement toute activité de colonisation en territoire palestinien occupé, dont Jérusalem-Est” que les colonies “n’ont pas de valeur juridique”.  Les relations diplomatiques rompues en la circonstance avaient été renouées en 1995.

Israël comprendra alors le danger et entreprit une nouvelle politique africaine qui le conduisit en mai 2017 au 51ème sommet ordinaire de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ; à l’occasion, le Sénégal et Israël normalisent leurs relations et, en 2018, le ministre des Affaires étrangères, Sidiki Kaba se rend en Israël les 27, 28 et 29 mars,  47 ans après celle d’une autorité sénégalaise, soit le de l’ancien président  Léopold Senghor. Tout y fut : kippa, mur des Lamentations. C’est dire que le permis de tuer délivrer à Tel-Aviv porte aussi la signature de l’Afrique qui a quand été aussi le berceau des Juifs, de Salomon l’Ethiopien aux fortes minorités maghrébines (Maroc, Tunisie).

Oui mais où ? Deux Etats ou une enclave palestinienne en Israël ?

Aujourd’hui, le bilan de l’opération militaire israélienne à Gaza a dépassé celui de l’opération Plomb durci, en 2009 avec, à date, plus de 2.000 morts. Du bout des lèvres, les tuteurs d’Israël remettent sur le tapis la fausse théorie de la co-existence pacifique au sein de deux Etats souverains.

Personne n’avait voulu relever l’ambiguïté des accords d’Oslo de 1993 quand la direction de l’Organisation pour la Libération de la Palestine (OLP) de Yasser Arafat accepte le droit d’Israël à une existence en paix et sécurité ; en retour, le gouvernement israélien de Yitzhak Rabin reconnaît l’OLP comme représentante légitime du peuple palestinien. Oui mais quel Etat, quel pays ?

La crise de mai est née avec le refus d’Israéliens de valider les concessions domaniales faites à des Palestiniens. L’argutie juridique repose sur l’absence de titres de propriété pour le premier occupant obligé de céder ses terres par la puissance de feu.

Vous pensiez avoir atteint le summum de l’horreur en 2009 ? Le bilan de l’opération militaire israélienne à Gaza a dépassé celui de l’opération « Plomb durci », en 2009 : plus de 2.000 Palestiniens ont trouvé la mort, ce qui explique le sursaut des Sénégalais

La naïveté d’un Pierre Haski remet l’antienne ; la seule option cohérente au Proche-Orient est celle des Accords d’Oslo, signés en 1993, qui devaient déboucher sur deux États vivant côte à côte (Obs online, Publié le 16 mai 2021) et l’impuissance des capitales vociférant un appel au calme tout en encourageant Israël ; pince sans rire, Le Monde relève « le décrochage entre la sémantique diplomatique et la réalité terrifiante sur le terrain relevé, samedi 15 mai.